En direct
A suivre

L'univers onirique et facétieux de Tim Burton accroché à Paris

Après New York et le MoMa, la Cinémathèque française accueille à Paris à partir de mercredi l'univers onirique et facétieux du cinéaste américain Tim Burton, illustré par plus de 500 dessins, photos et maquettes directement issus de son inconscient fertile.

Maître du fantastique, de "Charlie et la Chocolaterie" ou "L'Etrange Noël de Monsieur Jack", Tim Burton a choisi la France comme seule étape européenne de cette exposition qui a déjà voyagé à Melbourne, Toronto et Los Angeles pour présenter croquis, huiles, toiles et figurines, dont certains remontent à l'enfance, ou furent plus tard rejetés par les studios Walt Disney où il entama sa carrière en 1979.

"Nous avons découvert d'énormes archives dont nous n'avions aucune idée qu'elles existaient", a confié lundi à l'AFP l'un des commissaires de l'exposition au Musée d'Art moderne (MoMa) de New York, Ronald Magliozzi, pour qui "ces dessins illustrent les différentes facettes de sa carrière".

En fait, résume-t-il, "tous ses films commencent sur le papier".

Le travail du réalisateur et des studios consiste ensuite à transposer à l'écran cet univers peuplé de monstres et de créatures cauchemardesques, elles-mêmes nourries de cinéma d'horreur et d'épouvante et qui empruntent aux deux ancêtres du genre, Dracula et Franskenstein, avec un supplément d'âme: l'humour.

Tim Burton invente une galaxie plus joyeuse que menaçante, plus grinçante qu'effrayante, sur tous supports : les Polaroïds (1992-1999) de son arbre à hippocampes ou son petit chien de Noël qui pose avec des bois de cerf; son mobile en résine de poissons dentés et ricanants; sa "fille aux mille yeux" (Girl with many eyes) croquée et sculptée en témoignent.

Le poème qui accompagne cette dernière l'atteste plus encore: "c'est bien d'avoir une petite amie avec autant d'yeux/ mais vous êtes vraiment trempés quand elle s'effondre et pleure".

Elevé à Burbank, l'une des immenses banlieues pavillonnaires de Los Angeles qu'il présente comme un désert culturel, malgré la présence des studios Disney et Warner notamment, l'enfant Tim Burton s'est régalé de l'humour macabre des Fêtes des morts, célébrées par l'importante communauté mexicaine de la ville, où l'on pique-nique sur les tombes en faisant danser des marionnettes en forme de squelettes, a-t-il raconté lundi.

"Mais je ne veux pas trop penser, juste créer: Le dessin est pour moi une façon confortable d'exprimer des idées, qui doit plus à l'inconscient qu'à l'intellect", a-t-il ajouté. "Souvent, le film vient après, à force de redessiner la même figure".

L'exposition parisienne présente en exclusivité une série réalisée sur des serviettes en papier notamment du Ritz, son palace préféré, preuve que l'artiste ne lâche jamais son feutre - même au restaurant.

"Le dessin, c'est une bonne façon d'occuper ses mains et ça m'évite de tomber dans une dépression profonde", juge l'artiste.

Resté à mi-chemin de l'adulte et de l'enfant, ce sont les compliments de ces derniers qui le touchent le plus et il se sent une communauté de pensée et de curiosité avec eux : "Les enfants aiment bien les monstres, c'est en vieillissant qu'on en a peur".

Bien qu'installé à Londres avec sa compagne l'actrice anglaise Helena Bonham Carter et leurs deux enfants, Tim Burton a préféré éviter la capitale britannique où "les journalistes sont vraiment horribles avec moi".

Mais surtout, la Cinémathèque accompagne l'exposition à Paris d'une rétrospective de ses films - le prochain, "Dark Shadows", sort en mai - et lui a donné "Carte Blanche" pour programmer 26 films de son choix: il y est beaucoup question d'envahisseurs, d'esprits et de vampires.

(Programmation détaillée et informations complètes sur ).

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités