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Les années 80 remises au goût du jour par Gaultier

Amanda Lear et Jean-Paul Gaultier le 29 septembre 2012 lors du défilé du créateur à Paris [Pierre Verdy / AFP] Amanda Lear et Jean-Paul Gaultier le 29 septembre 2012 lors du défilé du créateur à Paris [Pierre Verdy / AFP]

De Madonna à Michael Jackson, de Grace Jones à Sade, ou de Catherine Ringer à David Bowie: le créateur Jean-Paul Gaultier a célébré samedi soir les looks des années 80 qui "ont influencé la mode et (sa) mode", présentant pour le printemps-été 2013 une collection très joyeuse.

"Ce n'est pas parce que c'est la crise qu'il faut qu'on fasse grise mine, montrer des collections sinistres. Pourquoi du minimalisme à tout prix? La joie aussi peut-être là", a déclaré Jean-Paul Gaultier à l'issue d'un défilé enlevé.

"Dans les années 80, il y avait beaucoup de looks insensés alors que maintenant on va vers un clonage dans le rien, être la copie des autres, conforme aux autres, des espèces de clones", a-t-il jugé.

Décor d'échaffaudages sur lequel évoluaient voluptueusement des danseurs chaussés de talons aiguilles, boules à facettes descendant du plafond et tubes s'enchaînant à un rythme endiablé: il ne restait plus qu'à trouver des mannequins ressemblant aux chanteurs préférés du couturier.

"Grace Jones" déboule alors en smoking, devant Jean-Paul Goude, son mentor, assis au premier rang: avec Gaultier, cette pièce phare de la garde-robe masculine devient combinaison, perd ses manches.

"Madonna" revient dans une robe-cage presque d'époque. Mais aujourd'hui, elle préfère déambuler en robe bustier noire, la poitrine moins en pointe qu'avant.

"Boy George" sert de prétexte à différentes pièces imprimées japonisantes sur un fond azur très doux pour une délicate robe-bustier dont le dos s'envole à chaque pas.

"Sade", "Jane Birkin" sont autant de démonstrations de robes en raphia tricoté pour la première ou de jupe et manteau cache-poussière en georgette de soie imprimée "blue-jean" et rebrodée de paillettes pour la seconde.

Il s'agit d'une collection sur "les gens qui ont eu une influence sur la mode comme moi-même j'ai été influencé par David Bowie dans sa manière d'être ou de s'habiller", a poursuivi le créateur.

Beaucoup de vedettes ont représenté "une forme de revendication", selon lui: "Madonna c'était l'après féminisme où on jetait les soutien-gorges. Elle disait oui je m'habille d'une manière sexy mais c'est moi qui décide de le faire".

"Boy George avec son look à l'ambiguité totale et sa chanson +voulez-vous vraiment me faire du mal+? c'était aussi une revendication", a-t-il rappelé.

"Tous avaient des looks mais aussi un esthétisme qui suscitait des réactions", a encore dit Jean-Paul Gaultier qui a fait appel à la sulfureuse Amanda Lear, bientôt 62 ans, pour assurer le final, apparaissant d'abord dans une robe glamour rose shocking pailletée avant d'en enlever une bonne partie pour se retrouver en corset.

La très rebelle Vivienne Westwood avait livré plus tôt une collection patchwork dont les sources d'inspiration allaient de Velasquez aux couleurs irisées des insectes et aux motifs ethniques du monde entier.

Avec la créatrice britannique, les volumes sont en révolution permanente, pour donner par exemple un volume supplémentaire à la poitrine, gonfler une épaule, brouiller la silhouette.

Dans ce remue-ménage apparent, émergent des pièces qui donnent envie comme une robe en maille comme constituée de milliers de perles multicolores rappelant le Kenya ou une robe de bal à l'allure royale vert bronze bien ouverte devant pour laisser apparaître des leggings multicolores.

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