Les Swinging Poules ne sont pas des cocottes comme les autres. Jupes blanches à pois rouges, débardeurs rouge vif, ce trio féminin a du coffre et de l’audace à revendre. Héritières naturelles des Andrews Sisters et des Frères Jacques, Florence Andrieu, Charlotte Baillot et Caroline Montier reprennent à l’Alhambra leur tour de chant : du swing estampillé made in France.
Accompagnées par un pianiste drôle et aguerri, ces trois copines de formation classique – elles sont toutes passées par le Conservatoire – revisitent vingt et une chansons françaises réarrangées dans un esprit fifties. Des titres qui taquinent la gent masculine et parlent des femmes, de leur quotidien, de l’amour.
Ces chineuses de morceaux alternent grands classiques de la chanson française, de Gainsbourg à Nougaro en passant par Henri Salvador, et pépites moins connues.
Des saynètes savoureusement mises en scène
L’occasion de découvrir une version féminine de Tu te laisses aller. "Une chanson écrite par Charles Aznavour, interprétée par Annie Cordy. Le thème est toujours l’amour d’un couple usé mais, cette fois, du point de vue de madame", explique Florence Andrieu, à l’origine du projet.
Tous ces morceaux font l’objet de saynètes savoureusement mises en scène, jouées, dansées et souvent hilarantes. Dotées de personnalités très différentes, sur scène, chacune interprète un archétype féminin – la timide, la maîtresse femme, la maladroite – donnant du corps et du relief à ces tubes qu’elles twistent avec liberté.
Emancipées et drôles jusqu’au bout des ongles, ces pin-up livrent, l’air de rien, une création gentiment féministe dont le dernier conseil n’est autre que : "Ne vous mariez pas les filles", un titre de Boris Vian.
Les Swinging Poules, reprise du vendredi 13 février au 1er mars, à l’Alhambra, Paris 10e.