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10 livres de la rentrée littéraire à ne pas rater

Avec 524 livres à paraître d'ici octobre, la rentrée littéraire est l'une des plus réduites depuis 20 ans Avec 524 livres à paraître d'ici octobre, la rentrée littéraire est l'une des plus réduites depuis 20 ans. [Fred TANNEAU / AFP]

La rentrée littéraire bat son plein. Avec 524 romans, le public a le choix. Et certains livres ne passent pas inaperçus. CNews fait le point.

Amélie Nothomb, Soif, éd. Albin Michel

Tout commence par le titre. Un titre bien senti, court comme un pied de nez à la mode des titres à rallonges, et surtout universel : «soif». Le récit débute dans la cellule du fils de Dieu après son procès expéditif. L'homme fait alors l'expérience de la solitude au fond de sa minuscule cellule et repense à sa vie en attendant d'être crucifié dès le lendemain, calvaire qui ne sera pas épargné au lecteur, souffrant avec l'homme sous le poids de sa croix. Avant cela, le lecteur découvrira pour la première fois un Jésus-Christ humain qui la veille de sa mort, à la tombée de la nuit, se souvient comme il a aimé dormir durant son existence, comme il a d'ailleurs apprecié les plaisirs simples de l'existence, loin de l'image d'ascète et de sacrifice que l'on peut avoir du Christ.

De la figure du martyre, Amélie Nothomb fait le choix de s'éloigner pour faire place au récit d'un homme qui face à la souffrance, se sent abandonné par son créateur. Si ici, le Christ a vécu une histoire d'amour avec Marie-Madeleine, si quelques passages de l'évangile sont ici remis en question, l'écrivaine ne semble pour autant pas avoir de velléité de scandale mais une volonté de se rapprocher de l'humain que fut avant tout ce Jésus de Nazareth.

Au final, Amélie Nothomb sert une solide réflexion sur la condition humaine, dans ce qu'elle a de plus charnel, de la douleur à la soif en passant par la passion amoureuse. Qu'est-ce qu'un homme s'il n'éprouve pas l'expérience du corps ? Comment comprendre l'être humain si l'on est dénué d'enveloppe charnelle ? N'abandonnant aucunement son style corrosif, l'auteure de la « Métaphysique des tubes » livre un véritable OVNI littéraire qui s'adresse à tous. Un cru Nothomb 2019 aussi savoureux que piquant.

«Soif» d' Amélie Nothomb, éd. Albin Michel, 162p., 17,90€.

Laurent Binet, Civilizations, éd. Grasset

Et si Christophe Colomb n'était pas revenu d'Amérique ? Et si, les Incas avaient débarqué au Portugal, que serait devenu l'Europe ? Quel visage aurait pris la planète ? C'est ce qu'imagine Laurent Binet («HHhH») avec son nouveau roman, «Civilizations» (éd. Grasset). Tout commence lorsque quelques vikings en perdition dirigés par la fille d'Erik Le Rouge, apportent aux habitants de cette terre nouvelle (des Amérindiens jusqu'aux Incas), sans le savoir, quelques éléments qui pourraient s'avérer fortement utiles des siècles plus tard, comme le fer, le cheval ou encore les anticorps... Ce sont donc dans des conditions bien différentes que Christophe Collomb sera «accueilli». Les Incas débarquent alors à bord des grands voiliers d'un Christophe Colomb plutôt mal en point. Si un Lisbonne en proie aux flammes et aux pillages sera leur port d'arrivée, ils se dirigeront néanmoins très vite vers l'Espagne de Charles Quint. Là bas, ils devront survivre. Pour cela, en pleine Inquisition, renverser le pouvoir en place leur paraît une nécessité absolue.

On sent toute la joie qu'a dû ressentir Laurent Binet à se glisser dans la peau de ces personnages issus de civilisations si éloignées. Dans une langue très pure et inventive (ici, les Incas donnent des noms parfois très imagés aux choses qu'ils ne connaissent pas), l'auteur sert une uchronie revigorante autour d'une mondialisation inversée. S'il est dommage que l'auteur ne pousse pas plus loin son récit en imaginant ce que ce monde serait devenu aujourd'hui, le lecteur pourra se faire prendre par cet univers étonnant, où les évènements marquants de l'Histoire sont réduits à des anecdotes, où les faits religieux sont tournés en ridicule et où un chef Inca se promène dans les jardins de l'Alhambra, entouré d'une femme nue, de sa cour, de son puma et de ses perroquets.

«Civilizations» de Laurent Binet, éd. Grasset, 336 p., 22 €.

tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon, Jean-Paul Dubois, éd. de l'Olivier

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En prison pour une raison inconnue, Paul Hansen purge sa peine à Montréal depuis deux ans. Six mètres carrés à partager avec Horton, un gros bonnet des Hells Angel. Protégé par son compagnon de chambrée, Paul (le prénom préféré de l'auteur pour ses héros de papier) a tout le temps de penser à sa vie et à ceux qui lui manquent. Auparavant concierge dans la résidence Excelsior, il se remémore cette vie à aider les plus malheureux avant que le gérant du lieu ne change et que les conflits n'éclatent. Paul repense également à la femme de sa vie, mais aussi simplement à son chien, son enfance et ses parents. Peu à peu, on comprend alors que cette vie que l'on pressentait heureuse a basculé subitement, et on assiste, impuissant, à la chute d'un homme.

Amoureux de littérature américaine, et notamment des livres de John Updike et de Jim Harrison, Jean-Paul Dubois installe son roman au creux des grands espaces et livre un texte emprunt tout autant de mélancolie que d'humour. L'auteur de «Kennedy et moi» (Prix France Télévisions) et d'«Une vie française» (Prix Fémina) donne à lire cette petite musique douce que ses fans apprécieront ici plus que jamais. Amour, amitié, injustice... L'humaniste qu'est Jean-Paul Dubois aborde avec bienveillance quelques thèmes forts, avec ce petit sourire en coin qui reste sa marque de fabrique. Et comme à chaque fois, lorsqu'on referme un livre de Jean-Paul Dubois, on a du mal à laisser les héros partir.

«Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon», Jean-Paul Dubois, éd. de l'Olivier, 256 p., 19 €

Orléans, Yann Moix, éd. Grasset

Faisons fi de la polémique et revenons à l’essentiel. Les démentis de son père et de son frère ont certes placé l’ouvrage de Yann Moix au cœur d’une tempête familiale et médiatique. Mais au-delà du scandale quant à la véracité du texte, (et doit-on forcément connaître la vérité ?), «Orléans» est l’une des œuvres phares de cette rentrée. Un «roman», comme indiqué sur la couverture, qui a d'abord séduit pour ses qualités littéraires.

La capitale de ses plaies. Après «Rompre» (ed. Grasset), dans lequel il décortique l’art de la rupture, Yann Moix récidive avec «Orléans» (ed. Grasset), ou le récit intime, obscur et profond de son enfance. Celle d’un petit garçon solitaire, battu, torturé même, par ses propres parents.

En deux parties, le «dedans», le cosmos familial, et le «dehors», l’école et ses premiers amours, l’auteur fait revivre, de la maternelle aux mathématiques spécialisées - tout ce qu’il détestait - un passé dont il ne pourra jamais se défaire. Prisonnier de la ville d’Orléans «comme un condamné à perpétuité», où rien ne lui sera épargné, l’écrivain se souvient des coups de rallonge électrique, des séjours dans la cave, du traumatisme d’avoir été abandonné dans la forêt en pleine nuit, de l’humiliation d’arriver en pyjama à l’école, ou encore des morceaux de verre fourmillant dans sa chair.

«Pour Noël, je commanderais une bêche avec laquelle, dans un compartiment herbu du jardinet, je creuserais un trou où s'enfoncerait le couple qui m'avait fait naître.» Une jeunesse marquée par l’ignominie quasi quotidienne, avec pour seule compagnie, les livres. Des poèmes de Victor Hugo, qu'il envoyait à son amoureuse en lui faisant croire qu'ils étaient de lui, à André Gide, dont il a tout lu entre 13 et 16 ans, avant qu’ils ne finissent déchirés, ou brulés, c’est entre les lignes que Yann Moix s'est refugié.

«J’aimais le soleil. J’aimais la pluie. J’aimais chaque nuage. J’aimais les arbres et les buissons de la cour. Mes ‘parents’ m’eussent tué sur le coup s’ils l’avaient appris, mais je crois bien que j’aimais la vie.»

Habité par une plume aussi incisive que poétique, cet ouvrage autobiographique de 242 pages fait résonner, sans aucun pathos ni artifice, mais avec une sensibilité à fleur de peau, le cri toujours strident d’un enfant martyrisé. Un récit de survie, qui permet également d’approcher avec plus de justesse le personnage public.

«Orléans», Yann Moix, éd. Grasset, en librairies le 21 août.

La maison, Emma Becker, ed. Flammarion

Une condition mise à nue. Après avoir signé deux romans qui se confrontaient à la question de l’érotisme et du désir, Emma Becker est partie s’installer à Berlin, où elle s’est enfermée pendant deux ans, par choix, dans une maison close.

De cette expérience singulière de la prostitution est né un troisième ouvrage, Intitulé La Maison (ed. Flammarion), dans lequel l’écrivaine, sous le pseudo de Justine, ouvre les portes d’un monde interdit.

De chambre en chambre – la jaune, la mauve, ou encore le studio – la romancière plonge le lecteur dans le quotidien des occupantes, des femmes «puissantes», en abordant notamment leurs relations avec les clients, tantôt attachants, tantôt désagréables, mais aussi leur sexualité, à l’intérieur et à l’extérieur du bordel.

Un ouvrage sur la féminité subversif et drôle, qui balaye d’un grand coup de plume décomplexée, les préjugés et les tabous sur le milieu de la prostitution. A noter que «La Maison» est en lice pour le prix Renaudot, qui sera décerné le 4 novembre prochain chez Drouant.

La Maison, Emma Becker, ed. Flammarion.

Rose désert, Violaine Huisman, Gallimard

Seulement le deuxième livre de Violaine Huisman et un talent à couper le souffle. Un souffle que la romancière sait très bien manier puisqu'après «Fugitive, parce que reine», un premier roman autobiographique sur sa mère maniaco-dépressive, Violaine Huisman creuse un peu plus dans les sillons de sa vie avec cette fois le récit d'une traversée du désert, au sens propre comme au figuré. Dans «Rose désert», qui figure dans la première sélection du Prix Médicis, la narratrice raconte sa traversée du Sahara, depuis la Mauritanie jusqu'au Sénégal, à la suite d'une histoire toxique et passionnelle avec un amant cruel, chagrin d'amour qu'elle narre alors par intermittence.

Ces deux temporalités entremêlées permettent de mieux comprendre la jeune femme aveuglée par un amour trop grand et un manque de confiance en elle, mieux appréhender aussi cette jeune habitante de Brooklyn capable de partir en Mauritanie en sandales et sans même prévenir son consulat. Le lecteur pourra y croiser également cette mère, si excessive, une soeur presque trop sage, une amitié adolescente fusionnelle, un vieux et mystérieux légionnaire qui la prend sous son aile à son arrivée à Nouakchott ou encore quelques femmes du désert qui deviendront ses joyeuses camarades de voyage.

Pas de roman à l'eau de rose (désert), ni de réflexion trop psychologisante ou victimisante sur le caractère extrême d'un chagrin d'amour, mais simplement une évocation impressionniste de ce voyage d'abord, puis aussi et surtout de son passé, de ses amours et de sa famille. Si le destin de la protagoniste est loin de ressembler à celui de tout le monde, ce roman vibre d'une note très universelle grâce à l'art de Violaine Huisman d'évoquer les rencontres, l'amour, la sexualité, mais aussi la perte et l'échec. Un beau moment d'humanité.

Rose désert, Violaine Huisman, éd. Gallimard, 240 p., 19€.

«L'extase du selfie et autres gestes qui nous disent», Philippe Delerm, Le seuil

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Livre après livre, Philippe Delerm réussit la même prouesse : dévoiler l’humanité qui se cache dans les petites choses du quotidien, le tout avec sincérité et poésie.

Un caddie qui tourne mal sait ici parler de notre société de consommation, un homme qui tourne son volant avec la paume de ses mains en dit beaucoup sur son arrogance et sa misogynie, le doigt qui fait défiler les photos sur un smartphone nous parle de notre rapport à la mémoire. Un verre à la main sans le boire ? Et à défaut de vin sur la langue, c’est ce moment suspendu que l’on déguste.

Unique en son style, l’auteur de la célébrissime «Première gorgée de bière» publie en cette rentrée littéraire « L’extase du selfie et autres gestes qui nous disent » (Le Seuil) au titre presque mensonger. Et tant mieux. Car s’il est bien question de temps en temps des travers de notre société contemporaine, l’écrivain s’en empare pour mieux se moquer gentiment du genre humain dans toutes ses habitudes absurdes, coquettes ou attachantes. « Il est jubilatoire de prendre des attitudes très contemporaines qui en même temps parlent de choses intemporelles », explique l’écrivain.

« Quand on vieillit, ressentir la vie de manière ample peut être quelque chose de formidable », indique celui qui adore regarder les matchs de foot avec ses petits-enfants du haut de ses centaines de matchs déjà regardés. Rien de véritablement nostalgique dans sa manière d’appréhender le monde, Philippe Delerm regarde ce dernier changer et les Hommes rester fondamentalement les mêmes : tour à tour inconsistants, frimeurs, résignés, orgueilleux et parfois menteurs. Pourtant, l'écrivain ne se départit jamais d'une certaine bienveillance. Et le miracle se reproduit : on savoure le Delerm nouveau avec à chaque fois, ce même plaisir simple. Mission accomplie monsieur Delerm.

L’extase du selfie et autres gestes qui nous disent, Philippe Delerm, éd. Du Seuil, 120 p., 14,50€.

«Encre sympathique», Patrick Modiano, Gallimard

Le Prix Nobel de littérature 2014 publie son vingt-neuvième roman et avec lui une nouvelle déambulation dans les rues d'un Paris disparu. Magie de cette «encre sympathique» : le lecteur plonge une fois de plus dans les pages de Patrick Modiano comme on se prend à rêver les yeux ouverts dans un moment suspendu.

Il est question ici «d'une simple fiche dans une chemise à la couleur bleu ciel qui a pâli avec le temps». Le narrateur - un certain Jean Eyben - se souvient. Trente ans plus tôt, il travaillait dans une agence de détective dirigée par un certain monsieur Hutte (clin d'oeil à son roman «Rue des boutiques obscures» qui avait vu naître ce personnage). A l'époque, ce patron énigmatique lui avait demandé d'enquêter sur la disparition d'une jeune femme - une certaine Noëlle Lefebvre - . Très peu d'informations sur cette vendeuse de sacs chez Lancel si ce n'est une carte des PTT permettant de retirer son courrier au guichet de la poste restante. De la rue de la Convention à la rue Vaugelas en passant par le boulevard Brune, Jean Eyben glâne quelques informations éparses jusqu’à se retrouver à Annecy quelques années auparavant, puis enfin à Rome, le lieu du dénouement très «modianesque» de cette histoire.

Certains, même parmi ses plus grands fans, diront que le Prix Nobel de littérature ne cesse d'écrire toujours le même livre. Mais qu'importe. Comme d'accoutumée, l'écrivain part ici à la recherche de la mémoire au gré des rues de la capitale, des loges de gardienne et des cafés de quartier. Patrick Modiano tient la gageure d'une écriture exigeante destinée pourtant au public le plus large. Car au final, ses réflexions élégantes autour de la mémoire, de l'intuition, de l'identité et du temps, ne peuvent que parler à tout le monde.

Et si les points de vue démultipliaient les histoires ? Une identité peut-elle en cacher une autre ? Le voyage permet-il d'effacer la mémoire et d'inventer sa vie ? Patrick Modiano reste, lui, maître dans l'art de jouer avec ce temps. Einstein, et sa théorie de la relativité, aurait apprécié.

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Patrick Modiano, Encre sympathique, Gallimard, 137 p., 16€.

Le couteau, Jo Nesbo, Gallimard

Celui qui suit les aventures de l’inspecteur Harry Hole ne peut que rester bouche bée durant les 600 pages que contient ce polar norvégien signé Jo Nesbø. On pensait avoir tout vu des ombrageux recoins de la vie du flic d’Oslo mais on suffoque à l’idée de ne pas pouvoir l’aider.

L’univers gris et froid de la capitale norvégienne accueille l’enquête la plus difficile - et de loin - du policier. Difficile de raconter l’histoire de ces nouvelles aventures d’Harry Hole sans risquer de spoiler le lecteur. Tout commence avec un meurtre. Pas n’importe lequel, celui d’une personne très proche de l’inspecteur dont on ne peut que taire le nom par respect pour les fans des romans de Jo Nesbø. Le flic qui s’autodétruit avec tant de talent depuis «L’Homme chauve-souris» en 2003 doit cette fois s’accrocher à la vie, malgré lui.

L’écrivain norvégien ficèle une intrigue impensable et implacable, à la noirceur de jais, sans jamais tomber dans la surenchère. S’il semble flirter avec le rebondissement de trop, celui-ci n’arrive pourtant jamais et le lecteur en arrive à vouloir refuser l’histoire dans laquelle l’auteur l’entraîne. Il l’y entraîne avec tellement de force et de suspense qu’on l’y suit, mal à l’aise, gêné d’être le voyeur indécent de cette chute abyssale, celle de Harry Hole. Difficile de raconter l’histoire sans risque de spoiler le lecteur.

Ce livre marque un tournant dans la saga Hole. Deux tournants même, et les dernières lignes du roman prennent la forme d’un irrespirable teasing. Après la révélation finale, Jo Nesbø laisse le fan à mi-chemin entre le soulagement d’en avoir terminé avec le calvaire de Harry et l’irrépressible envie de lire la suite du meilleur opus de la série.

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Le Couteau, de Jo Nesbø, Série noire, Gallimard, 608p., 22€.

Millenium, T.6, «La fille qui devait mourir», Actes Sud

Millenium, c'est fini. Peut-être l'occasion de se (re)plonger dans la célebrissime saga créée par Stieg Larsson décédé en 2004, reprise depuis par le suédois David Lagercrantz qui boucle la saga en beauté avec «La fille qui devait mourir», sorti en août dernier. Ici, le journaliste d'investigation Mikael Blomkvist en pleine enquête sur des «usines à trolls» russes qui diffusent de fausses informations en vue de deséquilibrer les régimes occidentaux. Parallèlement, un SDF est retrouvé dans un sale état est retrouvé mort. Ce dernier aurait eu quelques tuyaux quant à des figures politiques suédoises mortes dans un accident de haute montagne. Lisbeth Salander, elle, a quitté la Suède. A Moscou pour régler des affaires de famille, notamment avec sa soeur en prises avec quelques personnages douteux dont des responsables d'«usines à trolls». Elle va être amenée à collaborer à nouveau avec le journaliste...

Si Actes Sud l'assure : cette «fille qui devait mourir» est bien le dernier opus de Millenium, aucun lecteur n'aura envie, en refermant, cet épais volume de délaisser Lisbeth Salander, l'une des héroïnes de roman les plus sauvages, complexe, humaine, qui soit.  Au sein de courts chapitres, scènes d'action parfois terrifiantes, dimension politique et vies privées se mêlent dans la grande tradition de Millenium. Les intrigues, elles, vont peu à peu former un grand puzzle où tout va finir par se recouper, faisant rentrer ce livre dans la catégorie de ceux qu'on dévore et qu'on n'oublie pas.

Millenium, T.6, «La fille qui devait mourir», Actes Sud, 384 p., 23 €.

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