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Gagosian ouvre un nouvel espace au Bourget

Un avion et au premier plan la galerie d'art de Larry Gagosian, au Bourget (Seine-Saint-Denis), le 15 octobre 2012 [Joel Saget / AFP] Un avion et au premier plan la galerie d'art de Larry Gagosian, au Bourget (Seine-Saint-Denis), le 15 octobre 2012 [Joel Saget / AFP]

Capter l'attention des hommes d'affaires au pied de leur jet privé avec une galerie d'art au coeur d'un aéroport: c'est le pari de l'influent marchand d'art américain Larry Gagosian, qui ouvre cette semaine un nouvel espace au Bourget (Seine-Saint-Denis).

Pour son douzième site dans le monde, Larry Gagosian a confié à l'architecte français Jean Nouvel le soin de transformer un hangar des années 1950 en un espace d'exposition de plus de 1.600 m2, quasiment au pied des pistes.

Le bâtiment, situé 800 avenue de l'Europe, appartient aux Aéroports de Paris (ADP), qui le louent à Larry Gagosian.

La galerie cherchait un espace pour présenter des oeuvres monumentales à Paris ou dans les environs, explique Jean-Olivier Despres, co-directeur de la Galerie Gagosian de Paris, près des Champs-Elysées, et du nouvel espace du Bourget.

La nouvelle galerie, présentée lundi à la presse, sera ouverte au public vendredi. L'exposition inaugurale, qui durera jusqu'au 26 janvier, est consacrée à l'artiste allemand Anselm Kiefer, qui vit et travaille en région parisienne.

"Le Bourget avait de nombreux avantages: d'être près de Paris, d'offrir une sécurité importante et un bâtiment sublime que Jean Nouvel a accepté de rénover. Et enfin énormément d'atouts d'un point de vue logistique", a indiqué M. Despres.

"Nous sommes en direction de l'autoroute du Nord, route de communication vers nos entités à Londres, et nos clients en Belgique, Hollande et Scandinavie", a-t-il ajouté. "Et nous sommes à 10 km de l'aéroport de Roissy".

"Avec près de 30.000 atterrissages annuels, Le Bourget est la plus grande plateforme d'aviation privée d'Europe et 90% des passagers sont là pour des voyages d'affaires. Nous avons effectivement des clients qui font partie de cette clientèle d'affaires mais il n'y a pas qu'eux", ajoute-t-il.

"Pas de duty-free"

"Ce ne sera pas une zone de duty-free", a averti en plaisantant Larry Gagosian, 67 ans, dans un entretien au Wall Street Journal daté du 11 octobre.

Pour l'architecte Jean Nouvel qui a mené la réhabilitation de ce hangar en collaboration avec HW architecture, "c'est l'histoire d'un coup de coeur et d'une trouvaille" de Larry Gagosian, qui a déniché ce hangar "à 150 mètres du tarmac" pour en faire une galerie complémentaire.

"Cette galerie est une reconversion d'un lieu brut des années 1950/1960. Je crois beaucoup à la reconversion comme moteur de la transformation des villes, des métropoles", souligne l'architecte. "Paris ne s'arrête pas au périphérique".

Jean Nouvel reconnaît avoir eu "très peu de temps" pour mener la rénovation du lieu. "La diagnostic a été fait au mois de juin", dit-il. Mais Larry Gagosian voulait être prêt pour la Fiac (Foire internationale d'art contemporain), ajoute-t-il.

Anselm Kiefer lui aussi est séduit par le lieu. "Quand je suis arrivé à Paris, je voulais acheter un hangar au Bourget. Mais j'étais artiste et c'était trop cher pour moi", souligne-t-il, en précisant avoir finalement installé son atelier à Croissy-Beaubourg, en Seine-et-Marne.

Habité par l'histoire de son pays, Anselm Kiefer, né en 1945, livre une vaste sculpture faite d'un champ de "blé" - plus grand que nature- poussant sur du sable et entouré d'une cage en acier. Baptisée "Morgenthau Plan", elle fait référence à un projet de plan américain de 1944, qui envisageait de réduire l'Allemagne à une nation agricole après la guerre.

"Ce plan a fuité et Hitler s'est servi de lui pour dire aux Allemands qu'ils devaient continuer à se battre si ils voulaient y échapper", déclare M. Kiefer.

L'artiste présente aussi cinq grands et beaux tableaux de fleurs.

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