L'enseigne Carrefour s'engage dans la biodiversité. Le groupe de grande distribution vient en effet de signer des contrats avec deux groupements de producteurs bretons spécialisés dans les produits «interdits».
Plus exactement, il s'agit de variétés de fruits et légumes dont les graines ne sont pas homologuées. Oignons roses d'Armorique, artichauts Camus du Léon, butternut Kouign Amann ou encore potimarrons angéliques, sont autant de légumes qui ne sont vendus dans aucun autre magasin de grande distribution.
Et ce, parce qu'il s'agit de produits issus de semences paysannes non inscrites sur le catalogue officiel des espèces et variétés. Sélectionnées et cultivées par les paysans eux-mêmes, ces semences n'y figurent pas car elles ne sont pas suffisamment homogènes et stables par rapport à celles conçues pour l'industrie.
A partir d'aujourd'hui, certaines de ces variétés non homologuées s'installent sur les étalages d'une quarantaine de magasins Carrefour implantés en Bretagne et en Ile-de-France. Parmi cette offre de fruits et légumes, figureront une dizaine de produits issus de l'agriculture biologique. L'enseigne a également indiqué que la liste de fruits et légumes évoluerait au fil des saisons.
Une loi aberrante vous empêche d'avoir accès à des milliers de fruits & légumes. Signez la pétition: https://t.co/D6sGBsczEC #MarchéInterdit pic.twitter.com/o4CV64WNUl
— Carrefour France (@CarrefourFrance) 19 septembre 2017
En nouant ce partenariat avec des paysans bretons, le groupe Carrefour s'engage en faveur de la biodiversité et contre la législation actuelle s'appliquant au commerce de semences. Elle «interdit aujourd’hui le commerce de semences de plus de 2 millions de variétés issues de notre patrimoine et prive ainsi le grand public d’une diversité de choix dans son alimentation», précise l'entreprise dans un communiqué.
En réalité, la vente de ces fruits et légumes n'est pas interdite par la loi. Mais c'est la vente de leur graines qui l'est. Les paysans limités par cette législation sont donc contraints de vendre quasiment exclusivement directement aux consommateurs. Sauf dans le cas de Carrefour qui fait office de pionnier. L'enseigne vient d'ailleurs de lancer une pétition en ligne pour faire évoluer la loi à ce sujet. Peut-être que d'autres groupes suivront...