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Bras de fer à Courcouronnes à propos d'un immeuble d'architecte

Destruction guidée par l'intérêt général ou patrimoine à conserver: l'immeuble de l'architecte de renom Paul Chemetov à Courcouronnes fait l'objet d'un bras de fer entre le maire et des architectes qui ont publié cette semaine une pétition.[AFP] Destruction guidée par l'intérêt général ou patrimoine à conserver: l'immeuble de l'architecte de renom Paul Chemetov à Courcouronnes fait l'objet d'un bras de fer entre le maire et des architectes qui ont publié cette semaine une pétition.[AFP]

Destruction guidée par l'intérêt général ou patrimoine à conserver: l'immeuble de l'architecte de renom Paul Chemetov à Courcouronnes fait l'objet d'un bras de fer entre le maire et des architectes qui ont publié cette semaine une pétition.

Dans ce quartier sensible du Canal, l'immeuble en L aux lourds piliers rappelant ceux du ministère de l'Economie à Bercy -- plus célèbre réalisation de l'architecte --, fait face à l'hôpital Louise-Michel désormais vide, dont les services ont été transférés dans un bâtiment neuf au printemps.

Sur le parking, quelques rares voitures sont stationnées. La barre, construite en 1983, a elle aussi été vidée de ses habitants, en vue de sa destruction prévue pour 2013. Sur les 80 foyers qu'elle abritait, elle n'en compte plus que dix.

Dernière occupante à son étage, la famille Bennat, qui vit là depuis 2005, espère être rapidement relogée. Sur le palier, des plaques de métal scellées ont remplacé les portes d'entrée des anciens voisins.

Dalila Bennat, 39 ans, regrette déjà les pièces "spacieuses" de l'appartement et ne trouve pas justifié de détruire l'immeuble. Mais elle déplore "l'environnement", constatant que "depuis que l'hôpital est fermé, c'est vide, ça ne bouge plus".

Au rez-de-chaussée, les stores des magasins sont quasiment tous baissés. Certains pour les vacances, d'autres définitivement. La devanture de l'ancien fleuriste est murée.

"M. Chemetov ne connaît manifestement pas notre ville"

Dans sa boulangerie, à l'angle, Adel Haji ne voit pas d'autre solution que la destruction: "Le quartier est mort. Notre chiffre d'affaires a baissé de 60%. S'ils ne détruisent pas, ils vont nous obliger à rester". Son départ est prévu pour octobre.

Pour les 25 architectes qui ont signé le document intitulé "Faut-il démolir le patrimoine du XXe siècle ?", la démolition de ce bâtiment, comme celle de nombre d'autres, n'est pas nécessaire: "Cette +braderie+ détruit des logements alors que l'on déplore leur pénurie, prive de travail entreprises et artisans capables de les restaurer ou de les réhabiliter, et nous dépossède d'un patrimoine du XXe siècle, qui est le nôtre", écrivent-ils.

"Pour développer la ville durablement, ne faut-il pas tout entreprendre pour maintenir les habitants dans les logements où ils se sont établis et souhaitent continuer à vivre ?", interrogent ces personnalités, parmi lesquelles Jean Nouvel ou Dominique Perrault.

"M. Chemetov n'habite et ne connaît manifestement pas notre ville et ses problématiques, notamment en termes de peuplement et de sécurité", taclait jeudi dans un communiqué le maire UMP de Courcouronnes, Stéphane Beaudet.

L'hôpital et l'immeuble doivent faire place à un "écoquartier composé de 850 nouvelles habitations aux normes éco-durables, très majoritairement en accession à la propriété, qui introduira plus de mixité sociale".

Selon le maire, "les arguments développés par (les architectes signataires) relèvent davantage d'une logique corporatiste que de la recherche ou de la défense de l'intérêt général".

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