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La semaine de Philippe Labro : un sacre tricolore, des casques d’or

Philippe Labro, écrivain, cinéaste et journaliste.[THOMAS VOLAIRE]

Philippe Labro est écrivain, cinéaste et journaliste. Chaque vendredi, pour DirectMatin, il commente ce qu'il a vu, vécu et observé pendant la semaine. Un bloc-notes subjectif et libre.

 

DIMANCHE 26 JANVIER

Victoire totale – tellement totale que la nation vaincue, et qui était pourtant l’hôtesse de la compétition, s’inclina et les applaudit. Je parle, bien entendu, des handballeurs français, à nouveau champions d’Europe. Il y avait quelque chose de réjouissant à suivre la façon dont ces hommes ont résisté à toute pression, dominé leur sujet, sans arrogance, avec une énergie, un dynamisme, une réactivité de chaque instant.

Après chaque but adverse du Danemark, les Bleus n’attendaient pas trente secondes pour en marquer un autre et conserver leur avance – ils gagneront 41 à 32. Il faut, aussi, s’arrêter sur la personnalité du sélectionneur, Claude Onesta, 56 ans, natif d’Albi.

L’intelligence de cet homme, son charisme sans esbroufe, la grande liberté qu’il a souvent laissée à ses joueurs, la certitude tranquille et rassurante qu’il a su transmettre pendant la compétition, dans le secret du vestiaire aussi bien que sur le bord du terrain – tout ce qui fait qu’une équipe peut se sublimer parce que son coach la sublime. Si on ajoute l’audience de France 2 à celle de Canal+, cela fait 6,2 millions de gens qui ont vécu un tel moment de pure satisfaction. 

Hasard – ou convergence de certaines qualités françaises ? –, plus tard, dans la soirée, on apprendra que la prestigieuse cérémonie des Grammy Awards, à Los Angeles, a consacré cinq fois le duo Daft Punk pour son dernier album, Random Access Memories.

Faut-il trouver un point commun entre ces deux surdoués, casqués, aux invisibles visages et dont le marketing planétaire est un modèle, et les douze handballeurs aux visages très visibles et reconnaissables ? Oui : le talent paye, à condition qu’il soit accompagné par un incessant travail. Le don n’est rien s’il n’est pas soutenu par une volonté aussi peu commune que ce don. Et les Français en sont autant capables que d’autres.

 

MARDI 28 JANVIER

On apprend la mort de Pete Seeger, sans qui Bob Dylan n’aurait peut-être pas trouvé le chemin de sa propre musique. Celui qui n’a pas entendu, une fois dans sa vie, chanté par des étudiants venus dans le Sud profond des Etats-Unis pour défendre la cause des Noirs dans les années 1960, le We shall overcome – «Nous gagnerons» – ne peut mesurer l’influence profonde que ce poète de la «folk music» aura eue sur son époque.

 

MERCREDI 29 JANVIER

A la télé, là encore, tard dans la nuit, je tenterai de suivre le traditionnel discours annuel du Président américain, Barack Obama, le fameux «State of the Union Speech».

Instant américain : l’ovation debout (durée de deux minutes – c’est long !) que font les membres du Congrès et du Sénat à un héros de guerre, le sergent 1re classe des Rangers, Cory Remsburg – gravement handicapé à cause d’une mine en Afghanistan –, aveugle d’un œil, et qui, vêtu de son uniforme, invité par les Obama à cette séance, reçoit l’hommage de tous les civils (et militaires) réunis, pour une fois, dans le même respect pour ces gamins inconnus qui vont sacrifier leur jeunesse pour des causes incertaines. 

 

JEUDI 30 JANVIER

Bertrand Tessier vient de publier Grace, la princesse déracinée (éditions l’Archipel) sur la vie de Grace Kelly et les circonstances de sa mort, sur la D37, aux portes de Monaco, le 14 septembre 1982. C’est un méticuleux et talentueux travail d’enquête, bien documenté et bien écrit – et qui éclaire le lecteur autant sur les «deux vies» de cette femme singulière, que sur les vraies et définitives conditions de l’accident fatal. A lire.

 

Retrouvez tous les éditos de Philippe Labro 

Beyoncé aux Grammy Awards : les paroles qui font scandale 

 

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