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Les journaux de confinement des personnalités suscitent la colère des internautes

La romancière Leïla Slimani publie chaque jour un billet dans «Le Monde».[© Lionel BONAVENTURE / AFP]

En cette période trouble où chacun est reclus chez soi, nombreux sont les écrivains et les artistes à raconter leur quotidien dans des journaux de confinement. Des impressions partagées qui agacent fortement les internautes.

Toutes catégories confondues, les Français sont invités à rester chez eux et à limiter leurs sorties au strict minimum. Une épreuve complexe, angoissante, inédite, qui pourrait s’éterniser afin d'enrayer la propagation de l'épidémie de coronavirus.

L’urgence de poser des mots sur les maux, dans une démarche cathartique, s’est rapidement imposée pour de nombreuses personnalités, à l’instar de Marie Darrieussecq. Dans son journal du confinement publié dans  Le Point, la romancière parisienne, exilée en début de semaine dans sa maison d’enfance au Pays basque, évoque ses journées en compagnie de son mari – en télétravail – et de ses enfants. Chaque jour, elle explique comment elle occupe son temps libre, et fait part de ses émotions et de celle de ses proches.

«Dans l'immédiat, la petite joue de la guitare au sous-sol. J'ai un contrat avec elle : elle fera ce qu'elle voudra, mais lira trente pages par jour. Deux biches broutent dans notre jardin en friche», écrivait l’auteure de «La mer à l’envers», ce mercredi 18 mars. Le lendemain, elle confiait : «Nous planquons au garage notre voiture immatriculée à Paris et prenons la vieille que nous gardons ici. Je sens qu'il n'est pas bon de rouler avec un 75 aux fesses… Nous partons voir la mer.»

Darrieussecq et Slimani «déconnectées de la réalité»

S’il n’avait certainement pas volonté de choquer, ce journal de bord a suscité la colère et l’indignation de nombreux internautes qui dénoncent une personnalité «déconnectée de la réalité», et de tous ceux qui vivent ce confinement dans un 15m2, loin du chant des oiseaux.

Des réactions violentes dont a également été victime la romancière Leïla Slimani qui rédige, elle aussi, son journal de confinement pour «Le Monde». Dans l’un de ses billets, celle qui a obtenu le prix Goncourt en 2016 pour «Chanson douce», racontait ses insomnies : «Cette nuit, je n’ai pas trouvé le sommeil. Par la fenêtre de ma chambre, j’ai regardé l’aube se lever sur les collines. L’herbe verglacée, les tilleuls sur les branches desquels apparaissent les premiers bourgeons.»

A la lecture de ces mots, la sentence ne s’est pas fait attendre sur les réseaux sociaux. «Grotesque», «germanopratin plaintif», «bourgeoises décervelées et auto-centrées», autant de termes élogieux pour caractériser le comportement de Marie Darrieussecq et Leïla Slimani.

Lou Doillon qualifiée de «bobo»

Si les écrivaines en ont pris pour leurs grades, la chanteuse Lou Doillon a également essuyé de vives critiques à propos de son journal sur France Culture.

Après avoir confié que sa grande peine était «qu’on ne considère pas les magasins de fourniture de dessin essentiels à la nation», la sœur de Charlotte Gainsbourg et fille de Jane Birkin s’est vu qualifier de «bobo» et de «pauvre fille... riche et vulgaire».

Il semblerait que beaucoup de Français préfèreraient lire les confidences du personnel soignant, des caissiers, ou encore des employés d’Amazon, qui sont en première ligne pour gérer cette guerre sanitaire.

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