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Raphaël Mezrahi : "Ras-le-bol du bonheur"

Ce soir, Raphaël Mezrahi lance la première Nuit de la déprime aux Folies Bergère Ce soir, Raphaël Mezrahi lance la première Nuit de la déprime aux Folies Bergère[DR]

Raphaël Mezrahi n’est jamais à court d’idées.  Lundi soir, il présentera aux Folies Bergère sa première Nuit de la déprime. Une soirée inédite pour laquelle, ce mélomane, a réuni le gratin de la chanson française de Jacques Dutronc à Christophe.  
 

À quoi va ressembler cette première nuit de la Déprime ?

Je fais un pied de nez aux conventions. La soirée va être longue, triste et un peu chiante. Ce sera également assez élégant, haut de gamme et en même temps populaire. Les artistes interpréteront des chansons vraiment  tristes pendant 3 h 30. Pour les gens qui n’encaissent pas les chansons tristes, mieux vaut ne pas venir. Il faut vendre sa place au marché noir ! J’ai d’ailleurs embauché des gardes du corps pour empêcher les gens de sortir de la salle. C’est une dinguerie, du jamais vu. Ce qui est fou, c’est l’enthousiasme des artistes et du public. Ce sera une soirée pour rien au profit de personne. Même à la télé, on n’arrive pas à réunir autant de gens.

 

Comment est né ce concept ?

Ras-le-bol du bonheur et du bien-être ! Tout le monde nous bassine avec ces concepts, mais personne n’a le mode d’emploi. Je trouve ça vulgaire le bonheur. Comme dirait mon ami Jacques Dutronc, c’est laid. Plus sérieusement, je suis un amoureux de musique beaucoup plus que d’humour. J’ai plusieurs milliers d’albums et j'ai passé la moitié de ma vie à écouter des disques et à faire des compiles. Alors j’ai voulu monter une scène française avec des chanteurs qui interprèteraient des chansons tristes à la queue leu leu. Alain Chamfort, Enrico Macias, Véronique Sanson, Dutronc père et fils,  Nolwenn Leroy, Michel Jonasz, Daniel Guichard, Hugues Auffray,  tout le monde m’a dit oui. 

 

Comment les artistes ont-ils réagi à cette proposition. Vous ont-ils pris au sérieux ?

Mes amis Eddy Mitchell, Jacques Dutronc, Michel Sardou, m’ont tout de suite pris au sérieux. Quand je leur ai dit : «  Je vais faire une nuit de la déprime.  Veux-tu venir chanter ta chanson la plus triste ? On distribuera des Kleenex à l’entrée », ils ont tous ri. C’était parti. En même temps, on ne leur propose jamais quelque chose de nouveau. Aujourd’hui, l’air de la convention absolue a pris le pas sur la créativité. Et plus ils seront dans la convention, plus je serai dans la bizarrerie.

 

Comment va se dérouler la soirée ?

Elle va être assez ennuyeuse. J’annonce la couleur. Enchaîner, Il est mort le soleil  avec  Stweball, J’ai quitté mon pays, Ma révérence et Odeur d’éther, c’est archi flippant. Maintenant, ce qui est formidable, c’est qu’il y a les vrais interprètes sur scène. On ne sait pas comment vont réagir les gens. Enchaîner autant de chansons tristes, personne n’a fait ce genre de soirée avant. C’est plus un happening. C’est très dada, en quelque sorte un hommage que je rends à Salvador Dali.

 

Vous avez fait appel à des sponsors adaptés …

Atol parce qu’ils vendent des lunettes noires, Ben & Jerry’s  parce que ce sont des glaces, un excellent antidépresseur, Cajoline parce qu’on a envie d’être réconforté. 

 

Quel sera votre rôle ?

Je passe les plats en finesse. Je vais « Druckeriser » la soirée.  La co-présentation est faite sur écran géant par Eddy Mitchell, Michel Sardou et Jacques Dutronc. A la manière des fausses interviews,  je leur pose des questions et les artistes se dévoilent comme jamais. Ce sont des grosses stars que je n’ai pas interviewé à l’époque de mes sketchs, qui sont des copains, et qui me permettent de faire ça.  

 

Comment expliquer l’engouement que suscite cette nuit?  

En 3 semaines, 6000 demandes nous sont parvenues pour les 1700 places que comptent Les Folies Bergère. Le nombre d’hommes politique, de chefs d’entreprise du CAC 40  qui vont être dans la salle, dépasse l’entendement. Je ne parle ni de politique, ni de religion, ni de sexe. Je parle de rien et ça marche. J’annonce la couleur, on va s’ennuyer et les gens viennent. L’être humain est peut-être maso ? Peut-être que ce sera  un bide énorme, peut-être un chef d’œuvre. Ce qui est rigolo , c’est que les artistes jouent le jeu.

 

Pensez-vous déjà à une deuxième nuit de la déprime ?

Je fais cette soirée pour rigoler, mais il y aura peut-être l’année prochaine La déprime Tour : une tournée sur 5 jours. Quand j’ai une idée, je fonce. J’adorerais faire la nuit de la déprime à Piccadilly à Londres et à Central Parc aux États-Unis avec en invités Eric Clapton et Willie Nelson. J’ai des pistes. Ce qui me plaît, c’est de faire mes concerts.
 

La 1ère nuit de la déprime, lundi soir aux Folies Bergère, 32, rue Richer, Paris 9e. Complet.

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