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La série événement «The Young Pope» : à quelle heure et sur quelle chaîne ?

Jude Law incarne un pape rock'n roll et totalitaire. [Capture d'écran Canal+.fr]

C’est la révolution au Vatican. Pilotée et écrite par Paolo Sorrentino, «The Young Pope» dévoile ses deux premiers épisodes dès le 24 octobre à 20h55 sur Canal+.

Cette série, nouvelle «Création Originale Canal+» coproduite avec Sky et HBO, démarre avec l’élection de Lenny Berlado au Saint-Siège, faisant de lui le premier pape américain de l’Histoire. Âgé de 47 ans, c’est également le plus jeune. Cela va sans dire que le choix du conclave en surprend plus d’un. A commencer par Lenny lui-même. Mais aussi, et surtout, le cardinal Spencer, son mentor, qui aspirait à la charge pontificale et qui voit l’opportunité d’une vie lui filer entre les doigts.

Au Vatican, le cardinal Angelo Voeillo, secrétaire d’Etat du Saint-Siège dont le sens politique n’a d’égale que sa passion pour le club de football de Naples et son amour pour Dieu, se réjouit d’accueillir le nouveau souverain pontife dont le manque d’expérience et la réputation – celle d’un cardinal effacé, voir soumis – laissent croire qu’il sera facile à manipuler. Et qu’il pourra ainsi faire perdurer sa propre vision de l’Eglise. Mais dès sa première rencontre avec celui qui décide de se faire appeler Pie XIII, Voeillo comprend les difficultés à venir.

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A peine arrivé au Vatican, Lenny Berlado impose un style des plus inhabituels. Sa première décision est de nommer Sœur Mary, celle qui l’a recueilli à l’orphelinat quarante ans plus tôt et lui a servi de mère, comme son bras droit. Au grand dam de Voeillo. Son pontificat ne tarde pas à prendre un tournant agressif et réactionnaire, ce qui ne manque pas de dérouter tous ceux qui l’entourent, mais aussi les fidèles venus acclamer leur nouveau pape. Tourmenté par son passé d’enfant abandonné, en proie au doute, et ivre de pouvoir, le règne de Lenny Berlado sur l’Eglise s’annonce diabolique.

Ambition cinématographique

Récompensé par le Prix du Jury à Cannes en 2008 pour «Il Divo», et oscarisé en 2014 (meilleur film étranger) avec «La grande bellezza», Paolo Sorrentino s’est attelé pendant deux ans à l’écriture et à la réalisation de «The Young Pope» qui marque ses premiers pas de le monde de la série télévisée. Une expérience dont le cinéaste italien s’est délecté. «La possibilité d’expérimenter librement et sur toute la longueur une histoire aussi complexe et multiforme me semblait une formidable occasion de jouer avec l’imagination sans renoncer à tous ces éléments narratifs qui, bien souvent, sont sacrifiées au cinéma pour des raisons d’espace et de temps» explique-t-il.

Paolo Sorrentino a donc conçu «The Young Pope» plus comme un film de dix heures, qu’une série en dix épisodes d’une heure. Et cela se ressent à l’écran. L’esthétique est irréprochable, les costumes et les décors sont splendides, et le casting digne d’une grande production hollywoodienne. Jude Law semble être venu au monde pour jouer le rôle de Lenny Berlado, un personnage qu’il incarne avec un plaisir évident et auquel il confère une duplicité jouissive à l’écran. Diane Keaton, 70 ans, y trouve enfin un rôle digne de son talent en incarnant avec maestria sœur Mary. Silvio Orlando (Voeillo) et James Cromwell (Cardinal Spencer) sont épatants. Tout comme les comédiennes Cécile de France et Ludivine Sagnier, la première dans le rôle de la directrice de la communication du Vatican, l’autre dans celui d’une dévote qui va se lier d’amitié avec le Pape.

Un pape rock’n roll et totalitaire

Nul doute que la série «The Young Pope» devrait faire parler d’elle. La raison ? Jude Law y incarne un pape tourmenté par ses propres démons, doutant de sa foi et de l’existence même de Dieu. Catapulté au sommet de l’Eglise catholique, conscient de l’étendue de son pouvoir, il n’hésite pas à rompre avec les pratiques de ses prédécesseurs et à déstabiliser ceux qui l’entourent. Le pontife fume des cigarettes (et seulement lui) dans son bureau, exige de boire du Coca à la cerise au petit déjeuner, entend s’inspirer des Daft Punk pour la gestion de son image (à savoir ne jamais montrer son visage), change l’organigramme comme bon lui semble, et n’hésite pas à se montrer odieux avec toute personne qui n’adopterait pas à son égard la déférence que sa position exige. Ah oui, il va également jusqu’à demander à Don Tommaso, le prêtre confesseur, de rompre le secret du confessionnal. Histoire de récolter des infos précieuses, et potentiellement compromettantes, sur ses adversaires.

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Le pape de Paolo Sorrentino est «aux antipodes du pape François» confie le réalisateur. «Après un chef de l’Eglise aussi impliqué dans une relation chaleureuse avec les gens et les foules, j’ai imaginé son alter ego complètement différent. Un homme attaché aux traditions et aux rites ancestraux de l’Eglise catholique» explique-t-il. «Un pape qui fermerait les portes au lieu de les ouvrir et de jouer le rôle de berger des âmes conciliant, capable de ramener à lui les brebis les plus éloignées, et qui chasseraient les impies hors de l’Eglise en les frappant d’indignité. Un pape qui réprimanderait les fidèles et les exhorterait à un sacrifice absolu, à un fidéisme de facture obscurantiste» poursuit-il.

Après avoir visionné les quatre premiers épisodes, le pari de Paolo Sorrentino semble tout à fait tenu. En plus de la mise en scène et du jeu d’acteurs, le cinéaste italien a soigné les dialogues avec une minutie qui font que l’audience est susceptible de passer du rire, à l’effroi, à la surprise, à la gêne, à l’émotion, lors d’un même échange entre les protagonistes d’un récit qui s’annonce captivant.

The Young Pope, à partir du lundi 24 octobre à 20h55 sur Canal+

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