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Le choix de BDSphère : Une apothéose baroque

Une apothéose baroque. Une apothéose baroque.[© BD Sphère]

Dans un récit romanesque où la démesure le dispute à la flamboyance, Xavier Dorsion et Mathieu Lauffray  réinventent le mythe de L’Île au Trésor. La quête aventureuse de Long John Silver et de ses compagnons s’achève en une apothéose baroque, teintée de fantastique.

Long John Silver et ses compagnons touchent enfin au but. Au terme d’un périlleux périple qui l’a conduit des rivages de l’Angleterre jusqu’au tréfonds de la forêt amazonienne, le petit groupe d’aventuriers est arrivé aux portes de la cité mystérieuse de Guyanacapac dont il a si souvent rêvé. Selon la légende, un gigantesque trésor y serait enfoui. Mais Guyanacapac ne se laisse pas si facilement apprivoiser. Retranchée derrière ses puissantes murailles, elle recèle bien des pièges. Long John Silver, Lady Vivian Hastings, le docteur Livesey et l’équipage de pirates du Neptune vont l’apprendre à leur dépends…

Les lecteurs attendaient depuis trois ans la conclusion de cette magistrale saga pleine de bruits et de fureur qui réenchante le mythe de L’Île au Trésor de Robert Louis Steveson dans une veine romanesque à la fois plus sombre et plus ténébreuse. Ce quatrième et ultime épisode tient toutes ses promesses. Loin de la parodie dans laquelle les récits de piraterie ont bien souvent versé, le scénario teinté de fantastique développé par les auteurs s’achève en une apothéose baroque. Tous les ingrédients des histoires traditionnelles de flibustiers sont bien sûr présents.

Chasse au trésor, malédiction obscure, marins forts en gueule obsédés par la fortune décidés à aller jusqu’au bout de leur quête quoi qu’il leur en coûte, trahisons et retournements de situation inattendus, rien n’y manque. Mêlant grande aventure et épopée, l’intrigue se double d’une dimension mythologique sur laquelle plane l’ombre de l’univers d’Howard Philip Lovecraft.

Dépassant les clichés, Xavier Dorison et Mathieu Lauffray réinventent les personnages de Steveson, en particulier Long John Silver, dont la figure retorse et veule du récit originel laisse ici la place à une sorte de tribun romantique échevelé à l’égo démesuré. La force d’évocation et la puissance d’imagination de cette série hors norme sont sublimées par le dessin de Mathieu Lauffray qui laisse éclater son talent dans ce dernier tome en une profusion d’images où la démesure  des décors hallucinants le dispute à la flamboyance de scènes qui peuvent aller parfois jusqu’à l’abstraction.

 

Long John  Silver, tome 4, Guyanacapac, Xavier Dorison et Mathieu Lauffray, Dargaud, 56 pages, 13,99 euros.

 

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