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BB Brunes, Biolay, Lescop : des "jeunes gens modernes"

Photo des BB Brunes à Paris, le 20 septembre 2012 [Francois Guillot / AFP/Archives] Photo des BB Brunes à Paris, le 20 septembre 2012 [Francois Guillot / AFP/Archives]

De BB Brunes à Benjamin Biolay en passant par Lescop, plusieurs disques publiés cet automne puisent dans l'héritage d'Etienne Daho, Taxi Girl et Marquis de Sade, ces "jeunes gens modernes" qui ont importé en France le souffle glacial de la "new wave" dans les années 80.

La "new wave" apparaît en Grande-Bretagne à la fin des années 70, dans le sillage de la déflagration punk. La presse musicale britannique s'inspire de la "Nouvelle Vague" cinématographique pour baptiser ce regain de créativité.

Sur fond de crise économique et de guerre froide, des groupes comme Joy Division, New Order ou The Cure imposent une nouvelle esthétique, alliant énergie rock, nihilisme punk et expérimentations électroniques.

Leur musique, froide et minimaliste, est basée sur des boîtes à rythme entêtantes et des guitares syncopées.

Les textes noirs, teintés de romantisme sombre, sont chantés d'une voix atone, presque absente.

Dandys détachés, les leaders de la new wave sont pétris de références artistiques: le constructivisme, le réalisme socialiste, l'expressionnisme allemand, Sade et Mishima.

La France est une terre d'élection pour le mouvement et inspire une multitude de jeunes musiciens qui ne se reconnaissent pas dans les valeurs de mai 68.

Ils ont pour nom Taxi Girl, Indochine, Marquis de Sade, Etienne Daho, Marie et les Garçons, Elli et Jacno, Mathématiques Modernes...

Le magazine Actuel leur trouve un surnom dans un article resté célèbre: "Les jeunes gens modernes aiment leur maman".

Trente ans plus tard, la "new wave" revient en force et un air de déjà entendu flotte sur les albums de la rentrée.

Des poètes et des artistes

Sur le troisième disque des BB Brunes, "Long Courrier", par exemple. Eux qui avaient découvert le rock avec les Strokes ont troqué les guitares pour les synthétiseurs.

"On baigne dans ça. Un mec comme Julien Casablancas (le leader des Strokes, ndlr), en ramenant tous ces synthétiseurs dans sa musique pour son premier album solo, a influencé pas mal de gars comme nous", estime Bérald Crambes, le guitariste des BB Brunes.

Au milieu de mille autres influences, Benjamin Biolay a lui aussi capté l'esprit de la new wave sur son nouvel album, un des plus attendus de la rentrée.

Il s'est inspiré des lignes de basse de The Cure pour "L'insigne honneur", un des titres de "Vengeance" à paraître le 5 novembre.

Lescop est celui qui se montre le plus fidèle à l'esprit de la new wave, avec son premier album éponyme publié lundi.

"Ces gens vivaient leur truc à 100%, voulaient être des poètes et des artistes", souligne le musicien, pour qui Etienne Daho et Daniel Darc sont des auteurs "incontournables".

Pourtant le jeune trentenaire se défie de l'étiquette "new wave". "Il y en a qui refont de la new wave comme certains s'habillent dans les friperies. Ce n'est pas mon cas, je ne suis pas tourné vers le passé", affirme-t-il.

Derrière se profilent de jeunes groupes qui, s'ils n'ont pas encore publié d'album, font déjà beaucoup parler d'eux dans l'industrie musicale : les Biarrots de La Femme ou les Nantais de Von Pariahs.

Et leurs aînés n'ont pas dit leur dernier mot. The Cure et New Order ont fait le bonheur des festivals français cet été, Indochine publiera un nouvel album pour 2013.

Quant à Etienne Daho, il a produit un des succès de la rentrée, le premier album de Lou Doillon.

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