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Festival international des vins rosés du monde

Des verres de rosé exposés en avril 2009, à Cannes à l'occasion du 6ème Mondial du Rosé[AFP/Archives]

Couleur pêche ou cerise foncée, un millier de rosés du monde entier ont dévoilé pendant trois jours à Cannes leur robe et leur saveur aux oenologues: le seul concours international entièrement consacré à ces vins révèle une demande mondiale en forte croissance.

"Il y a quinze ans, le rosé c'était juste le vin des vacances qu'on ouvre à la plage", résume Cyril Payon, président de l'Union des oenologues de France. Puis, le rosé est devenu un vrai phénomène de mode à partir de 2005, s'est internationalisé et a gagné en qualité.

La part des vins rosés dans la consommation mondiale de vin atteint aujourd'hui 9,5%. Et leur production (25,3 millions d'hectolitres par an concentrés à 75% en France, Italie, Etats-Unis et Espagne) a fait un bon de 13% en huit ans.

A Cannes, un jury international d'une cinquantaine d'experts ont goûté, recraché, analysé et noté à l'aveugle un total de 994 vins rosés venant de 28 pays. Trois jours de travail dans la concentration, de vendredi à dimanche, autour de bouteilles masquées dans des fourreaux noirs.

A l'une des tables, l'oenologue champenois Jean-François Perrot-Minnot entouré d'un Espagnol, un Suisse, un Allemand et un Marocain, avoue que la tâche est ardue.

Car ce qui frappe chez ces rosés internationaux, c'est leur extrême diversité de couleurs, de dosages d'alcool ou de sucre.

"On aime bien la cohérence dans le vin", explique M. Perrot-Minnot. "Si le vin est puissant, on s'attendra plus à une couleur soutenue allant vers le rouge. Si les notes sont plus florales, on trouvera plus logique d'avoir une teinte plus claire".

Les rosés les plus pâles viennent d'Allemagne, de Corse ou encore de Provence. Les vins grecs, libanais, espagnols ou portugais tirent nettement sur le rouge.

Lors d'une même séance de dégustation, les dosages en sucre peuvent varier de 6 grammes par litre à 90 grammes. Et si certains rosés sont très faiblement alcoolisés, la moyenne s'établit tout de même à 12,8 degrés.

Faire partie d'un jury international de vins rosés constitue "un exercice de diplomatie", avoue Gilles Masson, directeur du Centre du Rosé, l'unique centre de recherche consacré à ce vin, basé dans le Var.

"Quand un Espagnol goûte du rosé suisse, plutôt acide, il fait la grimace car il a l'habitude d'un rosé espagnol plus riche et plus alcoolisé. Mais ils finissent par se respecter lors de la discussion finale!", s'amuse-t-il.

Pour lui, le rosé "offre un espace de liberté qui permet de tester des choses nouvelles", mais "c'est très difficile de faire un vin élégant avec une explosivité des arômes".

"La qualité des matières premières doit être exemplaire", confirme M. Perrot-Minnot, sans compter qu'il ne s'agit pas d'un vin de garde.

Dans ce paysage éclectique, la tendance mondiale s'oriente toutefois vers les rosés très pâles, presque translucides, de préférence avec des reflets violine ou pêche.

Cette caractéristique leur donne "une fraîcheur, facilement consommable" avec une salade ou une grillade, souligne l'oenologue Cyril Payon. Car le rosé, consommé toute l'année, reste encore associé aux mois d'été, de juin à août. Et peut-être aussi à un certain art de vivre du Sud de la France.

La France reste le 1er producteur mondial de vins rosés (28% du total), mais aussi le premier consommateur mondial (35%, suivie des Etats-Unis).

La seule Provence - qui accueille en été des touristes du monde entier - représente 40% de la production française de rosés AOC, suivie de la Loire, du Rhône, de la région de Bordeaux et du Lanquedoc-Roussillon.

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