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Dans son livre «La haine dans les yeux», le commissaire Le Bars décrypte «La détestation du flic»

Le commissaire David Le Bars signe un livre sans concession sur la détestation de la police Le commissaire David Le Bars signe un livre sans concession sur la détestation de la police[© DR / Albin Michel]

Comment en est-on arrivé à cette haine de la police et quelles seraient les mesures pour l’atténuer ? Le commissaire-divisionnaire David Le Bars évoque dans le livre «La Haine dans les yeux» les responsabilités de chacun et reste rivé à l’idée qu’il n’est pas trop tard pour sortir de cette spirale négative.

Sans concession. David le Bars, patron du Syndicat des commissaires de la police nationale (SCPN) signe le livre «La Haine dans les yeux» (éd. Albin Michel) en collaboration avec le journaliste Frédéric Ploquin. Au fil des pages, le commissaire-divisionnaire ne ménage personne et trace le portrait d’une police mal-aimée des jeunes, de la population, des journalistes, des syndicalistes et de certains politiques. En tentant de présenter la sûreté publique telle qu’elle est, avec ses forces et ses failles, David Le Bars s’appuie sur son expérience et son amour du métier pour délivrer bien plus que des anecdotes et évite ainsi l’écueil du livre de souvenirs.

Une image mise à mal

Le récit structuré et équilibré ne se retranche pas derrière une paranoïa, justifiée ou non. Ce n’est pas le propos. Le propos, c’est la haine, un terme fort que Le Bars développe. Il explique ainsi pourquoi les flics, mot qu’il affectionne, rencontrent tant de mal à renouer le lien avec la population. Cette haine a aussi changé de face. Celle des voyous, il pourrait la comprendre. En revanche, celle colportée par certains journalistes et politiques, trop heureux selon lui, de surfer sur la tendance anti-police actuelle, il ne l’admet pas.

La haine ordinaire

Le rapport à la violence a également changé. Le lecteur est confronté à une haine devenue ordinaire, à une violence nouvelle, excessive et gratuite que l’auteur relate avec sincérité. Il dénonce l’attitude d’une hiérarchie parfois frileuse, raconte son quotidien de flic de terrain, entre faits d’armes et désillusions, et propose des débuts de piste pour améliorer l’efficacité de la police. A travers la crise des gilets jaunes, son vécu personnel des attentats du 13 novembre 2015, le policier dénonce le dénigrement de la mission des fonctionnaires et les difficultés matérielles à mener celle-ci.

Des solutions pour faire évoluer la police

Il faut remettre l’humain au cœur des préoccupations, c’est le constat qu’il tire quand il s’interroge sur les suicides dans la police. Solidarité, entraide et amitié entre collègues transparaissent, comme le souvenir désuet d’une époque révolue. David Le Bars nous rappelle combien l’esprit de corps est important et combien il est nécessaire de le retrouver. La police aussi doit changer, le commissaire le sait, et il s’essaie à présenter des solutions pour transformer cette haine. Le défi est ambitieux, tant le fossé semble s’être creusé entre une certaine partie de la population et ses forces de sécurité.

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«La Haine dans les yeux», de David Le Bars et Frédéric Ploquin. Editions Albin Michel, 224 p., 18 €.

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