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Jean Reno, la force tranquille

Jean Reno[Capture d'écran Youtube]

Archétype de la star internationale en version hexagonale, Jean Reno s’est fait aimé de tous. Il est l’un des rares acteurs en France à jouer dans des films américains (Mission Impossible, GOdzilla, Da Vinci Code). Au Japon, il est devenu un mythe vivant au point que les publicitaires se l’arrachent.

 

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«Bankable», le mot est faible. Jean Reno plaît et avec lui, c’est le succès garanti quoi qu’il fasse. Mais comment expliquer le phénomène Reno ? Est-ce son nez qui amuse ? Sa voix profonde qui envoûte? Sa présence aussi imposante que mystérieuse ? Peut-être tout simplement son talent. Jean Reno est à l’aise dans tous les rôles. Il passe d’un film français à une superproduction américaine avec une facilité déconcertante. Il s’est essayé à tous les genres : cinéma d’action, comédie romantique, humour. Les jeunes et les femmes l’adorent. D’une certaine manière, Reno a repris la carrure et le charisme d’un Lino Ventura : densité, simplicité, authenticité. Acteur caméléon, Jean Reno reste l’un des comédiens les plus populaires du cinéma français au même titre que Christian Clavier ou Gérard Depardieu. «C’est quelqu’un de solide et d’un charisme impressionnant. Pour moi, Jean est un acteur mythique depuis Le grand bleu. D’autant qu’il a quand même réussi une carrière internationale... J’étais à Los Angeles dernièrement, et il est aussi connu là-bas qu’en France !», ajoute Kad Merad.

Celui qui se considère «comme un pont entre des cultures et des couleurs de peau» connaît en effet une très forte popularité outre-Atlantique. Tom Cruise (Mission: Impossible), Matthew Broderick (Godzilla), Robert De Niro (Ronin), Steve Martin (La panthère rose) ou Tom Hanks (Da Vinci Code), le «Frenchie» a tourné avec les plus grands noms du cinéma hollywoodien, accédant par la même occasion au statut d’acteur «bankable». Qu’il semble loin le temps où le petit Juan Moreno s’amusait à distraire ses camarades dans les quartiers de Casablanca au Maroc.

De son vrai patronyme Juan Moreno Errere y Rimanes, Jean Reno est né à Casablanca, au Maroc, de parents castillans. Il est arrivé en France à l’âge de 17 ans et a décidé qu’il serait acteur. Il a donc suivi des cours de théâtre. Et puis, les rencontres se sont enchainées jusqu’à celle, décisive, avec Luc Besson au début des années 1980 pour L’Avant-dernier. Depuis, Reno, sans frime ni scandale, est devenu numéro un dans le cœur du public.

 

Vidéo : L’avant dernier, la première collaboration entre Luc Besson et Jean Reno

 

 

Après deux petits rôles dans Le dernier combat (1982) et Subway (1985), Luc Besson fait de nouveau appel à lui pour incarner un champion d’apnée nommé Enzo Maiorca. Grâce à l’immense succès du Grand bleu (1989) – malgré les critiques acerbes dont il avait fait l’objet au Festival de Cannes l’été précédent –, le public découvre Jean Reno. Le Grand Bleu attire près de 9,2 millions de spectateurs. L’odyssée aquatique vaut aux deux hommes une véritable reconnaissance.

 

Vidéo : Bande-annonce du Grand Bleu

 

 

Grâce à ce succès, Reno marque son empreinte dans l’univers de Besson. Le film est même lancé aux Etats-Unis. La carrière outre-Atlantique des deux Français démarre sous de beaux auspices. Le duo fonctionne et poursuit sa conquête hollywoodienne. La paire se retrouve dans Léon, un film tourné aux États-Unis et entièrement en anglais. Une réussite américaine et hexagonale. 3,5 millions de spectateurs français se précipitent dans les salles. Sourcil froncé, Reno joue les durs, en vain... c’est sa sensibilité pour Matilda qui charme. Et si le film met en vedette l’acteur et son metteur en scène en leur offrant une notoriété internationale, c’est surtout la jeune Natalie Portman qui reste la véritable révélation de ce succès.

 

Vidéo : Bande-annonce de Léon avec Jean Reno

 

 

Puis vint le triomphe des Visiteurs (Jean-Marie Poiré, 1993). Godefroy de Montmirail reste l’un des rôles les plus importants de Jean Reno. Le film réalisé par Jean-Marie Poiré reste au cinquième rang des plus grands succès du cinéma français avec 13, 7 millions de spectateurs. Après Les visiteurs, dans lequel il donne la réplique à Valérie Lemercier et à Christian Clavier, l’acteur rempile pour le deuxième opus, Les couloirs du temps (1997). Le troisième volet, Les visiteurs en Amérique (Just Visiting, 2001), remake américain du premier film, met de nouveau en scène le duo détonnant Reno-Clavier.

 

Vidéo : Jean Reno dans Les Visiteurs

 

 

Dix ans après Le grand bleu et sa belle réussite aux Etats-Unis, Jean Reno se détache de son complice. Après Mission impossible qui le fait connaître dans le monde entier, il rejoint l’équipe de Roland Emmerich dans Godzilla pour chasser le célèbre lézard vert japonais, égaré dans les rues de New York. Un film au succès mitigé, qui permet tout de même à Reno de figurer en tête d’affiche d’une grosse production hollywoodienne. Son aura devient désormais internationale.

L’inoubliable Godefroy de Montmirail des Visiteurs voue une passion au rire. En témoignent ses différents rôles dans des productions à la veine comique indéniable : Philippe Boulier, alias Le Squale, dans L’opération corned-beef, de Jean-Marie Poiré ; Hubert Fiorentini dans Wasabi de Gérard Krawczyk ; Ruby dans Tais-toi !, de Francis Veber ; ou encore Ange Léoni dans L’enquête corse, d’Alain Berberian.

Dans Les rivières pourpres de Mathieu Kassovitz, adapté du roman éponyme de Jean-Christophe Grangé et sorti en 2000, Jean Reno quitte la comédie pour un registre plus austère, en incarnant le commissaire Pierre Niémans, icône de la police française. Par la suite, l’acteur retrouvera des rôles de flic dans L’empire des loups de Chris Nahon, puis pour l’adaptation du Da Vinci Code de Ron Howard et les nouvelles versions de La Panthère rose (2006 et 2009).

 

Vidéo : Jean Reno dans Les Rivières pourpres

 

 

Au cours des années 2000, les rôles se suivent et se ressemblent. Puis vint L’Immortel, réalisé par Richard Berry et qui amorce pour Jean Reno un tournant dans sa filmographie. Un physique imposant. Une voix grave. Une présence indéniable. Difficile de ne pas voir en Jean Reno, l’acteur idéal pour incarner Charly Matteï, malfrat à la retraite, héros du film. Un avis que partage Kad Merad, son partenaire à l’écran : «  (Jean) peut endosser ce genre de personnage (...) et incarner la rédemption. Il a cette étoffe, cette densité ». Invité sur Europe 1 pour promouvoir le film, Jean Reno a par ailleurs avoué que cette collaboration avec Richard Berry était « ce qu’il avait fait de mieux depuis Léon » de Luc Besson.

 

Vidéo : Bande-annonce de L’Immortel

 

 

Parmi la trentaine de longs métrages que compte sa filmographie, L’immortel tient une place particulière. « C’est un film bilan, en tant qu’acteur et en tant qu’homme. Et le bilan, c’est de se demander, à l’âge que j’ai, qu’est-ce que je suis dans le paysage du cinéma français ? Cela a peut-être l’air un peu prétentieux, d’autant que le titre du film, c’est quand même L’immortel : ça n’est donc pas rien ! Mais, de fait, ce personnage, il a un revolver, en même temps, il a de l’humour, et, en même temps, ça saigne à l’intérieur... Or, il me semble que j’ai toutes ces facettes en moi », explique-t-il.

 

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