Ils ont entre 14 et 22 ans, et tous ont réalisé une vidéo avec leur smartphone sur une personne qui les inspire. Les 25 lauréats du concours Moteur ! monteront les marches, vendredi, comme des stars de cinéma.
«Choqués». C’est ainsi que les jeunes se décrivent en arrivant ce jeudi matin sur la Croisette. Débordant d’énergie et d’enthousiasme, les 25 lauréats ne cachent pas leur joie en découvrant leurs portraits en deux mètres sur trois que l’artiste contemporain JR a réalisé et qui sont affichés sur les vitres de la gare.
«C’est un rêve qui devient réalité. Jamais je ne pensais venir un jour au Festival de Cannes», confesse Charlotte, 16 ans. Cette élève de première a, comme ses camarades, remporté la troisième édition du concours Moteur ! qui vise à favoriser l’égalité des chances. Avec l’aide de son téléphone portable et s'inspirant de films comme «Jusqu'à la garde» de Xavier Legrand ou «Mr. Nobody» de Jaco Van Dormael, elle a réalisé une vidéo d’une minute trente sur la violence faite aux femmes. «Un sujet dont on parle peu entre jeunes», ajoute l’adolescente qui a été sélectionnée parmi plus de 300 candidats.
Après avoir assisté vendredi matin à une rencontre avec le neuropsychiatre Boris Cyrulnik, la journaliste Mémona Hintermann et le professeur Maurice Corcos autour du thème de l’inspiration et du modèle identificatoire, les lauréats recevront des mains de Thierry Frémaux, délégué général du Festival de Cannes, leur clap d’or Moteur !, avant de fouler le tapis rouge. Tous ont déjà leur tenue : robes et talons pour les filles, costumes et nœuds papillon pour les garçons.
© C. MARSAL
Ils seront accompagnés notamment de la réalisatrice Julie Bertuccelli, présidente du jury 2019 composé, entre autres, du comédien Maxence Gaillard, du journaliste Harry Roselmack, du sextuple champion du monde de boxe Jean-Marc Mormeck et du rappeur Gringe. Cerise sur le gâteau, ils pourront assister à la projection du long-métrage en compétition «Sybil» de Justine Triet, avec Virginie Efira.
«Il faut encourager les jeunes à créer ou recréer du lien intergénérationnel et les valoriser dans toute la richesse de leurs différences, quelques soient leurs origines sociales, économiques et culturelles», explique Caroline Sénéclauze, fondatrice et présidente de l'association Moteur.
Une fois les festivités terminées, Charlotte ne compte pas en rester là. «Je souhaiterais intégrer une école de cinéma à Londres, mais je ne sais pas encore si j'ai envie d'être devant ou derrière la caméra», explique-t-elle. On lui souhaite en tout cas de revenir sur la Croisette dans les années à venir pour présenter un film en sélection officielle.