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Fête des voisins : le goût des autres

La fête des voisins est organisée depuis 2010 le dernier vendredi du mois de mai ou le premier vendredi du mois de juin. [CC/chomster.fr]

Créée par Atanase Périfan, la fête des voisins se veut un antidote à l’individualisme et à l’isolement. Un concept qui s’est exporté dans le monde entier.

Un vague sourire dans l’escalier, un rapide salut dans l’ascenseur… les relations entre voisins se résument souvent à ces quelques gestes de politesse. A l’heure où l’anonymat et l’isolement sont monnaie courante, surtout dans les grandes villes, les liens de voisinage apparaissent pourtant comme un rempart contre la solitude.

Un outil pour créer du lien

Seul souci, dans nos sociétés marquées de plus en plus par l’individualisme, franchir le palier pour aller sonner à la porte du voisin n’est pas toujours une évidence. Pour faciliter la démarche, la Fête des voisins est devenue la solution pour établir un premier contact. «C’est un prétexte pour voir les gens, un outil pour créer du lien», souligne le créateur de l’événement, Atanase Périfan.

Celui qui est aujourd’hui un véritable militant du lien social a débuté son combat en 1990. «J’étais jeune élu à la mairie du 17e arrondissement de Paris. On avait retrouvé une vieille dame, morte depuis deux mois dans son appartement sans que personne s’en soit rendu compte. Son voisin partageait le même palier depuis sept ans sans la connaître».

Bouleversé par cette histoire, Atanase Périfan décide de créer l’association Paris d’amis, qui aura pour mission de renforcer les liens de proximité, mais aussi de mobiliser les bonnes volontés contre la solitude et l’isolement. Son leitmotiv est alors : «Ouvrir sa porte c’est ouvrir son cœur».

Le premier rendez-vous citoyen

En 1999, l’association passe à la vitesse supérieure et lance la Fête des voisins. Le projet est alors concentré dans le 17e arrondissement de Paris. «J’avais l’air bête, tout seul sur le trottoir avec mon bol de chips», se souvient Atanase Périfan. Pourtant, 800 immeubles participent à ce premier rendez-vous, mobilisant plus de 10 000 habitants. Une participation suffisamment encourageante pour étendre l’initiative à l’ensemble du territoire.

En 2000, grâce au soutien de l’association des maires de France, trente municipalités parrainent l’opération. Dans tout le pays, 500.000 voisins se retrouvent autour d’un verre. Au fil des éditions, les rues, les jardins et les halls d’immeubles se remplissent de plus en plus.

De 10 000 personnes en 1999, l’événement a rassemblé plus de 15 millions de voisins en 2012, auxquels il faut ajouter plus de deux millions d’Européens qui le célèbrent désormais le même jour. Cette année, trente-trois pays y participent, dont vingt-deux pays européens. L’occasion de boire un verre et de lier connaissance.

Pour beaucoup, ce rendez-vous fut le coup de pouce qui leur manquait pour affronter le palier d’en face. «Avant ma première participation à la Fête des voisins, j’échangeais un simple bonjour avec les habitants de mon immeuble. Depuis, les relations ont changé. Désormais, ce n’est plus un problème d’aller frapper à la porte d’en face demander ou rendre un service, et les conversations dans l’escalier sont bien plus longues», reconnaît aujourd’hui Antoine, un habitant du 17e arrondissement qui participe à la fête des voisins depuis 2004.

Célébrée de 2000 à 2009 le dernier mardi du mois de mai, elle est organisée depuis 2010 le dernier vendredi du mois de mai ou le premier vendredi du mois de juin.

Solidarité toute l’année

La fête des voisins n’est pas l’unique jour de l’année où la solidarité en voisins peut se manifester. Magazines, livres, CD et DVD peuvent, pourquoi pas, être échangés. A l’approche de l’été, les brochures touristiques et culturelles sont susceptibles d’être distribuées et de contribuer ainsi à délier les langues. Pourquoi ne pas créer une bibliothèque «tournante» ou installer une mini bibliothèque «libre service » dans votre immeuble ?

Partage de garde d’enfants, proposition de babysitting… les enfants sont de formidables «go-between» et peuvent vous permettre de créer de nouveaux liens. Les plus grands peuvent disposer des affichettes à l’entrée de l’immeuble pour proposer leurs services et gagner ainsi un peu d’argent de poche. Les parents peuvent faire de même pour partager des gardes d’enfants et se dépanner mutuellement pour des courses, trajets d’école…

Courses, dépannage, visites, cuisine, lecture : tout peut être précieux pour les personnes âgées, surtout si elles sont isolées. Une condition pourtant : s’engager auprès d’elles dans la durée. Parents ou enfants peuvent proposer leurs services dans la limite de leur emploi du temps et pourquoi pas, le faire ensemble. Très vite, on constate combien ces petits services simples enrichissent une relation.

 

http://www.immeublesenfete.com

 

 

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