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Alexandre Dumas : Google lui rend hommage dans son Doodle du jour

Portrait d'Alexandre Dumas par Charles Reutlinger [DR]

Il est l’immortel auteur des Trois mousquetaires, du Comte de Monte-Christo et de La Reine Margot. La postérité a été avec Alexandre Dumas à la fois juste, en le plaçant au panthéon des auteurs célébrissimes, et un peu dure, en le réduisant parfois au statut déprécié de romancier populaire.

Le 18e siècle avait seulement deux ans, et Hugo seulement quelques mois quand, le 5 thermidor (le 24 juillet), vint au jour Alexandre, à Villers-Cotterêts (Aisne). Fils d’un héros des guerres révolutionnaires, Thomas Alexandre Davy Dumas de La Pailleterie, premier général mulâtre de l’armée française, le futur romancier n’aura guère l’occasion de goûter la présence paternelle. Car selon Paul Guth, le grand historien de la littérature française, son Hercule de père, célèbre pour avoir été capable de se soulever son cheval entre les jambes accroché à une poutre, meurt quelques années après sa naissance.

Le jeune Dumas est mal parti dans la vie, malgré cette illustre ascendance. On raconte qu’il n’apprit rien à l’école primaire, hormis la Bible et quelques classiques. Il est donc rapidement placé dans une étude de notaire. «Les gens polis disaient en qualité de troisième clerc, les autres en qualité de saute-ruisseau», racontera-t-il plus tard. Mais son triste destin bascule bientôt grâce à sa rencontre avec Adolphe de Leuven, futur directeur de théâtre et librettiste, qui l’initiera à la poésie contemporaine. Il peut enfin partir à Paris où il fait la connaissance de Talma, le plus grand acteur de l’époque à la Comédie-Française. Cette nouvelle rencontre le bouleverse. Il décide de tâter du vaudeville, notamment avec son ami Leuven.

Vidéo : Bande-annonce de L’Autre Dumas (Safy Nebbou, 2010), sur la relation entre l’écrivain et Auguste Maquet

Parallèlement, grâce à la protection du général Foy, il commence à travailler dans les bureaux du secrétariat du duc d’Orléans. Le jeune homme est lancé dans le monde. il connaît des succès passagers grâce à quelques vaudevilles aujourd’hui oubliés. En 1826, il publie son premier drame historique, Henri III et sa cour, que l’on qualifiera de «scandale en prose», comme on qualifia Hernani, de Victor Hugo, de «scandale en vers». C’est la grande révolution romantique en France, et Dumas entend bien s’y engager.

Extrêmement prolifique, comme son contemporain Balzac, quoique leurs ouvrages ne soient pas de la même veine, c’est comme lui aussi qu’il trouve sa véritable voie dans le roman après s’être essayé au théâtre. Avec le succès du Chevalier d’Harmental, ce sont les années 1840 qui dévoilent son véritable talent. Cette décennie verra en effet la parution, à un rythme effréné, des Trois mousquetaires, de Vingt ans après, du Comte de Monte-Cristo, de Joseph Balsamo, de La reine Margot et autres Chevalier de Maison-Rouge, qui ne sont que des parcelles de sa gigantesque production. Mais le «secret» de Dumas, très largement éventé depuis longtemps, c’est son recours aux collaborateurs. Comme Auguste Maquet, le plus célèbre d’entre eux, ils participent de très près à la rédaction des ouvrages, jusqu’à en écrire certains entièrement. Jusqu’à sa mort en 1870, Alexandre Dumas ne cessera de produire, partageant son temps entre sa passion de la littérature et une autre qui l’habita toute sa vie, la cuisine.

Les trois romans emblématiques d'Alexandre Dumas

Les trois mousquetaires – L’histoire veut que Dumas se soit inspiré de la profonde amitié qui liait son père à trois compagnons d’armes pour sculpter ses fameux mousquetaires. L’héroïsme herculéen du général Dumas n’est pas sans rappeler, en effet, celui de Porthos. Dans les faits, les quatre personnages romanesques, Athos, Porthos, Aramis et d’Artagnan, sont inspirés d’un régiment des troupes du roi, les célèbres cadets de Gascogne, dont ils reprennent le nom et vaguement l’histoire. D’Artagnan fut le plus connu des quatre. Capitaine-lieutenant d’une compagnie de mousquetaires, il arrêta, sur l’ordre de Louis XIV, l’illustre surintendant Fouquet dans son château de Vaux-le-Vicomte.

Vidéo : Gene Kelly est D’Artagnan dans une des innombrables adaptations des Trois Mousquetaires (George Sidney, 1948)

Le comte de Monte-Cristo C’est peut-être le plus touchant des innombrables personnages de Dumas. Edmond Dantès, qui devient par la suite le comte de Monte-Cristo, est l’archétype du héros qui recherche vengeance et justice. Purement romantique, il joue de son immense fortune pour changer de peau en permanence, tour à tour séducteur et justicier.

Vidéo : Le Comte de Monte-Cristo (Josée Dayan, 1998) avec Gérard Depardieu

La reine Margot Personnage plus connu aujourd’hui par le cinéma que par le roman, Marguerite de Valois incarne chez Dumas la complexité de la femme tragique, déchirée entre le devoir d’Etat et sa passion amoureuse. Elle participe, aux côtés d’héroïnes de Mérimée ou de Balzac, à la naissance progressive d’une nouvelle féminité.                        

Vidéo : Bande-annonce de La Reine Margot (Patrice Chéreau, 1994) avec Isabelle Adjani

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