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3 choses à savoir avant de se lancer dans le nouveau roman de James Ellroy

James Ellroy publie «La Tempête qui vient» aux éditions Rivages James Ellroy publie «La Tempête qui vient» aux éditions Rivages[JOEL SAGET / AFP]

«La tempête qui vient» de James Ellroy sort aujourd’hui en librairie. Avec lui, un vent de folie s’abat sur les libraires qui s’attendent à un déferlement de fans.

Si tout le monde s’accorde sur l’immense talent du romancier américain, il n’est pourtant pas l’auteur de polars le plus facile à aborder. Que faut-il savoir avant de plonger dans ces 700 pages ébouriffantes ?

Avoir lu (une partie de) l’œuvre de James Ellroy

Rien ne sert de se lancer dans cette « Tempête qui vient » si vous n’avez pas lu le roman précédent de James Ellroy, «Perfidia», premier tome touffu (700 pages !) de sa nouvelle quadrilogie. D’ailleurs, au vu de la complexité des intrigues et des personnages, il vaut mieux connaître le fameux «Quatuor de Los Angeles», son œuvre foisonnante en quatre tomes écrites entre 1987 et 1991 dont «Le Dahlia noir» et «L.A. confidential» font partie et où l’on découvrait certains des personnages qui évoluent dans cette nouvelle œuvre, quelques années auparavant.

«La tempête qui vient» débute le 30 décembre 1941, un peu moins d’un mois après l’attaque de Pearl Harbor. A Los Angeles, les rafles au sein de la communauté se multiplient et certains policiers, comme Dudley Smith (que les lecteurs assidus de James Ellroy connaissent déjà donc) essaient de tirer profit de cette situation. C’est alors qu’un cadavre est découvert. Ce dernier pourrait avoir un rapport avec une affaire de braquages de trains plusieurs années auparavant.

Connaître un peu l’histoire (très sombre) de James Ellroy

James Ellroy est souvent surnommé le « demon dog» des lettres américaines ou « chien fou », surnom qu’il accepte d’ailleurs volontiers. Et tout cela ne vient pas de nulle part. L’auteur américain, connu pour son extrême franc-parler et son goût de la provocation (en interview notamment) n’a pas toujours baigné dans le monde ouaté de la littérature. Suite à l’assassinat de sa mère - qui marque toute son œuvre - et à son renvoi du lycée en 1958, James Ellroy s’enrôle brièvement dans l’armée à 17 ans avant d’abandonner les drapeaux pour embrasser la vie dans la rue. Une époque où le futur romancier goute à de nombreux paradis artificiels et vit de petits larcins. Il est même reconnu coupable de quelques cambriolages avant de filer en prison, tomber gravement malade et arrêter finalement ses bêtises. Si le bad boy se réfugie alors dans les livres, il garde certainement de cette époque le goût pour le côté noir de l’existence. Au fil de ses livres, rien ne devient d’ailleurs plus rose… Ce nouveau roman ne fait pas figure d'exception.

Aimer le politiquement incorrect

Lorsqu’on connaît un peu de la vie du grand écrivain américain, on se doute bien qu’il ne va pas se mettre à écrire de la new romance sur un coup de tête. Et ce nouveau roman est bien «deeper and darker», comme le décrivait François Guérif, son éditeur chez Rivage, lors d’une récente rencontre avec des libraires. Ainsi, entre cette histoire de meurtre, quelques trafics de drogue, un incendie criminel, quelques nazis hystériques, des histoires d’amours flamboyantes et quelques flics corrompus, tout s’orchestre comme il se doit grâce au style inimitable de James Ellroy : vif, dense, sec. Sa langue, elle, claque comme un fouet sur la rétine. Que les adeptes du politiquement correct passent leur route car, en s’attaquant depuis trente ans à l’histoire américaine, James Ellroy compte bien la réécrire à sa sauce, sur un versant plus noir que jamais. Rien n’est épargné au pays de Roosevelt. Que l’on aime ou qu’on le déteste, James Ellroy fait en tout cas partie du cercle très fermé des écrivains plus que jamais nécessaires.

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«La tempête qui vient», James Ellroy, Rivages noir, 850 p., 24,50€.

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