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Wattstax, le Woodstock noir

Isaac Hayes à Wattsax[Capture d'écran Youtube ]

En 1973, le label de musique soul Stax décide d’organiser un concert gratuit où tous les grands noms joueront gratuitement. Mel Stuart, le réalisateur de Charlie et la chocolaterie, était présent ce jour-là pour immortaliser le concert. Dans son documentaire le réalisateur mêle séquences musicales et témoignages venant autant des artistes que des gens croisés dans les rues du quartier.

 

Archive – article publié le mardi 17 juin 2008

 

« Nous vivons un jour magnifique, un jour qui marquera le renouveau de la conscience noire. La communauté noire prend sa vie en main. Aujourd’hui, nous sommes ensemble, nous sommes unis autour d’une même cause. Ensemble, nous avons le pouvoir et les moyens de décider ». Le 20 août 1972, sur la pelouse du Coliseum de Los Angeles, le jeune révérend Jesse Jackson – qui sera plus tard candidat à l’investiture démocrate pour les élections présidentielles – se dresse sur la scène installée en plein centre du stade. Devant plus de 100 000 personnes, en tant que maître de cérémonie, il délivre un discours d’une rare intensité que la foule reprend en chœur avec lui : « Je suis peut- être pauvre (...) mais je suis quelqu’un ».

 

Vidéo : Wattstax de Mel Stuart                                                      

 

 

Sept ans auparavant, en 1965, survenaient les sanglantes émeutes de Watts, un quartier de Los Angeles composé d’Afro- Américains. Trente-quatre personnes y trouvèrent la mort. Ce concert, dont les images sont diffusées dans le cadre du documentaire Wattstax (contraction du quartier de Watts avec le label Stax), fut une commémoration de ces événements tragiques. Il célébrait l’esprit de résistance et la vitalité de la culture noire.

Le label Stax avait convié nombre de stars du moment, telles que le groupe de gospel The Staple Singers, le chanteur de rhythm and blues Rufus Thomas, le « Black Moses » Isaac Hayes ou le groupe funk The Bar-Kays, dont la plupart jouèrent gratuitement. Avec en fil conducteur, les commentaires acerbes du comédien noir Richard Pryor et du réalisateur Melvin Van Peebles, auteur du film-manifeste Sweet Sweetback’s Baadasssss Song (1971) dont le succès inaugura la Blaxploitation.

Wattstax est un petit bijou d’histoire, de musique, d’humour et d’ouverture. A la fois militant et populaire, l’événement restera comme le Woodstock de la communauté afro-américaine.

 

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