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Avec «Anna», Luc Besson pourra-t-il sortir de la tourmente ?

Accusé d'agressions sexuelles, le réalisateur multiplie par ailleurs les échecs au cinéma. [© ALBERTO PIZZOLI / AFP]

Alors que son nouveau film «Anna» sort ce mercredi 10 juillet en salles, Luc Besson joue gros et espère renouer avec le succès en Europe. Et cela, malgré de grosses difficultés financières avec sa société EuropaCorp et l'echec du film aux Etats-Unis.

Qu’elle semble loin l’époque où le réalisateur enchaînait les performances au box-office avec ses longs-métrages «Le Grand Bleu», «Léon» ou «Lucy». Depuis des mois, Luc Besson, 60 ans, est plongé dans une crise sans précédent.

Sa société de production EuropaCorp, qui négocie l’entrée à son capital du groupe Pathé, enregistre en effet de lourdes pertes successives, avec encore un déficit de 110 millions sur l’exercice 2018-2019. Pour tenter de stopper l’hémorragie, Luc Besson et ses associés ont pourtant procédé à des licenciements et à des cessions d’actifs. Mi-mai, la société a été placée en procédure de sauvegarde pour une durée initiale de six mois.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

The french poster! @annamovie is coming out in France in 3 days! @thereallukeevans @helenmirren #cillianmurphy

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Il n’est donc pas étonnant que Luc Besson attende beaucoup de son nouveau film d’action tourné en anglais, «Anna». Ce thriller met en scène les aventures d’une jeune femme de 24 ans, incarnée par l’actrice et mannequin Sasha Luss, vendeuse de poupées russes sur le marché de Moscou et découverte par une agence de mannequins. Elle est en parallèle contactée par un agent du KGB (Luke Evans) alors qu'elle est victime de violences conjugales et droguée. Difficile de ne pas faire le rapprochement avec certains des précédents films de Luc Besson comme «Nikita» avec Anne Parillaud, ou «Le cinquième élément» et sa muse de l'époque Milla Jovovich. Cette histoire qui multiplie les flashbacks séduira-t-elle le public français ?

Sorti le 21 juin aux Etats-Unis, «Anna» a fait chou blanc au box-office avec seulement 6,7 millions de dollars (près de 6 millions d'euros) de recettes lors des deux premières semaines d'exploitation. Un nouveau flop pour ce film au budget de plus de 30 millions de dollars (27 millions d'euros), qui vient s’ajouter à celui de «Valérian et la cité des mille planètes» (2017).

Et la presse nord-américaine n’a pas été tendre avec le cinéaste français qui, selon elle, manque cruellement d'imagination. TVA Nouvelles parle d’un «ratage magistral» avec une actrice «qui ne sait visiblement pas jouer». Pour The Hollywood Reporter, «Luc Besson ressasse "Nikita" dans ce film», et la performance de Sasha Luss est «assombrie par la controverse #MeToo autour du réalisateur», selon Variety.

Car au-delà de ses soucis en tant que producteur et homme d'affaires, Luc Besson est aussi visé par plusieurs accusations d’agressions sexuelles. Alors que la comédienne belgo-néerlandaise, Sand Van Roy, a déclaré avoir été victime de viol et avait déposé une plainte en mai puis en juillet 2018 à l’encontre du réalisateur, le parquet de Paris a classé l’affaire sans suite en février 2019. Luc Besson est également la cible de neuf autres femmes qui l’accusent toutes de gestes déplacés, voire d’agressions sexuelles par le passé, selon des témoignages recueillis par le site français, Mediapart. Des faits qui seraient en grande partie prescrits.

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