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L'impossible union à gauche ?

Les discussions entre Jean-Luc Mélenchon et Benoît Hamon sont tendues. [© JOEL SAGET, ERIC PIERMONT / AFP]

Les candidats du PS et de la France insoumise peinent à s’entendre en vue de la présidentielle. Tout l’enjeu sera pourtant d’éviter les divisions.

Au terme de plusieurs semaines de spéculations sur une possible union de la gauche, après la victoire de Benoit Hamon à la primaire du PS, les inquiétudes sont vives.

En cause : des discussions tendues entre le candidat socialiste et Jean-Luc Mélenchon. Dans un contexte électoral incertain, certains responsables craignent que la gauche ne cède à la guerre des egos. Au risque d’apparaître plus divisée que jamais.

Le dialogue tourne au bras de fer

Les échanges, jusque-là cordiaux, ont pris un tournant incisif ce week-end. En effet, Jean-Luc Mélenchon a démarré les hostilités vendredi, affirmant ne pas avoir «l’intention de s’accrocher à un corbillard», en référence au PS. Dès le lendemain, la réponse de Benoît Hamon ne s’est pas fait attendre.

Depuis Lisbonne, le candidat socialiste a prévenu qu’il ne «courrait pas après» Jean-Luc Mélenchon. La situation est telle que lundi, le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis a pris la parole sur France 2, jugeant qu’il était temps «que ce soit les électeurs qui tranchent». Car les différents semblent profonds.

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Le candidat de la France Insoumise semble craindre d’être mis dans l’ombre. «On ne se paiera pas ma tête», a t-il ainsi avancé dimanche. La rancœur vis à vis de l’appareil socialiste est aussi très forte. Le porte-parole de Jean-Luc Mélenchon, Alexis Corbière, s’en est ainsi pris à un candidat «sous influence solférienne».

Benoît Hamon, lui, reproche à son adversaire d’avoir «posé des conditions fortes», s’opposant notamment à l’investiture de ministres aux législatives. Face à ces difficultés, la déception des électeurs est grande, la perspective d’une union de la gauche ayant nourri beaucoup d’espoirs.

Si bien que des responsables des deux camps appellent à l’apaisement. Après avoir échangé au téléphone, les candidats devraient donc  se rencontrer en fin de semaine. D’ici là, le PS devrait officialiser un premier rapprochement avec l’écologiste Yannick Jadot.

Le risque de la division

Face à ces échanges houleux, certains craignent que la gauche ne se donne en spectacle. «Ce sketch va finir par lasser les Français», a estimé le député PS Pascal Cherki. Au risque de minimiser des chances de victoire déjà faibles, en mai prochain.

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Car, selon le communiquant politique Philippe Moreau-Chevrolet, les divisions «barreraient à la gauche la route du deuxième tour». Une hypothèse qu’il juge la plus crédible, compte tenu du passif qui oppose les socialistes et Jean-Luc Mélenchon. «Il n’y a pas de leader qui s’impose. Le PS ne veut pas mourir et d’un autre côté, l’extrême gauche veut prendre sa revanche», assure-t-il.

La fin des discussions pourrait alors favoriser un affrontement entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, au deuxième tour. Un duel qui, selon les récentes études d’opinion, s’annonce chaque jour de plus en plus serré. 

 

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