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L'Afrique fait son cinéma à Ouagadougou

Le siège du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), en mai 2010 [Issouf Sanogo / AFP/Archives] Le siège du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), en mai 2010 [Issouf Sanogo / AFP/Archives]

Un grand spectacle a donné samedi à Ouagadougou le coup d'envoi du Fespaco, incontournable festival du cinéma d'Afrique, qui pour sa 23e édition est dédié aux femmes puisque tous les jurys auront des présidentes.

Environ 15.000 personnes assistaient en fin d'après-midi au stade du 4-Août, le plus grand de la capitale burkinabè, à la cérémonie d'ouverture du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco).

Devant de nombreux artistes et officiels, le groupe nigérian à succès Flavour enflammait la foule avant le spectacle du chorégraphe burkinabè Seydou Boro, qui devait être exécuté par quelque 200 danseurs et musiciens venus du Burkina Faso, du Bénin et du Niger.

Jusqu'au 2 mars, Ouagadougou sera la capitale du cinéma africain et de grands noms sont annoncés comme les cinéastes Abderrahmane Sissako (Mauritanie), Mahamat Saleh Haroun (Tchad) et le Franco-Sénégalais Alain Gomis.

Parmi 170 films projetés sur sept sites, 101 seront en compétition pour ce rendez-vous créé en 1969 afin de "prendre le pouls de l'évolution du cinéma et de l'audiovisuel africains et de la diaspora", selon l'expression du délégué général Michel Ouédraogo.

Dans la section long métrage, vingt films brigueront l'Etalon d'or de Yennenga, la récompense reine.

Pour cette prestigieuse catégorie, le jury sera présidé par la Française Euzhan Palcy, réalisatrice martiniquaise de "Rue Case-nègres" et d'"Une saison blanche et sèche".

Euzhan Palcy ne sera pas isolée puisque, grande première, la présidence de tous les jurys a été confiée cette année à des femmes.

Pour cette figure du 7e art de la diaspora, l'initiative est "extraordinaire": "toutes les fois qu'il a été possible de montrer ce que font les femmes" et de les "laisser parler, cela a permis au monde et aux mentalités d'avancer", a-t-elle dit à l'AFP.

Le directeur exécutif du festival, Michel Ouedraogo, à Ouagadougou le 20 février 2013 [Ahmed Ouoba / AFP]
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Le directeur exécutif du festival, Michel Ouedraogo, à Ouagadougou le 20 février 2013
 

Maghreb et Afrique de l'Ouest

Qui succédera au Marocain Mohamed Mouftakir, lauréat de l'Etalon de Yennenga lors de la dernière édition en 2011 avec "Pégase"?

Le Maghreb, avec sept films sur les rangs (trois chacun pour l'Algérie et le Maroc, un pour la Tunisie), et l'Afrique de l'Ouest, avec six films, sont bien placés.

Déjà vainqueur en 2001 avec son deuxième long métrage "Ali Zaoua", le Marocain Nabil Ayouch revient avec "Les chevaux de Dieu", qui évoque l'islamisme radical. Un thème d'actualité dans la région pour cause de guerre franco-africaine contre des groupes jihadistes au Mali, voisin du Burkina Faso.

Autre valeur sûre, le Nigérian Newton Aduaka, Etalon d'or en 2007 avec "Ezra", un film consacré aux enfants-soldats, concourt avec "One man's show", l'histoire d'un comédien qui apprend qu'il est atteint d'un cancer.

Géant continental, l'Afrique du Sud n'a été honorée du plus beau trophée qu'une fois, en 2005 avec "Drum" de Zola Maseko. Elle présente cette année "How to steal two million" de Charlie Vundla.

"L'Afrique du Sud est le seul pays avec ceux du Maghreb à disposer d'une véritable industrie du cinéma sur le continent, donc c'est un cinéma qui se suffit à lui-même et la reconnaissance du Fespaco n'est pas forcément leur objectif", selon le critique Zackaria Yéyé.

Alors qu'en Afrique les salles obscures ferment depuis des années pour se transformer en grands magasins ou en lieux de culte, la cuvée 2013 du Fespaco est placée sous le thème "Cinéma africain et politiques publiques en Afrique", qui sera décliné à travers de nombreux débats.

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