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Prix Unesco : des ONG dénoncent une "récompense honteuse"

Le président de Guinée équatoriale Teodoro Obiang Nguema (g) et celui du Gabon Ali Bongo à Libreville, le 16 septembre 2011[AFP/Archives]

La remise mardi par l'Unesco d'un prix scientifique financé par la Guinée équatoriale est une décision "honteuse et irresponsable" du fait de la corruption et des violations des droits de l'homme que fait régner sur le pays le régime Obiang, ont dénoncé lundi plusieurs ONG.

"Il est honteux et totalement irresponsable pour l'Unesco de remettre ce prix, eu égard aux multiples questions morales et juridiques qui l'entourent", critiquent dans une lettre commune ces ONG, parmi lesquelles Human Rights Watch, Sherpa ou EG Justice.

Ce prix d'une valeur de trois millions de dollars (sur 5 ans), voulu par le président de Guinée équatoriale Teodoro Obiang Nguema, avait été créé en 2008. Mais face aux polémiques et faute de consensus, sa remise était suspendue depuis 2010.

Et M. Obiang Nguema a accepté que le prix ne porte plus son nom, comme prévu à l'origine, mais seulement celui de son pays.

Le "prix Unesco-Guinée équatoriale pour la recherche en sciences de la vie" sera remis mardi au siège de l'agence de l'ONU à Paris à trois scientifiques (un Egyptien, un Sud-Africain, une Mexicaine).

Personnellement opposée à la remise de ce prix, Irina Bokova, la directrice générale de l'Unesco était cependant tenue d'organiser la remise de cette distinction par un vote intervenu en mars au sein de son Conseil exécutif.

De nombreuses ONG s'insurgent contre le passif en matière de corruption et de droits de l'homme du chef de l'Etat équato-guinéen, qui dirige son pays d'une main de fer depuis 1979. Le prix Nobel de la paix sud-africain, Desmond Tutu, s'était également mobilisé contre la remise de ce prix.

Le fils du président équato-guinéen, Teodorin Nguema Obiang, est particulièrement visé par une enquête judiciaire sur le patrimoine constitué en France par plusieurs chefs d'Etat africains, l'affaire dite des "bien mal acquis". Un mandat d'arrêt a été lancé contre lui par la justice française.

En février, une spectaculaire perquisition avait été effectuée par la police pendant dix jours dans un somptueux hôtel particulier parisien dans lequel ont été saisis 200 m3 de biens de valeur. Auparavant propriété de la famille Obiang, cet immeuble appartient depuis octobre 2011 à l'Etat équato-guinéen.

Lors d'une première perquisition, en septembre 2011, la justice avait saisi onze voitures de luxe appartenant au fils du président équato-guinéen.

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