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L'eau de coco, boisson star prétendue magique

Boisson fétiche des stars et des sportifs, l'eau de coco en bouteille tente de convertir à ses présumés bienfaits le consommateur français, après avoir conquis les gosiers brésiliens et américains.[AFP] Boisson fétiche des stars et des sportifs, l'eau de coco en bouteille tente de convertir à ses présumés bienfaits le consommateur français, après avoir conquis les gosiers brésiliens et américains.[AFP]

Boisson fétiche des stars et des sportifs, l'eau de coco en bouteille tente de convertir à ses présumés bienfaits le consommateur français, après avoir conquis les gosiers brésiliens et américains.

Liquide hydratant à portée de machette dans les pays tropicaux, où l'eau potable fait défaut, l'eau de coco, récupérée dans des noix encore vertes, est désormais vendue en Occident sous forme de briques, de cannettes ou de bouteilles.

"L'eau de coco attire moins pour son aspect exotique que pour sa promesse de bien-être, de pureté et de régénérescence", observe Yves Marin, consultant pour le cabinet de conseil Kurt Salmon.

Madonna, Demi Moore, Matthew McConaughey, Anthony Kiedis (leader du groupe Red Hot Chili Peppers) ou encore Rihanna, les stars américaines en raffolent, au point d'avoir investi des dollars dans Vita Coco, l'entreprise numéro 1 sur le marché outre-atlantique.

"La commercialisation de l'eau de coco est à portée de tous. C'est une matière agricole brute, il n'y a pas de recette", avoue Emmanuel Jesberger, l'un des deux fondateurs de la seule marque française du secteur, baptisée Vaïvaï.

Aux Etats-Unis, une quarantaine de marques se partagent le filon. PepsiCo s'est positionné en 2009 en achetant le géant brésilien Amococo. Son concurrent direct Coca-Cola a investi pour sa part dans la marque Zico, dont le chiffre d'affaire a été multiplié par cinq en 2011.

"En France, l'eau de coco est encore uniquement introduite dans les réseaux urbains branchés parisiens mais pourrait, à l'avenir, se démocratiser par capillarité dans les réseaux grand public", observe M. Marin.

Une stratégie en tous points similaire à celle employée par les marques de boissons énergisantes à base de taurine, "présentes désormais dans tous les rayons des supermarchés".

"Pipeau"

A en croire la publicité orchestrée autour de ce produit, l'eau de coco aurait tout de la potion magique. Elle serait à la fois désaltérante, drainante, riche en potassium et très peu calorique.

"Il y a trois à quatre fois moins de sucres que le jus d'orange et autres boissons à base de fruits", assure Emmanuel Jesberger.

Ce breuvage miracle serait également isotonique, c'est-à-dire très proche de la composition du plasma sanguin. A ce titre, il aurait été régulièrement utilisé pendant la Guerre du Pacifique de 1941 à 1945 pour "faire des transfusions de plasma d'urgence aux soldats blessés", selon la FAO.

Des vertus bienfaitrices que réfutent pourtant la nutritionniste Béatrice de Reynal: "C'est du pipeau ! Dans l'eau de coco, il n'y a rien, un petit peu de potassium mais c'est tout. C'est de l'eau !", oppose-t-elle.

"Son seul intérêt, c'est de permettre aux personnes vivant dans des régions tropicales, où l'eau est souvent insalubre, d'avoir accès à de l'eau propre", ajoute la nutritionniste pour qui les superfruits très en vogue dans l'agroalimentaire (acérola, baie de goji ou d'acai, canneberge...) ont "plus de pouvoirs sur la santé" que l'eau de coco.

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