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Frankenweenie, plongée dans l'univers de Tim Burton

Tim Burton présente "Frankenweenie", le 24 septembre 2012 à Hollywood [Robyn Beck / AFP/Archives] Tim Burton présente "Frankenweenie", le 24 septembre 2012 à Hollywood [Robyn Beck / AFP/Archives]

Le réalisateur américain Tim Burton réjouit de nouveau son public avec la sortie, mercredi au cinéma, de son dernier long métrage, Frankenweenie, un très beau film animé en 3D, véritable plongée dans son univers de magie baroque.

C'est le deuxième film animé du cinéaste, après "Les noces funèbres", nommé aux oscars en 2005. Quelques années auparavant, en 1993, il avait déjà produit un film animé, "L'étrange Noël de Monsieur Jack", de son compatriotes Henri Selick.

Frankenweenie, qui met en scène des marionnettes animées doublées par des vedettes - Martin Landau, Winona Ryder... - est un film en 3D et en noir et blanc, avec toutes les nuances de gris entre les deux.

Le film raconte l'histoire de Victor Frankenstein, un jeune garçon hors norme comme les affectionne Burton (d'"Edouard aux mains d'argent", en 1990, à "Dark Shadows", en 2012, avec l'un de ses acteurs fétiches, Johnny Depp).

Comme son homonyme inventé par Mary Shelley au XIXe siècle, le jeune Victor, un élève solitaire et surdoué en admiration devant son professeur de sciences, M. Rzykruski, au fort accent d'Europe de l'Est, acquiert le pouvoir de créer la vie.

Son chien adoré, Sparky, est mort, écrasé par une voiture. Anéanti, Victor, qui a l'habitude de faire des expériences scientifiques dans le grenier de la maison familiale, en se servant des ustensiles de cuisine de sa mère, va faire appel au pouvoir de la science pour ramener son meilleur (et seul) ami à la vie. Au passage, il lui apporte quelques modifications de son cru.

Victor va tenter de cacher sa créature. Mais un jour, Sparky s'échappe...

C'est la première fois que Tim Burton est produit par Disney, une compagnie dans laquelle il commença sa carrière avant de la quitter pour voler de ses propres ailes, en 1984. Son imaginaire, transposé dans ses films, est peuplé de gentils personnages et de monstres.

Comte Dracula

"Mais les adultes oublient souvent que les dessins animés de Walt Disney sont effrayants et profondément noirs. C'est même leur fonction. La maman de Bambi meurt, la reine dans Blanche-Neige est méchante", rappelait Tim Burton, mercredi lors d'une conférence de presse à Paris.

Frankenweenie est un film d'animation image par image (24 à la seconde), entièrement réalisé à la main, car Burton est allergique au numérique. Il en résulte un univers étrange et poétique dans lequel on ressent l'influence du poète Edgar Poe.

Le spectateur baigne dans l'atmosphère, ensoleillée mais ennuyeuse, d'une banlieue hollywoodienne des années 70 (baptisée New Holland), mâtinée avec celle, inquiétante et lugubre, d'un village de Transylvanie.

D'ailleurs, la seule séquence "live" du film est celle du célèbre comte Dracula, joué par l'acteur britannique Christopher Lee, qui apparaît brièvement sur l'écran de télévision de la maison familiale du héros.

Cette histoire avait déjà fait l'objet d'un court métrage de la part de Tim Burton, en 1984 (avec de vrais acteurs), également intitulé "Frankenweenie".

"J'ai basé le film sur mes souvenirs. Quand j'étais gosse, je voulais devenir soit un scientifique fou, soit jouer le rôle de Godzilla. J'allais souvent voir des films d'horreur", se souvient Tim Burton.

La mémoire qu'il a gardée de trois de ses professeurs lui a permis de créer M. Rzykruski et celle de ses anciens camarades de classe - "ils me trouvaient bizarre et moi je pensais que c'était eux les bizarres" - les enfants du film. Même la banlieue où se déroule l'action émane d'un souvenir d'enfance, Tim Burton ayant grandi à Burbank, en Californie, près d'Hollywood.

"Avec le temps et l'âge, les souvenirs s'éloignent, et j'avais envie de décryter mes vieux rêves", dit-il.

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