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Match truqué : les frères Karabatic condamnés

Trois jours après le sacre mondial des Bleus, la cour d'appel de Montpellier a rendu son jugement dans l'affaire des paris liés à un match truqué, qui valait aux frères Karabatic et à quatorze co-prévenus d'être poursuivis.[AFP]

Le jugment est tombé pour les frères Karabatic : ils écopent tous les deux de deux mois de prison avec sursis et 10.000 euros d'amende dans le cadre de l'affaire des paris truqués. 

Trois jours après le sacre mondial des Bleus, la cour d'appel de Montpellier a rendu son jugement dans l'affaire des paris liés à un match truqué, qui valait aux frères Karabatic et à quatorze co-prévenus d'être poursuivis.

Les 16 prévenus, poursuivis pour escroquerie ou complicité d'escroquerie, étaient accusés d’être impliqués dans des paris s'élevant à plus de 100.000 euros. Ces mises portaient sur le résultat à la mi-temps d'un match disputé et perdu le 12 mai 2012 par Montpellier, où jouaient alors Nikola et Luka Karabatic, face au club de Cesson.

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«Je suis étranger à tous ces paris», avait assuré Nikola Karabatic à la barre lors du procès en appel, niant également tout trucage du match. Selon la superstar mondiale du hand, sa compagne Géraldine Pillet avait parié sans lui en parler préalablement et utilisé son portable à son insu pour télécharger des applications liées à ces paris --autant d'affirmations que la jeune femme a confirmées.

Son frère Luka, également membre de l'équipe de France, a en revanche reconnu avoir parié avec sa compagne Jennifer Priez, évoquant la «bêtise d'un jeune joueur».

La justice soupçonnait les joueurs montpelliérains d'avoir truqué le match pour remporter leurs paris. Montpellier, déjà sacré champion de France, était privé de plusieurs joueurs, dont les frères Karabatic, tandis que Cesson tentait d'éviter la relégation en division inférieure.

En appel, 40.000 euros d'amende avaient été requis contre les deux frères, soit une peine plus lourde qu'en première instance (10.000 euros pour Nikola et 15.000 pour Luka), l'avocat général Bertrand Baboulenne dénonçant «une fraude collective née dans les vestiaires».

Une peine d'amende de 40.000 euros avait également été requise en appel à l'encontre des deux hommes considérés comme les pivots de l'affaire, le buraliste Nicolas Gillet et le joueur serbe Mladen Bojinovic. Des amendes allant de 10.000 euros avec sursis à 20.000 euros avaient été requises pour les 12 autres prévenus, dont les compagnes des frères Karabatic.

Les prévenus encourent cinq ans de prison

En première instance, en juillet 2015, le tribunal correctionnel de Montpellier, avait prononcé des peines allant de 1.500 à 30.000 euros d'amende. Les prévenus encourent cinq ans de prison, 375.000 euros d'amende ainsi que l'interdiction d'exercer l'activité professionnelle ayant permis l'infraction.

Nikola Karabatic au sol lors de la finale du championnat du monde de handball, le 29 janvier 2017 à Paris [Antonin THUILLIER / AFP/Archives]
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Nikola Karabatic au sol lors de la finale du championnat du monde de handball, le 29 janvier 2017 à Paris

 

En novembre, un responsable de la Française des jeux (FDJ) avait décrit devant la cour d'appel de Montpellier des paris «extrêmement atypiques», avec un «afflux brutal de prises de jeu de plus de 100.000 euros en une heure». Me Thierry Herzog, avocat de la FDJ, partie civile, avait pour sa part fustigé «des méthodes de voyous» au cours d'un procès marqué par la mémoire défaillante et les absences répétées des prévenus, autant d'éléments qui avaient déplu au président Georges Leroux et à l'accusation.

On a voulu «atteindre la montagne (Nikola) Karabatic» afin «d'assurer la couverture médiatique» de l'affaire des paris du hand, avait pour sa part dénoncé l'avocat de l'icône française du hand Philippe Nemausat.

Dénonçant une «folie judiciaire», Me Luc Abratkiewitcz, avocat du joueur slovène Mladen Bojinovic, avait quant à lui estimé que l'affaire relevait de la seule justice du sport et plaidé, comme la majorité de ses collègues de la défense, la relaxe et l'irrecevabilité. «Ce qui gangrène le sport, ce sont les paris», avait-il lancé à l'adresse de la Française des jeux.

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