En direct
A suivre

Philippe Torreton : « C’est exaltant de transmettre une passion »

Depuis 1974, le Conservatoire national supérieur d’art dramatique ne décerne plus de prix à ses élèves, mais les invite à montrer leur travail au public lors des Journées de juin. Les élèves de Philippe Torreton, qui y enseigne depuis octobre 2008, figurent parmi cette promotion. Acteur rare, il a notamment joué chez Bertrand Tavernier, Olivier Assayas et Michel Gondry. Direct Matin l’avait rencontré au moment où ces premiers élèves s’apprêtaient à monter sur scène. 

 

Archive – article publié le lundi 15 juin 2009

 

Comment avez-vous préparé vos élèves à la présentation publique de leur travail?

Philippe Torreton : Je les ai laissés libres dans leurs choix. Aussi bien pendant l’année, que pour ces représentations. Nous avons étudié une soixantaine de scènes, ils en présenteront vingt-deux. Ce n’est pas un spectacle, mais un état des lieux du travail d’une promotion.

 

Quel est l’enjeu de ces représentations ?

P. T. : Le public est essentiellement composé de professionnels – agents, metteurs en scène, réalisateurs. Donc c’est très important pour les élèves. Les propositions affluent souvent à ce moment-là, mais ce n’est pas pour ça qu’elles se concrétisent systématiquement. C’est la dure loi de la vie et de la jungle qui commence pour les 3es années. Parfois, les choses mettent du temps à se faire. Ça m’est arrivé. Un réalisateur m’a appelé pour me proposer un film, trois ans après mes Journées de juin.

 

Ce sont vos premières Journées de juin en tant que prof, c’est donc aussi le moment de faire le bilan de cette première année d’enseignement.

P. T. : J’ai énormément appris. Je pressentais que l’enseignement allait me passionner et ça a vraiment été le cas. Nous faisons un drôle de métier et c’est exaltant de transmettre une passion. En laissant mes élèves libres de leurs choix de textes, j’ai aussi fait connaissance avec des auteurs qui m’étaient inconnus.

 

Vidéo : Portrait de Philippe Torreton

 

 

Existe-t-il une méthode d’enseignement typiquement française, comme l’Actor’s   Studio  aux Etats-Unis ?

P. T. : Il y en a sans doute qui essaient d’appliquer une méthode, mais personnellement, je n’y crois pas. C’est un travail d’humain, chaque individu est un cas particulier et il faut savoir adapter son discours. En revanche, il faut se mettre d’accord sur des enjeux. Si on s’entête dans une méthode, les comédiens finissent par avoir un jeu formaté. C’est d’ailleurs un peu ce que je reproche à l’Actor’s Studio.

 

Est-ce indispensable de passer par une école pour être comédien aujourd’hui?

P. T. : C’est préférable, même si au fond il n’y a pas de règles. Il y a des acteurs formidables qui n’ont jamais mis les pieds dans une école et d’autres bardés de diplômes qui ne trouvent pas de travail.

 

Et le rôle du conservatoire dans tout cela ?

P. T. : C’est une des plus grandes écoles au monde. Il y a 1 200 candidats et seulement 30 places, c’est encore plus sélectif que l’ENA, même si c’est moins pris au sérieux. Ils sont donc une poignée à être admis, et parmi eux, seule une poignée réussira. Mais le conservatoire est une parenthèse enchantée qui permet aux élèves de tout aborder. Au fond, c’est davantage un lieu de connaissance de soi que d’apprentissage d’un art.

 

Philippe Torreton sera Cyrano

Philippe Torreton adapte Boris Vian : le projet participatif du mois avec My Major Company

Affaire Depardieu : Deneuve tache Torreton

 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités