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Ben Harper : « La musique, c’est suivre l’inspiration du moment »

Ben Harper[CC/CGAphoto]

La guitare posée à plat sur les genoux, une voix reconnaissable entre tous, un son à la croisée des genres... Le chanteur et guitariste Ben Harper a son style bien à lui. Il aime aussi les défis, les projets et en 2010, après plus de vingt ans de carrière au compteur, il a lancé un nouveau groupe, Fistful of Mercy, avec ses amis Joseph Arthur et Dhani Harrison.

 

Archives – article publié le mercredi 1er décembre 2010

 

Comment est né Fistful of Mercy ? Est-ce un projet de longue date ?

Ben Harper : Non, et c’est la beauté de la chose. C’est arrivé comme ça. Je suis ami avec Joseph Arthur depuis si longtemps que je ne préfère pas vous le dire. Vous en sauriez trop sur mon âge (rires) ! Il est le songwriter le plus talentueux que je connaisse, et nous avions déjà évoqué l’idée de travailler ensemble. En janvier 2010, il a joué au Troubadour, à Los Angeles, et je l’ai rejoint sur scène. Je lui ai dit: «Tu sais, je fais un break, j’ai un peu de temps, donc cette fois, faisons-le !» Une semaine avant, j’étais avec Dhani Harrison, que j’avais rencontré par l’intermédiaire de notre passion du skateboard. Nous parlions aussi de faire un tour en studio. Tout a été une question de timing. Joseph et Dhani se sont ainsi rencontrés pour la première fois dans le studio, alors que nous allions composer et enregistrer. Cela a été ouvert, collaboratif... Chaque parole, chaque composition a été jugée comme un travail collectif. Nous avons donné le meilleur de nous-mêmes, sans qu’aucun ego ne s’en mêle.

 

Neuf chansons en trois jours, c’est pour la légende ?

B. H. : C’est vrai, c’est un peu survendu (rires). Nous avons écrit toutes les chansons en trois jours, véridique. Puis Jim Keltner nous a rejoints à la batterie et il y a eu les arrangements. Mais le corps de l’album était là.

 

Vidéo : « Fistful of mercy » par Fistful of mercy

 

 

Le son est plus folk, moins rock qu’à votre habitude.

B. H. : Je suis d’accord à 200 %. Il y a bien sûr des chansons folk dans mes albums solos, comme avec The Innocent Criminals ou Relentless7 (ses deux autres groupes, ndlr), mais là, la base elle-même est folk. Ou folk-rock, ou folk- soul, ou modern-folk, je ne sais pas vraiment.

 

Quels étaient vos désirs avec ce projet ?

B. H. : Il s’agissait avant tout de collaborer avec des amis. Je dirais même que ces deux-là sont aujourd’hui parmi mes amis les plus proches. Il était aussi question de donner naissance, ou encore d’explorer des contrées musicales que je ne connaissais pas. Comme travailler à trois harmonies. Je ne crois pas m’être jamais autant exposé qu’avec cet album.

 

Vidéo : « Better way » de Ben Harper

 

 

Quelles ont été vos influences ?

B. H. : Aucune. Nous ne savions même quel genre de disque nous voulions faire, ni comment nous allions fonctionner en- semble. Joe et Dhani ne s’étaient jamais rencontrés, mais je connaissais leur style et leur musique, et je pensais bien que l’alchimie allait prendre. Et Joe avait cette vision claire de notre capacité à tout faire en trois jours, alors que moi, j’aurais déjà été content d’avoir trois chansons. (rires)

 

Vous changez souvent de groupe. Pourquoi ?

B. H. : Ce n’est pas que je change de groupe, c’est plutôt que de nouvelles opportunités s’offrent à moi. Quand The Blind Boys of Alabama, ce groupe mythique fondé à la fin des années 1930, m’ont approché pour faire un disque de gospel, There Will Be a Light, je ne pouvais pas refuser. Aucun artiste ne peut tourner le dos à ce genre d’occasion de faire une grande chanson. Si un mec vient vers moi dans la rue avec une guitare et une bonne chanson, je me joindrais à lui. C’est ça la musique pour moi : suivre le mouvement, l’inspiration du moment.

 

Vidéo : Ben Harper et les Blind Boys of Alabama chantent « Well Well Well »

 

 

Vous avez une relation particulière avec la France et Paris.

B. H. : Paris a toujours été un lieu spécial pour moi. J’y ai beaucoup écrit et pouvoir enregistrer un album entier, Lifeline, en 2007, est un rêve devenu réalité. Et puis, c’est ici que ma carrière a vraiment démarré.

 

D’où vient le nom du groupe, Fistful of Mercy ?

B. H. : C’est Joseph qui l’a trouvé. Il est venu avec trois idées de noms pour l’album. Et Fistful of Mercy s’est révélé être parfait, à la fois pour le disque et pour le groupe.

 

Fistful of Mercy est ce qu’on appelle un « supergroupe ». Ça vous va?

B. H. : Ça me va... les gens peuvent l’appeler comme ils veulent. Mais j’ai l’impression qu’il me faut une cape, maintenant !

 

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