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Bérénice Bejo : "Je rêve un jour de rejouer pour Asghar"

Bérénice Bejo. Bérénice Bejo.[AFP]

L’an dernier, celle qui a été césarisée pour sa prestation dans The Artist endossait le rôle de maîtresse de cérémonie. Bérénice Bejo revient à Cannes, en tant qu’actrice, avec Le Passé présenté aujourd'hui en compétition. Un film réalisé par l’Iranien Asghar Farhadi pour qui la comédienne avoue éprouver une grande admiration. 

Que ressentez-vous à quelques heures de fouler le tapis rouge ?

Je suis sereine et très heureuse de défendre ce film qui compte énormément pour moi. Je suis surtout fière d’Asghar qui, déçu de ne pas être sélectionné il y a deux ans pour Une Séparation, a tout fait pour finir le film à temps.

 

Comment vous êtes-vous retrouvée sur ce projet ?

Asghar avait d'abord pensé à Marion Cotillard pour jouer le rôle de Marie, mais cela ne s'est pas fait. Tant mieux (rires). Deux jours avant de partir en vacances, mon agent m'a contactée pour m'expliquer que le cinéaste cherchait une interprète pour son prochain film.

Je l'ai donc rencontré. Il m'a maquillée, coiffée et prise en photo sous toutes les coutures. Puis je suis partie en vacances, stressée, sans connaître son verdict. Après cinq longues semaines d'attente, j'ai eu la réponse. Asghar m'avait choisie et allait m'envoyer le scénario.

J'ai appris la nouvelle alors que j'étais avec mes enfants dans le désert de sel en Argentine. C'était un moment magique.

 

Comment définiriez-vous Marie ?

C'est une jeune femme qui est malheureuse, qui a envie d'être aimée, mais qui ne tombe jamais sur la bonne personne. Elle demande à son mari qu'elle n'a pas vu depuis quatre ans de rentrer de Téhéran en Iran pour signer les papiers du divorce.

Pendant ce laps de temps, elle a fait la connaissance de Samir qui a lui aussi un lourd passé. Sa femme est dans le coma, et il doit s'occuper seul de son fils. Marie a un côté égoïste, elle est impulsive et dit tout ce qu'elle pense. Elle est entière.

Je remercie Asghar de m'avoir donnée à jouer un personnage aussi éloigné de ce que je suis dans la vie.

 

Asghar Farhadi a la réputation d’être un réalisateur précis et rigoureux…
 

Nous avons répété pendant deux mois, trois fois par semaine, quatre à cinq heures par jour. Asghar sait exactement ce qu’il veut. Il enregistre toutes les répétitions et les visionne le soir. Il apprend ainsi à nous connaître. 

Le lendemain, il nous donne ses corrections. Chaque geste est calculé, chaque regard est travaillé pour que le jour du tournage, tout paraisse naturel.  

Est-ce difficile d’être dirigée par un cinéaste qui ne parle pas votre langue ?
 

Cela nécessite simplement un peu plus de temps pour s’adapter. Mais nous avions un traducteur formidable, Arash, qui est devenu, au fur et à mesure, la voix du réalisateur. Quand l’histoire est bonne, elle devient universelle et on se moque de la langue.

A la fin du tournage, on se comprenait avec Asghar sans prononcer le moindre mot. Je rêve un jour de rejouer pour lui. C’est un homme talentueux et passionné.

 

Qu'en est-il de vos partenaires Ali Mosaffa et Tahar Rahim, qui jouent respectivement votre ex et votre nouvel amoureux ?

J'ai adoré travailler avec les deux; ils sont totalement différents. Ali Mosaffa est un homme très calme, à l'image de son personnage dans le film. Il ne met aucun enjeu dans son jeu. Il ne recherche pas la performance. C'est très agréable de jouer avec lui.

Tahar est quant à lui d'une bonté et d'une grande gentillesse. Il sourit et vous lui donnez la terre entière (rires). C'est aussi un animal furieux, en colère, impulsif qui a toujours envie d'apprendre. C'est un chien sauvage.

 

Après Cannes, quels sont vos projets au cinéma ?

Je vais travailler avec le réalisateur Michel Hazanavicius (son mari dans la vie, ndlr) sur le film The Search, un remake très librement inspiré des Anges marqués de Fred Zinnemann. C'est un film de guerre qui se déroule au moment où les Russes ont attaqué la Tchéchénie.

Je viens également de finir un film d'Eric Barbier avec Yvan Attal intitulé Le dernier diamant. C'est un excellent divertissement à voir le week-end.

 

Le Passé, d’Asghar Farhadi. Avec Bérénice Bejo, Tahar Rahim, Ali Mosaffa. En salles aujourd'hui. 

 

 

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