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François-Xavier Demaison : « J’ai incarné Coluche avec ma sensibilité »

François-Xavier Demaison[Capture d'écran Youtube]

François-Xavier Demaison incarne le rôle-titre de Coluche, l’histoire d’un mec. Le film d’Antoine de Caunes est centré sur une période de la vie de l’humoriste, celle de son incroyable campagne électorale lors de l’élection présidentielle de 1981. Le comédien, âgé de 38 ans, incarne l’humoriste à un moment clé de sa vie et réussit à traduire les forces et les faiblesses de cette icône absolue.

 

Archive – article publié le mercredi 15 octobre 2008

 

Après quelques péripéties judiciaires, Coluche, l’histoire d’un mec est projeté aujourd’hui en salles. À quelques jours de la sortie du film, la sortie était menacée par Paul Lederman, l’ancien impresario du comique, qui accusait les producteurs d’avoir plagié le titre. Il a finalement été débouté. Cette affaire tend à prouver l’importance de l’empreinte laissée par Coluche dans notre société. Outre ses sketches cultes, on se souvient de ses coups de gueule, de ses engagements et de son incroyable succès au moment de sa candidature à l’Elysée, en 1981. C’est ce point de l’histoire qu’a choisi le réalisateur Antoine de Caunes.

 

N’est-il pas risqué de montrer les faiblesses d’une personnalité admirée de tous ?

François-Xavier Demaison : J’ai une admiration sans bornes pour Coluche, et encore plus depuis que j’exerce le métier d’humoriste. Je pars du principe qu’un ami, c’est quelqu’un dont on connaît les défauts, mais qu’on aime malgré tout. Ce n’est pas parce qu’Antoine de Caunes a voulu montrer les reliefs et les aspérités du personnage qu’il est dans le jugement.

 

Vidéo : Bande-annonce de Coluche, l’histoire d’un mec (Antoine de Caunes, 2008)

 

 

Comment appréhende-t-on un tel personnage ?

F.-X. D. : Il ne suffit pas de revêtir une salopette rayée et de prendre quinze kilos. Et je ne voulais pas tomber dans l’imitation «music-hall». J’ai donc tenté de l’incarner à travers ma voix, ma sensibilité. C’est l’histoire d’un clown qui se frotte à la politique : j’ai tenté d’en donner ma propre interprétation. Je me sentais «sur le fil» pendant l’année qu’a duré cette aventure. C’était parfois grisant, parfois angoissant, comme un grand saut dans le vide pendant lequel j’ai eu l’impression de me coudre un parachute.

 

Vous étiez fiscaliste avant de devenir comédien. Ce film sort dans une période assez troublée. Le prenez-vous comme un signe ?

F.-X. D. : J’étais en effet avocat fiscaliste à New York. Quand les tours jumelles se sont effondrées, ce fut un réel déclic pour moi. Lorsque je vois ce qui se passe maintenant, je me dis que j’ai bien fait de partir ! Et je trouve que ce film a des résonances actuelles assez saisissantes, finalement.

 

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Michel Colucci, le trublion de l’élection présidentielle de 1981

 

La déclaration de candidature

Alors qu’il triomphe depuis plus de deux ans sur la scène du théâtre du Gymnase-Marie Bell, le 26 octobre 1980, filmé dans sa loge, Coluche annonce sa candidature. Le 30 octobre, il donne une conférence de presse dans ce même théâtre et lance son slogan de campagne : «Jusqu’à présent la France est coupée en deux, avec moi elle sera pliée en quatre.»

 

Le succès inattendu

Au début, tout le monde croit au canular et à un coup médiatique du comique. Le 14 décembre, Le Journal du Dimanche publie un sondage créditant le candidat de 16 % d’intentions de vote. A partir de ce moment, Coluche prend sa candidature avec plus de sérieux.

 

Vidéo : Coluche annonce sa candidature à l’élection présidentielle de 1981

 

 

Les soutiens et les détracteurs

Soutenu par son producteur Paul Lederman et l’équipe d’Hara Kiri, Cavanna en tête, Coluche se lance avec ardeur dans une campagne où il n’est pas le bienvenu. Alors qu’il est censuré à la télévision et à la radio, qu’il reçoit des menaces de mort, Le Nouvel Observateur fait sa une avec le titre «La France de Coluche». Des proches de François Mitterrand lui offrent de rejoindre le Parti socialiste, ce que Coluche refuse.

 

Le retrait Après avoir mis un terme à ses représentations au théâtre du Gymnase, et engagé une (fausse) grève de la faim, Coluche annonce son retrait de la course à la présidentielle, le 7 avril 1981. «Je préfère que ma candidature s’arrête, car elle commence à me gonfler», déclare-t-il avant d’inciter les électeurs à voter Mitterrand.

 

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