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Johnny Hallyday, le rockeur des français

Johnny Halliday en 2003[CC/Frédéric Loridant]

Depuis plus de cinquante ans, il est l’idole des Français. Plus qu’une icône, Johnny Halliday est un mythe vivant. Retour sur le parcours d’un artiste qui aura toujours su comprendre et sentir «l’air de son temps»

 

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1943. La France vit sous le régime de Vichy, les alliés se réunissent à Casablanca pour établir une stratégie afin de libérer la France et l’Europe de l’horreur nazie. Le 15 juin, à Paris, Jean-Philippe Smet voit le jour. Son père, Léon, fuit le domicile familial et laisse sa femme, Huguette, sans argent. Le petit garçon est élevé par sa tante, Hélène Mar, dont les deux filles sont danseuses. A leur contact, Jean-Philippe découvre la vie d’artiste et s’envole pour Londres quand ses deux cousines y sont engagées comme danseuses classiques et de music-hall. Il prend des cours de danse, de guitare et de comédie. En 1960, le jeune homme, rebaptisé Johnny Hallyday, fait sa première apparition à la télévision dans l’émission L’école des vedettes, avec pour marraine Line Renaud. La légende est en marche.

 

Vidéo : Johnny Halliday lors de sa première apparition à L’école des vedettes

 

 

Renouvellement permanent

Tout au long de sa carrière, il a su créer la surprise. Dans les années 1960, son répertoire, alors inédit, est constitué de compositions et d’adaptations des chansons des grandes stars américaines du rock’n roll : « le pénitencier » (« The House of the rising sun » des Animals), « l’idole des jeunes » (« Teen idol » de Ricky Nelson), « La bagarre » (« Trouble » d’Elvis Presley »… C’est à cette époque qu’il rencontre Sylvie Vartan, qu’il épousera en 1965.

 

Vidéo : « Le Pénitencier »                

 

 

A l’instar d’Elvis Presley et de Jimi Hendrix de l’autre côté de l’Atlantique, Johnny Hallyday devient la figure de proue du rock’n’roll hexagonal. Il continue sur sa lancée au milieu des années 1970 avec un album enregistré à Memphis, non loin de la demeure du King. Rock à Memphis se classe immédiatement en tête des charts français. Johnny le rockeur est confirmé. Les seventies, toujours rock’n’roll, permettent à Johnny de créer de véritables tubes. Ainsi, « Gabrielle », « Requiem pour un fou », « Ma gueule »  sortent pendant cette décennie.

 

Vidéo : « Ma gueule »

 

 

Alors que musicalement, les années 1980 débutent sur les chapeaux de roues, Johnny Hallyday se tourne vers un style plus calme. Certes, le rock’n’roll est toujours présent, mais on trouve dans la discographie du chanteur des musiques plus douces. Le public français découvre un nouveau visage de Johnny Hallyday : celui d’un homme qui se livre davantage. Il dédie sa chanson « Laura » (sur l’album Gang, 1986) à sa fille, née en 1983. Ensuite, au milieu des années 1980, c’est la rencontre avec Michel Berger qui va bouleverser une fois encore le chanteur. « Cette rencontre le propulse au sommet », confie Jean-François Chenut. De ce travail fructueux entre les deux hommes naissent des titres devenus désormais des classiques. Ainsi, « Quelque chose en nous de Tennessee », « Le chanteur abandonné » et « Pendue à mon cou » enchantent le public toujours plus adepte du rockeur. Depuis, Johnny Hallyday surfe toujours sur cette vague.

 

Vidéo : « Laura »

 

 

Les années 1980 marquent le grand retour sur scène de Johnny Hallyday, qui met de côté les petites salles pour privilégier le Zénith et autres stades gigantesques. Pour Jean-François Chenut, « c’est à cette période que Johnny porte l’intégralité du show sur lui (et) ces grands rendez-vous sont à chaque fois une grand-messe qui réunit des milliers de spectateurs ». Arrivée en hélicoptère, scénographies incroyables sont le lot des concerts de Johnny. Depuis des décennies, la foule se déplace en masse pour voir ses spectacles.

 

Vidéo : Arrivée au stade de France en hélicoptère en 1998

 

 

Une carrière d’acteur

« Je me demande ce qui se cache derrière les yeux de Johnny », expliquait Johnnie To dans une interview accordée au journal Le Monde en mai 2009, à l’occasion de la sortie du film Vengeance où le chanteur joue le rôle principal. C’est en effet le même personnage qui se donne à fond sur scène et qui témoigne d’une pudeur non feinte lorsqu’il se prête au jeu interminable des interviews de promo. Mais si le mystère Johnny demeure et s’entretient de lui-même, quelques déclarations viennent néanmoins éclairer l’avenir proche de Jean-Philippe Smet, qui révèle sa volonté de se consacrer au métier d’acteur – pour lequel ses incursions ont été prometteuses, que ce soit avec Jean-Luc Godard (Détective, 1985), Costa-Gavras (Conseil de famille, 1986), Patrice Leconte (L’homme du train, 2002) ou Laurent Tuel (Jean-Philippe, 2006). Mais c’est le cinéma à l’international qui semble le séduire, par goût bien sûr, mais aussi pour se défaire de son étiquette de rocker bien trop ancrée en France : « Elvis portait l’image de Presley le rocker et n’a jamais su s’en débarrasser. Elvis restait un rocker aux Etats-Unis, comme moi en France », a-t-il précisé.

 

Vidéo : Johnny Halliday dans Vengeance (Johnnie To, 2009)

 

 

Johnny et les femmes

Charmeur, Johnny Hallyday a su conquérir le cœur des fans, mais aussi celui des femmes. Son idylle avec Sylvie Vartan, de 1965 à 1980, reste la plus marquante. La chanteuse lui donne un fils, David Hallyday, chanteur lui aussi. En 1982, c’est avec Nathalie Baye qu’il a sa fille Laura Smet, aujourd’hui actrice. S’ensuit une relation orageuse avec Adeline Blondieau dans les années 1990, avant sa rencontre avec Laeticia Boudou, de 32 ans sa cadette, et un mariage en 1996. Avec elle, Johnny a adopté deux filles : Jade, en 2004, et Joy, en 2008.

 

Vidéo : Bande-annonce de Jean-Philippe (Laurent Tuel, 2006)

 

 

Johnny et la mode

Costume noir, croix autour du cou et bottes de cuir... Depuis longtemps, Johnny Hallyday est à lui tout seul un style vestimentaire. Son look de rockeur a depuis lors fait des adeptes. Tout comme les fans de moto qui ne l’imaginent pas sans sa Harley Davidson. Véritable biker, Johnny a pendant longtemps dirigé le club parisien des célèbres deux-roues. Il a également organisé une grande randonnée moto dans la Vallée de la mort aux Etats-Unis au milieu des années 1970.

 

Ses plus grands chansons

 

« Que je t’aime » (1969)

 

 

« La musique que j’aime » 1973)

 

 

« Quelque chose de Tennessee » (1985)

 

 

« L’envie » (1986)

 

 

« Allumer le feu » (1998)

 

 

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