En direct
A suivre

Hergé était-il vraiment raciste, antisémite et misogyne ?

Tintin est traduit dans de nombreuses langues Tintin est traduit dans de nombreuses langues [GEORGES GOBET / AFP]

L'exposition «Hergé» au Grand Palais ouvre ses portes le 28 septembre et revient sur toutes les facettes de l'oeuvre d'hergé. L'occasion de revenir sur les procès faits à l'homme au sujet de son racisme, antisémitisme et misogynisme dont on l'a accusé. 

Hergé, raciste ?

Dès les années 60, Hergé se retrouve au coeur de la tourmente. Avec la décolonisation, le célèbre «Tintin au Congo», se retrouve attaqué, étant jugé paternaliste face aux Africains. Dans cet album, on peut y voir des personnages blancs forçant les noirs à travailler, tout en les sermonnant. Les Africains, eux, ont ici une manière de parler très archaïque, Hergé servant des «Toi y en a bon blanc» ou «ça Tintin, li petit reporter».

Pour se justifier, le dessinateur belge plaide l'ignorance et l'époque, Tintin au Congo étant paru en 1931 alors que le Belgique, puissance coloniale, administrait le Congo. «J'étais nourri des préjugés du milieu dans lequel je vivais... C'était en 1930. Je ne connaissais de ce pays que ce que les gens en racontaient à l'époque (...) Et je les ai dessinés, ces Africains, d'après ces critères-là, dans le pur esprit paternaliste qui était celui de l'époque en Belgique» expliquait le dessinateur dans ses Entretiens avec le spécialiste ès BD Numa Sadoul.

Si en 1946, Hergé retouche son album pour la version colorisée, il n'en reste pas moins critiqué, jusqu'en 2007 où une plainte pour racisme et xénophobie a été déposée en Belgique contre la société Moulinsart, détentrice des droits de l'oeuvre d'Hergé. «Vu le contexte de l'époque, Hergé ne pouvait pas être animé d'une telle volonté», a tranché la justice belge en 2011 avant de confirmer sa décision en 2012.

Cette question épineuse continue pourtant d'agiter le monde de la tintinophilie. Si certains continuent à taxer le dessinateur de racisme, d'autres défendent le papa du journaliste à la houppette. Certains, eux, se moquent gentiment des caricatures faites par Hergé, considérées comme appartenant à un autre temps, à l'instar du collectif Golden Moustache.

A lire aussi : Hergé : recordman des ventes aux enchères

Hergé, antisémite ?

Durant l'occupation nazie, Hergé n'a pas cessé de créer pour autant. L'album de L'Etoile mystérieuse a été dessiné entre 1941 et 1942. L'équipe de scientifiques autour de Tintin provient de pays alliés de l'Allemagne nazie, deux juifs sont caricaturés avec un nez crochu et un accent fort quand un banquier américain, nommé Blumenstein apparaît fort antipathique. 

Dès 1943, Hergé a été sommé par les éditions Casterman d'ôter quelques uns de ces aspects de sa BD. A la Libération, Hergé fut arrêté à plusieurs reprises et la justice lui repproche alors d'avoir collaboré avec les nazis en continuant de travailler pour Le Soir, alors journal tenu par les nazis. Finalement, le dossier sera classé sans suite en 1945 et Hergé publia à nouveau ses albums.

Hergé, misogyne ?

Des femmes dans Tintin ? Il faut chercher avant d'en voir. Il y a bien sûr La Castafiore, mais son portrait n'est pas très flatteur, entre caprices de diva et voix insupportable. D'autres femmes ont, elles, des petits rôles comme la femme du général Alcazar, mais elle n'est pas un exemple de douceur. Hergé reconnaîtra plus tard que le journal Le Petit Vingtième dans lequel est né Tintin (qui était le supplément jeunesse d'une revue catholique) a eu son influence sur son personnage, un peu «boyscout» dans l'âme. Pourquoi Tintin ne s'est-il jamais marié ? Pourquoi n'a-t-il jamais flirté ? «Tintin est dans la pure tradition du livre pour enfant. La sexualité n'est jamais évoquée» expliquait l'éditeur tintinophile Didier Pasamonik dans lefigaro.fr

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités