En direct
A suivre

Restaurants, hôtels, transports... le secteur du tourisme a perdu plus de 30 milliards depuis le confinement

Le secteur de la restauration est celui qui paye le plus lourd tribut en cette période de confinement. [© PATRICK HERTZOG / AFP]

Particulièrement impacté par la crise sanitaire, le secteur du tourisme affiche, depuis le 15 mars dernier et l’instauration d’un confinement stricte, un lourd manque à gagner. Une perte de chiffre d’affaire estimée à plus de 30 milliards d’euros par le cabinet Protourisme.

Confinement, limitation des déplacements dans un rayon de 100 km, vacances de Pâques et ponts de mai avortés, flou quant à la reprise d’activité… l’épidémie de Coronavirus a profondément bouleversé l’activité touristique, au point mort depuis déjà près de deux mois. Les conséquences économiques se répercutent sur tous les secteurs et « la filière attend avec impatience l’autorisation d’ouverture des établissements, et l’assouplissement des contraintes de déplacements pour stopper l’hémorragie d’un secteur vital à l’économie », précise le cabinet. 

La restauration commerciale, le secteur de l’hébergement et les transports sont les plus touchés

En tête des secteurs les plus impactés, la restauration commerciale (restaurants, bistrots, restauration rapide…), à l’arrêt complet depuis des semaines, aurait ainsi perdu selon les chiffres du cabinet Protourisme plus de 10 milliards d'euros de chiffre d’affaire depuis la mi-mars, soit à elle seule près d’un tiers des pertes affichées par la filière tourisme

Triste bilan également pour les hôtels, campings, résidences de tourisme, hébergements collectifs, locations de meublés... dont le manque à gagner est évalué à plus de 8 milliards d’euros. Egalement parmi les plus frappés, la filière des transports - SNCF, compagnies aériennes françaises, transporteurs - afficherait quant à elle, des pertes de près de 6 milliards d’euros.

Les agences de voyage et tours-operators auraient vu leurs revenus fondre de 3 milliards d’euros. 

Enfin, côté loisirs, les sites de visites et prestataires d’activités auraient perdu plus d’un milliard d'euros, quand les parcs de loisirs, dont les parcs à thème, voient leur trésorerie également amputée de près d’un milliard. 

Une reprise attendue par les professionnels mais des réservations en retard

Des chiffres qui donnent le tournis et mettent à mal toute la filière. Le secteur, qui emploie deux millions de personnes et créant par ailleurs autant d'emplois indirects, attend une reprise rapide de l’activité pour tenter de sauver en partie la saison. « Les différentes aides de l’Etat ne suffiront pas à sauver l’ensemble de la filière sans une reprise rapide de leur activité permettant des conditions d’exploitation viables », explique Didier Arino, Directeur Général du cabinet Protourisme. D’autant que, selon lui, « les règles de distanciation sociale et les contraintes des protocoles sanitaires vont restreindre la capacité d’accueil et risquent, si elles s’avéraient trop contraignantes, d’accroître les pertes déjà considérables. Suivant les acteurs et le niveau de contraintes, le chiffre d’affaires devrait être amputé de 10 % à 60 %, ce qui rendrait l’exploitation non viable pour les plus pénalisés ».  

En attendant, et malgré les annonces rassurantes du Premier ministre, qui le 14 mai dernier estimait que « les Français pourraient partir en vacances en juillet et en août », le cabinet Protourisme constate un retard de 28 % en moyenne dans les réservations pour cette période.

Alors qu’Edouard Philippe communiquera, ce jeudi 28 mai, les détails de la seconde étape du déconfinement, précisant entre autres les modalités de départ en vacances, les réservations pourraient s’accélérer dès que les dates et les conditions de réouverture des hébergements, des restaurants, des parcs aquatiques ou encore des clubs enfants seront connues. C’est en tout cas ce qu’espèrent les professionnels. Et si les Français risquent de privilégier des vacances dans l'Hexagone, reste à savoir, également, si les touristes étrangers, qui représentent 25 % des nuitées dans les hébergements professionnels, pourront venir en France cet été. 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités