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Un écrivain français traverse l’Afrique… à vélo !

Virgile Charlot, son vélo et sa remorque prêts à partir à la découverte de l'Afrique.[© Virgile Charlot]

Il a fallu neuf mois à Virgile Charlot pour parcourir à vélo et à son rythme le continent africain. Dans Tropique du Bayanda, Une épopée africaine, l’écrivain voyageur raconte son voyage itinérant parsemé de ces histoires parfois magiques, parfois douloureuses, mais qui font toutes le charme de l’Afrique.

Traverser l’Afrique du nord au sud en roulant 22.000 kilomètres, il faut être un peu fou pour se lancer dans une aventure pareille ?

Sûrement oui ! Après mon école de commerce, j’ai décidé de sortir du petit cocon dans lequel j’étais depuis tout petit pour vivre mes rêves d’aventuriers et les faire partager aux autres. J’ai choisi l’Afrique car je voulais aller à l’encontre des préjugés qui évoquent immédiatement l’insécurité dès lors qu’on parle de ce continent et prouver qu’il était possible de le traverser avec un simple vélo.

Comment se prépare-t-on à un tel voyage ?

Il n’y a rien de particulier à faire mais c’est sûr qu’il vaut mieux être bien physiquement. Moi je ne cherchais pas la performance. Je roulais entre 80 et 100 kilomètres par jour. Lorsque j’étais fatigué, je prenais le temps de me reposer. J'ai beaucoup échangé avec les Africains, j'ai adopté leur mode de vie. Quand un habitant me proposait par fierté de me faire découvrir son village, j’y allais pour partager un moment avec lui. 

Il y a-t-il des pays que vous vous êtes interdits pour raison de sécurité ?

Le Nigéria. C’est le seul. J’ai pu traverser la Mauritanie et le Mali car il n’y avait pas encore tous ces problèmes avec AQMI (le voyage s'est déroulé en 2010). J'avais bien sur étudié en amont la cartographie des lieux par lesquels je passais. L’important est également d’être à l’écoute des gens que l’on rencontre. Ils sont acteurs de la vie locale et peuvent vous aiguiller sur tel itinéraire à prendre.

Un moment qui vous a le plus marqué ?

Je dirais mon passage en République Démocratique du Congo. J’ai trouvé ce pays un cran en dessous que les autres en matière de pauvreté. Mais en même temps il y avait toujours cette joie de vivre, ces sourires, ces hommes et ces femmes en perpétuelle lutte pour rester dignes face à la pauvreté.

La corruption est très présente en Afrique…

Oui mais bizarrement je n’en ai que très peu souffert. Même si vous êtes blancs, quand les gens vous voient arriver dénués de force avec votre vélo et votre remorque, ils se doutent que vous n’avez pas grand-chose à leur offrir et n’osent pas trop vous déranger. Le vélo est un véritable passeport pour voyager dans le monde.

Une anecdote en particulier vous a-t-elle marqué ?

Puisque l’on est sur la corruption lorsque je passais la frontière entre la RDC et la Zambie un douanier voulait à tout prix que je lui paye une bière pour me laisser passer. Il était huit heures du matin quand même ! Je lui répondis que je n’avais pas d’argent sur moi. Embêté, le type se mit à réfléchir longuement et finit par… m’offrir une bière ! Tout ça montre bien l’absurdité de cette corruption.

 

 

  • Tropique de Bayanda, Une épopée africaine de Virgile Charlot (Editions Arthaud).

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