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Sortie de Ghost in Love : «Les romans permettent d’assouvir des rêves», selon Marc Levy

Marc Levy publie un vingtième roman avec «Ghost in love» aux éditions Robert Laffont Marc Levy publie un vingtième roman avec «Ghost in love» aux éditions Robert Laffont[© Antoine Verglas Studio]

Traduit en 49 langues, avec plus de 45 millions d’exemplaires vendus, Marc Levy revient en librairie avec « Ghost in love », une nouvelle comédie romantique qui risque bien de devenir un nouveau best-seller.

Pour ce vingtième roman, l’auteur de « Et si c’était vrai » a choisi de raconter l’histoire de Thomas, un concertiste de renom dont l’existence va être bouleversée par la venue du fantôme de son père, revenu d’entre les morts pour lui demander un « petit » service. Comment faire pour ne pas accepter les dernières volontés d’un défunt qu’on a aimé et admiré ? Thomas va alors se retrouver à prendre un avion pour San Francisco pour récupérer les cendres du grand amour de son père. Au-delà des péripéties vécues par le protagoniste qui font de ce livre un parfait « page-turner » pour l’été, « Ghost in love » est aussi une invitation aux voyages, aux rêves qu’il faut réaliser et une réflexion sur la filiation.

Quand et comment vous est venue l’idée de ce livre ?

Marc Levy : Eh bien… Il y avait un fantôme dans mon bureau. Non seulement il s'incrustait à loisir, mais il ne cessait de me narguer en arguant que si je parlais de lui à qui que ce soit, je passerais pour un fou. Alors j'ai écrit un livre, et maintenant, il fait moins le fier. Vous voyez finalement, c'est assez simple la façon dont viennent les idées, le plus souvent en faisant des rencontres inattendues...

Pourquoi placer votre personnage principal dans le milieu de la musique classique ?

C’est un univers qui m’a toujours fasciné. Je le trouve empreint de magie, de poésie, de forces et de délicatesses, riche en émotions qu’il procure. Les musiciens m’ont émerveillé dès l’enfance, et si souvent influé sur ma vie. Leur courage et leur talent me fascinent.  

Vous vous amusez au fil du livre à livrer le regard des Américains sur les Français. Vous vivez à New York et placez votre livre en partie aux États-Unis : qu’apporte cette double culture à un écrivain ?

D’avoir voyagé et vécu dans plein de pays m’a apporté une certaine perspective dans la vie, cela m’a ouvert l’esprit, je pense, et  comblé ma curiosité. Mes amis râlent souvent, mais quand on vit loin on s'aperçoit à quel point la France est un pays génial. (Une façon de résumer des dizaines et dizaines de qualités qui seraient trop longues à toutes énoncer)

Le personnage de Thomas ne parvient pas à trouver ce qui le rendrait véritablement heureux. Est-ce quelque chose que vous avez expérimenté ? La célébrité a-t-elle pu être bloquante pour écrire ? Pour vivre ?

Je ne suis pas du tout quelqu’un de célèbre. Je suis peut-être connu une semaine par an quand mon roman sort en librairie, mais rien de bloquant à cela. La timidité, la pudeur, le fait de chercher sa place dans la société est une question de nature, je pense.

Comme dans « Et si c’était vrai », l’histoire plonge cette fois encore ses racines dans la médecine avec le personnage de Raymond. Pourquoi avoir pensé Raymond en chirurgien ?

Elle plonge surtout dans le milieu musical. Adolescent, je rêvais d’être médecin. Consacrer son existence à sauver des vies me faisait rêver. Mais la sélection se faisait par les mathématiques et je n’excellais pas dans cette matière et puis j’ai dû rentrer très tôt dans la vie active. Les romans permettent d’assouvir des rêves, de se glisser dans d’autres peaux que la vôtre.  

Au-delà de l’histoire trépidante, « Ghost in love » est aussi une plongée dans les relations père/fils. Vous qui êtes père, la filiation, le besoin de transmettre, est-ce quelque chose qui vient vous « hanter » ?

Hanter non, réjouir et occuper oui.  Être un père aura donné tout son sens à ma vie, il n’y a rien de plus beau à mes yeux que de vivre pour ses enfants, pour les enfants tout court d’ailleurs. J’aime être un Papa, et j’ai eu aussi la chance d’en avoir un merveilleux.

Thomas, musicien, semble souffrir d’une sorte de complexe par rapport à son père, sauveur de vies. On ne peut s’empêcher de penser à votre père, résistant…

Mon père était un modèle de tolérance, de bienveillance, d’intelligence et de générosité. Il m’a toujours porté et soutenu dans la vie.  

Selon vous, qu’est-ce qu’un père devrait transmettre à ses enfants ? Ou alors, vous, qu’aimeriez-vous transmettre à vos enfants ?

La curiosité, la tolérance, le goût du bonheur, le sens de l’imagination, d’être à l’écoute des autres, de ne pas placer leur centre de gravité autour de leur  nombril, d’observer, aimer, rire, de vivre, de faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux, de rester généreux et humbles.

Un peu à la manière d’Arthur dans « Et si c’était vrai », Thomas est le seul à pouvoir voir et parler à un « esprit ». La mort vous fascine-t-elle ? Avez-vous peur de la mort ? Avez-vous plutôt envie de vous en amuser ?

Comme le disait si bien Woody Allen , je n’ai pas peur de la mort, mais j’aimerais mieux ne pas être là quand cela m’arrivera. Plus sérieusement, je ne la crains pas, mais je sais qu’elle viendra un jour, de quoi ne jamais oublier l’importance d’être épicurien. Car contrairement à l’adage qui dit qu’on ne vit qu’une fois, en réalité on ne meurt qu’une fois, mais on vit tous les jours.

Beaucoup de scènes pourraient faire de bonnes scènes pour le cinéma. Pourriez-vous dire que le cinéma vous inspire ?

C’est la vie qui m’inspire, pas le cinéma. L’authenticité des dialogues requiert de prêter attention aux autres, aux conversations, à la sincérité des propos, même quand ce sont des mensonges, le sens de la répartie demande d’écouter avant de parler et de comprendre toute l’importance des silences.

D’ailleurs certaines de vos œuvres ont été adaptées. Aux États-Unis, les frontières entre littérature et cinéma semblent plus minces et les rapports entre livres et films bien plus décomplexés qu’en France. Est-ce ce qui vous plait aussi là-bas ?

Je n’avais pas remarqué cela. Non ce qui me plaît ici ce sont les hamburgers.

Avez-vous d’ailleurs déjà été approché par des réalisateurs pour l’adaptation de « Ghost in love » ?

Le livre vient de sortir…

Avez-vous des projets dont vous auriez envie de parler ? Livres ? Cinéma ? Ou autres !

J’ai trois romans qui sont en cours d’adaptation (série et film). Je repars bientôt pour une tournée à l’étranger, Chine, Russie, Norvège, Scandinavie, Hollande, et Brésil, ah, et aussi une nouvelle recette de tarte au citron que je vais tenter de réaliser ce week-end.

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Ghost in love, Marc Levy, éd. Robert Laffont, 21,50€.

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