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Mads Mikkelsen : «Pendant le tournage d'«Arctic», j'ai parfois eu envie que tout s'arrête»

A 53 ans, la star scandinave a accepté de défier les éléments dans un thriller glacial. [© Angela Weiss / AFP]

L’acteur Mads Mikkelsen est actuellement à l’affiche du film «Arctic» dans lequel il joue un pilote rescapé d’un crash d’avion près du pôle Nord. Une nouvelle occasion pour le Danois de démontrer l’étendue de son talent.

De passage en France pour la promotion du film, Mads Mikkelsen, tout sourire, nous reçoit dans un hôtel chic de l’Est parisien.

Une atmosphère douce et chaleureuse bien loin, pourtant, de l’environnement glacial qu’il a côtoyé pendant quelques semaines avec le réalisateur Joe Penna. Entre deux cigarettes, la star scandinave de 53 ans - qui n’a rien d’une diva - revient sur ce tournage à la fois éprouvant et enrichissant, dont il garde un incroyable souvenir.

Comment s'est déroulé le tournage en Islande ?

J’ai parfois eu envie que tout s’arrête (rires). Les conditions climatiques sont extrêmes dans cette région du monde. Les températures ne cessaient de baisser chaque jour. Il faisait de plus en plus froid. Le tournage devenait complètement dingue. Même si nous ne pouvions pas tout contrôler, nous devions jouer avec le climat qui était à la fois notre ennemi et notre ami. C’était essentiel pour le bon déroulement et la réussite de ce film.

Combien de temps êtes-vous resté dans ce désert de glace ?

Nous devions tourner pendant trente jours, mais nous avons été au chômage technique pendant onze jours à cause d’une tempête de neige. Les journées de tournage étaient très longues. Nous pouvions travailler jusqu’à seize heures par jour. Avec le réalisateur Joe Penna, nous avons réalisé combien il était difficile de travailler dans un tel environnement. Etre seul reste une expérience intéressante et enrichissante. Mais cela peut faire peur. Face à cette immensité, nous ne sommes pas grand-chose. Nous pouvons manquer à nos proches, mais pas au reste du monde...

Dans «Arctic», vous marchez dans la neige, creusez des trous dans la glace pour la pêche à la truite, escaladez des sommets. Vous êtes-vous préparé physiquement ?

Je n’ai pas souhaité suivre un entraînement particulier avant le tournage pour coller au plus près à mon personnage, lui qui n’a pas prévu de se retrouver seul au milieu de ce désert de glace. Sans y être préparé, il doit lutter contre les éléments. Je souhaitais être comme lui, que la fatigue me gagne petit à petit. Je crois que j’ai perdu sept à huit kilos, ce qui est beaucoup pour moi.

Diriez-vous que ce long-métrage traite de la différence entre «être en vie» et «survivre» ?

Tout à fait. Au début du film, le héros se retrouve isolé et ne sait pas où il va. Il n’y a aucun espoir pour lui. Il pourrait rester dans la carcasse de son avion pendant vingt ans sans que rien ne se passe. Quand un deuxième personnage fait son apparition, il reprend goût à la vie. Il a enfin une raison de se battre.

Le tournage était dingue. Nous pouvions tourner jusqu'à seize heures par jour.

Qu’avez-vous fait en retrouvant la civilisation ?

Nous sommes allés boire des verres à Reykjavík avec Joe (Penna) et Maria Thelma Smáradóttir qui joue à mes côtés. Avant cela, nous avons vécu un moment intense. A l’issue de la scène finale, et alors que le film était en boîte, nous nous sommes allongé tous les trois pour admirer ce paysage à couper le souffle. C’était magique et surréaliste. Et sans un bruit !

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Regram from @timzaj / Behind the scenes of Arctic. #arcticmovie #theofficialmads

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Justement, votre personnage ne parle presque jamais. Après «Le guerrier silencieux» (2010), de Nicolas Winding Refn, puis «Michael Kohlhaas» (2013), d’Arnaud des Pallières, cela vous plaisait de revenir dans un rôle quasiment sans dialogues ?

Ces rôles ne me déplaisent pas, à condition que cela ait du sens et apporte une valeur ajoutée au scénario et au personnage. Parfois, un regard est beaucoup plus fort qu’une longue séquence parlée. Dans ce film, le héros se parle à lui-même, puis à la femme qui va le rejoindre dans cette aventure. Ce ne sont que quelques mots, mais c’est amplement suffisant.

Ce pilote n’a rien du méchant que vous avez pu interpréter à l'instar du Chiffre dans «Casino Royale» (2006) ou Hannibal Lecter dans la série télévisée...

C’est en effet un héros prêt à se sacrifier pour les autres. J’aime alterner les rôles et les registres, jonglant entre blockbusters et films plus confidentiels. Si le scénario me plaît, je fonce.

Avec quels cinéastes français aimeriez-vous tourner ?

Il y en a tellement… Je suis un grand fan du cinéma français. J’adore Xavier Dolan et son film tourné en français, «Juste la fin du monde». Mais ce réalisateur n’est pas Français, il est Québécois (rires). Je serais incapable de jouer dans votre langue. Mais je pourrais incarner l’étranger !

Face à qui ?

Vincent Cassel. C’est un acteur remarquable. Il est capable de tout jouer et ne se fixe aucune limite. Il se dépasse pour chacun de ses rôles.

A vos débuts, vous avez été danseur professionnel. Aimeriez-vous l’incarner au cinéma ou participer à une comédie musicale ?

Je serais un danseur pathétique ! (rires) Au début de ma carrière, je me produisais dans de nombreux théâtres et salles. J’aimais cela. Mais, je n’ai pas dansé depuis des années. Je suis rouillé et cela me demanderait un tel effort de m’y remettre.

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