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Destinations, budget, dates de départ... à quoi vont ressembler les vacances d’été des Français ?

[AFP]

Après une période d’incertitude, les Français vont pouvoir partir en vacances cet été. Seront-ils aussi nombreux à partir que les années précédentes ? L'incertitude plane. Ceux qui partiront privilégieront cependant, comme attendu, la France et son littoral et pourraient également jouer la carte du tourisme de proximité mais aussi réserver leurs séjours plus à la dernière minute.

Départ, destinations, durée et budget des vacances, réservations... quelle tournure les vacances des Français vont-elle prendre ? Tour d’horizon. 

Un taux de départ et des réservations en baisse 

Après une période inédite marquée par deux mois de confinement, les Français ont envie de vacances mais pour l’heure, selon le cabinet Protourisme spécialiste du secteur, les intentions de départ et les réservations sont en baisse. Ainsi 30, 5 millions de citoyens disent être certains de partir en vacances contre 32,4 millions l’année dernière.  Et l’incertitude plane encore pour un grand nombre. « 7 millions n’ont pas encore renoncé à partir en vacances mais ne savent pas encore s’ils vont partir ou pas » constate son directeur général Didier Arino.Un chiffre en hausse puisqu’ils sont généralement, 4 millions à être habituellement dans l’incertitude.

Des hésitations à mettre sur le compte de la reprise d’activité après deux mois de confinement, notamment des professions libérales, des cadres, des chefs d’entreprise et des artisans, plus nombreux à être dans l’expectative, selon Didier Arino puisque le taux de départ de ces catégories est de moins 10 points par rapport à l’année dernière. « Ils rattrapent leurs rendez-vous, pour eux les vacances ce sera plus tard ». Des incertitudes également liées aux craintes de perdre son emploi, sans oublier, ceux qui avaient l’intention de partir à l’étranger et dont l’argent est bloqué dans les agences de voyage, et dont le budget des vacances est amoindri conclut-il. 

La France et le tourisme de proximité plébiscités

Si les Français pourraient être moins nombreux à partir, ceux qui partiront privilégieront l’Hexagone comme attendu. Alors que le gouvernement a incité les citoyens à partir dans l’Hexagone, le message semble avoir été entendu.  « Ce sera l’année de la France » note ainsi Grégory Sion, Directeur général Pierre & Vacances qui constate en effet deux fois plus de réservations sur les destinations en France.  

Des vacanciers qui devraient également partir moins loin de chez eux selon Didier Arino, plébiscitant ainsi un tourisme de proximité. « Normalement 40 % des vacanciers séjournent dans leur région ou dans une région limitrophe, cette année on passe à 52% » souligne-t-il. C’est entre autres ce que constate également Mikael Quilfen, directeur marketing et communication de Siblu France, spécialisé dans l'hôtellerie de plein air : « chez nous, les destinations à proximité de la région parisienne, comme la Normandie par exemple, sont privilégiées par les Parisiens» note-t-il. 

Plus de Français pourraient rester chez, notamment ceux qui habitent aux alentours de régions touristique, qui pendant le confinement ont investi dans leurs habitations, souligne Didier Arino. Ils seront également plus nombreux à partir dans leur résidence secondaire pour des raisons à la fois sanitaire, de facilité mais aussi pour se retrouver en famille ajoute-t-il : « L’été 2020 ne sera pas marqué par un tourisme d’aventure, c’est l’année des vacances entre soi, en famille, avec des amis ».  

Tout logiquement les destinations étrangères n’auront pas le succès des saisons précédentes. Chaque année, 30 % de ceux qui partent en vacances l’été, vont à l’étranger. Un chiffre loin d’être atteint cet été. 

La mer largement plébiscitée, la montagne progresse

La mer est toujours majoritairement plébiscitée et elle le sera cette année aussi. Parmi les destinations côtières, aucune ne devrait être en reste. Du sud-ouest à la Méditerranée, de la Charente-Maritime à la Bretagne, le littoral sera convoité et la météo pourrait jouer dans le choix des destinations. 

La montagne progresse également selon plusieurs acteurs. Du côté de Pierre et vacances, « la montagne tire son épingle du jeu » explique notamment Grégory Sion, à la tête de la marque. « Depuis trois quatre ans, la montagne croît plus fortement que d’autres destinations » explique-t-il notamment parce qu’elle propose des prix plus attractifs, des grands espaces et de nombreuses activités. « Après cette période de Covid, les vacanciers ont envie d’avoir de l’air, des activités loin de la foule et ça, c’est le profil de la montagne » ajoute-t-il.  Même son de cloche du côté de Weekendesk. « Depuis le début du déconfinement, nous constatons une progression forte avec une augmentation de 288 % des recherches pour des séjours en montagne et tous les massifs sont concernés » souligne Sébastien Venturini, CEO de Weekendesk. 

Les questions sanitaires au centre des préoccupations des Français

Conséquence de l’épidémie de Coronavirus, les départs en vacances sont aussi marqués par de nombreuses interrogations des vacanciers. Des voyageurs qui ont eu besoin d’être rassurés quant à la mise en place d’un protocole sanitaire et les conditions d’hygiène et de désinfection des hébergements mais aussi quant à l’usage des infrastructures, à l’instar des piscines et au maintien des activités. Un constat fait par l’ensemble des acteurs du tourisme. 

Ainsi Siblu, l’un des leaders européens de l’hôtellerie de plein air a constaté une augmentation de 30% des appels de leurs clients par rapport à l’année dernière explique Mikael Quilfen, directeur marketing et communication pour le compte de l'enseigne. Des appels dont la durée a triplé, passant de 7 minutes habituellement à 20 minutes, essentiellement axé sur des questions relatives au protocole sanitaire mais aussi les conditions d’accès aux piscines et aux activités explique-t-il. « Les clients avaient besoin d’être rassurés » note aussi de son côté Grégory Sion, directeur général Pierre & Vacances.   

Budget, durée et dates de départ stables

Le confinement n’a pas non plus complètement chamboulé les habitudes des Français qui partiront cet été. « Nous restons dans le grand classique » explique Didier Arino. « Les Français ont un peu décalé leurs départs. Ils partent un peu plus tardivement, mais ils ne changent pas fondamentalement et prendront leurs vacances en juillet, beaucoup en août avec un prolongement des congés vers septembre » note-il avant de poursuivre : « de manière générale, 1/3 va allonger la durée de leur séjour en partant une fois, 1/3 reste dans les standards, à savoir 9 - 10 jours et 1/3 réduit la durée mais vont faire plusieurs séjours ».  

Le budget des vacances reste lui aussi stable : « 1500 euros pour une famille de deux adultes et deux enfants » souligne Didier Arino. Un avis partagé par Grégory Sion, directeur général Pierre & Vacances. « Globalement, nous constatons que le panier moyen n’évolue pas » et constate également une augmentation des séjours plus longs, de deux semaines et plus, et une durée de séjour moyen de neuf jours. 

Les réservations de dernière minute plus nombreuses

Si les habitudes restent dans l’ensemble, les réservations de dernière minute pourraient bien cependant rythmer un peu plus les vacances d’été. En effet, une fois passé le redémarrage des réservations à l’annonce du déconfinement – réservations totalement mises au point mort pendant plus de deux mois - les Français prennent désormais leur temps et pourraient privilégier les réservations en «last minute». «Sur le mois de juillet, nous avons constaté que la majorité des réservations étaient des réservations de dernière minute» note Mikael Quilfen de Siblu. «Sur le mois d’août, les vacanciers font des recherches mais ne réservent pas systématiquement». 

Si du côté de Pierre & Vacances, les réservations ont rattrapé leur retard, « nous attendons encore plus de réservations de dernière minute, notamment en septembre » note également son directeur Grégory Sion. « Les vacances vont être rallongées ».  

Les courts séjours : nouvelle tendance ? 

Autre constat cette année, les courts séjours et les escapades d’une journée pourraient être plus nombreux. Parmi les sept millions de citoyens qui hésitent encore à partir, une partie va passer l’essentiel de leurs vacances chez eux et vont s’octroyer une escapade à la mer, la montagne, dans un parc de loisirs, explique Didier Arino, directeur du cabinet d’études et de conseil Protourisme.  

Spécialiste des courts séjours Weekendesk, constate en effet une progression des réservations sur les escapades de quelques jours avec un panier moyen qui lui augmente de 25 %.  « Les gens ont envie de se faire plaisir, qu’on s’occupe d’eux. Ils réservent plus de restaurants et d’activités bien-être. Ils sont prêts à dépenser plus à faire plus de petits séjours et moins de grandes vacances » constate Sébastien Venturini, à la tête de la plateforme Weekendesk. Des courts séjours dont la durée s’est allongée selon lui avec plus d’escapades de trois jours, deux nuits. Des vacanciers qui font preuve d'une vigilance croissante pour les mesures sanitaires. « Dans les critères plébiscités, le wifi a perdu sa première place au profit des mesures sanitaires » note-t-il. Pas de quoi pour autant entacher les congés estivaux. 

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