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De plus en plus de tournages de films dans les bâtiments de la République

Les caméras sont de plus en plus à l'aise dans les bâtiments publics, prisons, tribunaux, casernes et palais, qui ont accueilli près de 350 tournages en 2011 grâce à une politique active au sein de l'administration[AFP/Archives]

Les caméras sont de plus en plus à l'aise dans les bâtiments publics, prisons, tribunaux, casernes et palais, qui ont accueilli près de 350 tournages en 2011 grâce à une politique active au sein de l'administration.

Ces tournages - longs et courts métrages, de cinéma, télévision...- ont représenté plus de 500 jours de travail et "plusieurs centaines de millions" d'euros pour les administrations publiques, a indiqué mardi (sans détailler) Claude Rubinowicz, directeur-général de l'Agence du patrimoine immatériel de l'Etat (APIE) qui favorise cette politique d'ouverture.

En 2010, selon l'APIE qui fête ses cinq ans ce mois-ci, 150 tournages avaient pu avoir lieu dans ces lieux publics (et 48 en 2009).

Les tribunaux sont les plus demandés avec les bureaux ministériels - celui du ministre du Travail, de l'Emploi et de la Santé a d'ailleurs servi dans la série TV "Les Hommes de l'Ombre", avec Nathalie Baye.

Les ministères et services les plus sollicités seront représentés au Marché international du film à Cannes, en mai, pour faire valoir leurs atouts: la Défense (84 casernes et 25 bases aériennes); l'Intérieur (345 préfectures et sous-préfectures); la Justice (190 prisons); les Affaires étrangères (150 ambassades), ainsi que les Haras nationaux, le Mobilier national et le Centre des Monuments nationaux qui disposent de plus de 200 sites, ou encore les hôpitaux de l'Assistance publique.

"Aujourd'hui, il n'y a plus de lieux fermés par principe", assure Claude Rubinowicz. Si le bureau du président de la République à l'Elysée n'a pas encore accueilli de tournage, rien n'est exclu d'avance tant que la bienséance est respectée.

-Woody Allen et Nanni Moretti-

La Cour de l'Elysée a d'ailleurs abrité des scènes de "L'Exercice de l'Etat" de Pierre Schoeller, tournées pendant les vacances présidentielles.

Cette politique d'ouverture, codifiée par deux décrets parus en février 2009, part d'un constat pragmatique: l'Etat est la plus grande agence de décors de France et ceux-ci méritaient d'être mis à disposition des professionnels.

Les tarifs ont été définis selon le type de production, le nombre de jours de tournage (ou de nuits), les aménagements nécessaires. Les ministères et administrations ont désigné un interlocuteur unique pour répondre aux professionnels afin de simplifier les procédures. Quitte à les renvoyer sur un autre service quand ils ne peuvent donner suite.

"Nous avons pu ainsi répondre à pratiquement toutes les demandes, avec un faible taux d'échec", assure André Etancelin, chargé des tournages à l'APIE et anciennement à la Défense. "Nous recevons des demandes pratiquement chaque jour et il est rare de ne pas trouver de solution".

La greffe a d'autant mieux pris que les sommes ainsi recueillies restent à disposition de chaque établissement, relève-t-il: ainsi, trois semaines de tournage du film de Nanni Moretti "Habemus Papam" au Palais Farnese, siège de l'ambassade de France à Rome, ont permis de financer une exposition sur l'histoire du palais et son ouverture au public, grâce aux 146.000 euros de location - seul chiffre livré par l'APIE.

Woody Allen à son tour a ensuite investi les lieux pour tourner "To Rome With Love".

Les demandes les plus délicates, raconte M. Etancelin, concernent le plus souvent les prisons, qui ont accueilli tout de même 22 tournages en 2011.

"Les productions ont souvent en tête la vision d'une prison glauque, qui n'est pas celle que l'administration pénitentiaire souhaite promouvoir. Ce qui l'amène à refuser des films comme +Un Prophète+", de Jacques Audiard, qui s'est résolu à tourner ailleurs.

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