Qui succèdera à «Une affaire de famille» d’Hirokazu Kore-eda ? Le jeu des pronostics est lancé pour deviner quel sera le film, parmi les vingt-et-un en compétition, à remporter la Palme d'or.
Le match s’annonce d’ores et déjà serré, tant cette 72e édition, composée d’habitués et de néophytes, s’est révélée riche et passionnante.
Parmi les prétendants qui se détachent, le Sud-Coréen Bong Joon-ho avec «Parasite», drame familial sur les inégalités sociales, le double palmé Ken Loach qui, à 82 ans, passe au vitriol les dérives de l’uberisation de la société dans «Sorry We Missed You», et Terrence Malick applaudi pour sa fresque mystique, «Une vie cachée».
Mais ces trois favoris sont largement concurrencés par le retour triomphant de Pedro Almodovar. Pour sa sixième nomination, l’Espagnol signe «Douleur et gloire», une autofiction bouleversante magistralement interprétée par Antonio Banderas. Jamais l’acteur n’est apparu en aussi grande forme, et les parieurs lui prédisent une récompense. Mais il devra se méfier de Roschdy Zem, impressionnant dans «Roubaix, une lumière» d'Arnaud Desplechin.
Les comédiennes Adèle Haenel et Noémie Merlant, qui crèvent l’écran dans «Portrait de la jeune fille en feu» de Céline Sciamma, pourraient, quant à elles, repartir avec un double prix d’interprétation féminine. Assurément l’une des révélations de cette quinzaine, tout comme le premier long-métrage de Ladj Ly, «Les misérables», qui aborde la misère des banlieues et a provoqué une onde de choc auprès des festivaliers lors de sa projection officielle.
Les délibérations devraient donc prendre plusieurs heures pour le jury présidé par Alejandro Gonzalez Inarritu. «Nous allons faire le maximum pour trouver le bijou qui aura résonné le plus en nous», a promis le réalisateur mexicain, ajoutant cependant que «le seul juge dans le cinéma est le temps».
Le palmarès sera dévoilé samedi lors d'une cérémonie de clôture animée par le comédien Edouard Baer, et retransmise en direct et en clair sur Canal+.