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Costa Rica : un zoo laisserait mourir des centaines de paresseux

Ici, un paresseux dans la forêt tropicale du Costa Rica. Ici, un paresseux dans la forêt tropicale du Costa Rica.[spanhopev (Pixabey)]

Le Sloth sanctuary, un centre de réhabilitation pour paresseux blessés, orphelins ou abandonnés, est accusé par deux anciens employés de tuer des centaines d'animaux par actes de négligence.

Deux anciens vétérinaires du Sloth sanctuary (le sanctuaire des paresseux, en français) au Costa Rica accusent l'établissement de «tuer des centaines d'animaux» par négligence. Une négligence qui se traduit par un manque de soins envers les animaux malades, un manque de nourriture et des conditions inappropriées. Le lieu est censé être un centre de réhabilitation pour les paresseux blessés, orphelins ou abandonnés. Il est également une destination touristique très populaire.

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Selon ces anciens employés, au moins 200 paresseux seraient mis dans des cages de moins d’un mètre de large. Des conditions qui pousseraient ces animaux à se battre et, pour certains, à avoir des comportements violents à l'égard de leurs propres enfants.

Symptômes de malnutrition

«Les paresseux sont généralement des animaux solitaires mais ici ils sont gardés par paire ou jusqu’à quatre dans une seule cage», explique Camila Dunner, une vétérinaire qui a travaillé au Sloth sanctuary de mars 2015 à mars 2016, au journal en ligne The Dodo. Elle poursuit son récit en indiquant que les bébés paresseux ne seraient nourris qu'une fois toutes les quatre heures au lieu d'une fois toutes les deux heures. Affamés ces bébés tenteraient de téter tout ce qui se trouve à leur portée occasionnant des déformations de la mâchoire.

Selon les deux vétérinaires, les paresseux du Sloth sanctuary seraient nourris avec des légumes cuits et crus à la place de leur alimentation naturelle à base de feuilles. Beaucoup auraient développé des symptômes liés à la malnutrition. Certains en seraient même morts.

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Privés de soleil, de pluie ou d’exercice, ces animaux auraient développés des comportements anormaux. Certains allant jusqu'à «manger leur propre panse».

Centre transformé en « business »

Les deux vétérinaires accusent Judy Avery-Arroyo, qui a ouvert le Sloth sanctuary en 1992 avec son mari, d’avoir transformé le centre de réhabilitation en véritable « business ». Ils lui reprochent de garder les animaux dans des cages alors que Judy Avery-Arroyo a indiqué dans des vidéos, par le passé, que le but du centre était de ramener les animaux dans la nature. Selon The Dodo, le sanctuaire a accueilli 725 paresseux depuis son ouverture et seulement 41 ont été réhabilités et ont regagné la nature.

Du côté du Sloth Sanctuary, on dément toutes les accusations de maltraitance envers les animaux et on accuse les deux anciens employés d’être médisant et de ne rien connaître aux paresseux. «Nous étions confronté au dilemme de prendre en charge près de 150 bébés paresseux et nous n’avions pas assez de feuilles pour les nourrir tous. Alors devions nous tous les euthanasiés ? Ou devons nous les soigner et leur apprendre à trouver de la nourriture ?», a déclaré Gerald Richardson, en charge de répondre aux médias pour le Sloth sanctuary.

Quant au fait que le sanctuaire garderait les animaux pour une longue durée, Gerald Richardson explique que toutes les conditions ne seraient pas réunies pour pouvoir relâcher rapidement les animaux dans la nature. Une pétition en ligne demandant la fermeture du sanctuaire a réuni plus de 2.000 signatures.

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