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Le jour où Le Bon Marché est devenu un grand magasin

[© Le Bon Marché Rive Gauche]

Aujourd’hui, déambuler dans les allées d’un grand magasin est un acte banal. Mais ces habitudes d’achat ont été rendues possibles grâce à un homme visionnaire qui vécut au XIXe siècle.

 

C’est le 18 novembre 1852 que l’aventure a commencé. Aristide Boucicaut rachète alors des parts du magasin Au Bon Marché. Situé rue de Sèvres, dans le 6e arrondissement de Paris, il a été créé en 1838 par deux frères, Paul et Justin Videau.

C’est une boutique de quatre rayons répartis sur 300 m2, où douze employés vendent uniquement des draps, des parapluies ou bien encore des matelas.

Mais, progressivement, Boucicaut va innover. Tout d’abord, il établit l’entrée libre dans le magasin. A l’époque, les échoppes étaient souvent trop petites pour pouvoir exposer l’ensemble des articles. Les clients n’entraient donc pas et s’adressaient directement au vendeur, sans voir les produits.

Ensuite, Aristide Boucicaut affiche des prix fixes, organise le magasin en rayons spécialisés, introduit le principe du satisfait ou remboursé et la livraison à domicile. Pour motiver ses vendeurs, il instaure l’intéressement.

Mais surtout, avec la mise en place du système des faibles marges et des prix bas, il va permettre au plus grand nombre d’avoir accès à ses produits. Le grand magasin est né.

 

Le succès au rendez-vous

Très vite, la réussite donne raison à l’entrepreneur. En dix ans, le chiffre d’affaires passe de 450 000 à 7 millions de francs. En 1869, il entreprend d’ambitieux travaux de rénovation. Gustave Eiffel est sollicité pour édifier ce vaisseau moderne de pierre, de verre et de fer de 50 000 m2. Mais Boucicaut ne compte pas s’arrêter là. Il crée les premières toilettes pour femme, des salons de lecture pour leurs maris et propose des promenades à dos d’âne pour les enfants.

De même, il utilise beaucoup la publicité par prospectus ou dans les journaux, et la mise en scène des produits. Le magasin baigne dans une ambiance de fête permanente. En 1877, le chiffre d’affaires atteint 72 millions de francs. Emile Zola s’inspirera de ce magasin quelques années plus tard pour écrire son roman Au bonheur des dames.

Il qualifiera le Bon Marché de «cathédrale du commerce moderne […], faite pour un peuple de clientes». C’est en 1989 que le magasin change de nom et devient Le Bon Marché.

 

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