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Réouverture des librairies : 7 polars à se procurer d'urgence

Avant même la réouverture des librairies, on peut y commander de bons polars Avant même la réouverture des librairies, on peut y commander de bons polars[© Jessica Ruscello / Unsplash]

Avec la fermeture des librairies, les ouvrages sortis juste avant le confinement ont eu du mal à trouver leur public. Voici une sélection de 7 polars à aller dénicher d'urgence en rayon, maintenant que les libraires accueillent de nouveau les lecteurs.

«Chez nous» de Louise Candlish (Sonatine)

L'histoire : Imaginez qu'un beau jour, vous rentrez chez vous et à la place d'y retrouver mari et enfants, vous tombez sur un camion de déménagement, deux inconnus en train de poser leurs affaires dans votre foyer, votre famille évanouie dans la nature, tout comme vos meubles et affaires personnelles. C'est ce qui arrive ici à Fiona, une quadra anglaise séparée de Bram, qui pensait avoir opéré une «séparation intelligente» en optant pour le «nesting», une garde alternée très en vogue en Grande-Bretagne qui consiste à élever les enfants dans un même lieu, seul les parents changeant régulièrement de foyer.

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Ce qu'on a aimé : on comprend vite pourquoi ce thriller est un véritable best-seller outre-manche. «Chez nous» change des intrigues purement policières et fait partie d'une catégorie qui parle finalement à tout le monde (surtout en ces temps de confinement) : le «domestic suspense». L'intrigue est complexe, tout comme les personnages très bien campés. En outre, à la manière d'un bon épisode de Desperate Housewives, on s'enfonce avec passion dans le quotidien cauchemardesque de cette femme dont la vie a basculé du jour au lendemain.

Chez nous de Louise Candlish, éd. Sonatine, 480 p., 22 €.

«Tuer le fils» de Benoît Séverac (La manufacture de livres)

L'histoire : il y a 13 ans, Mathieu Fabas a tué un homme. Un meurtre absurde, commis pour prouver à son père qu’il était un dur, histoire de gagner enfin son estime, de montrer qu’il était capable d’agir comme un vrai mec. Lorsqu’il sort de ces longues années de prison, la première visite de Mathieu est pour son père. Mais le lendemain, ce dernier est retrouvé assassiné. Bien sûr, le coupable tout désigné est ce fils qui a toutes les raisons de vouloir se venger. Mais cette histoire ne sonne pas juste pour l’équipe de la police criminelle qui suit l’affaire. Retour sur l’enfance du coupable présumé, enquête dans les milieux louches fréquentés par le père, hésitations et trouble de ces flics pleins de nuances : on suit pas à pas une affaire pleine de rebondissements.

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Ce qu'on a aimé : une histoire vibrante, une galerie de personnages auxquels on ne peut que s’attacher, une relation père-fils pleine de profondeur, un rythme sans faille et des petites touches d’humour : voici un polar qu’on dévore de la première à la dernière page et un auteur qu’il faudra suivre, c’est certain.

Tuer le fils, Benoit Séverac, La Manufacture de livres, 288 p., 18,90 euros

«L'usurpateur» de Jorn lier Horst (Folio Policier)

L'histoire : dans la famille Wisting, il y a d’abord le père, William, enquêteur tenace et appliqué qui approche de l’âge de la retraite et a acquis par l’expérience cette connaissance des hommes qui fait les meilleurs flics.  Mais pour rendre les choses plus intéressantes dans cette série de polars norvégiens, il faut aussi compter sur Line Wisting, la fille, jeune journaliste spécialisée dans les affaires criminelles, débrouillarde et entêtée. Leurs métiers respectifs les entrainent souvent sur les mêmes terrains et dans ce troisième polar consacré à leurs enquêtes, chacun se trouve aux prises avec un cadavre. Un vieil homme retrouvé mort devant sa télévision. Un inconnu découvert en pleine forêt. Deux mystères.

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Ce qu'on a aimé : les enquêtes parallèles se croisent et se recroisent pour former un polar addictif en diable et terriblement bien ficelé. Et une fois ce roman fini, on n'a qu’une envie, dévorer les autres livres de la série.

L'usurpateur de Jørn Lier Horst, Folio policier, 448 p., 8,50€.

«Sang chaud» de Kim Un-Su (Matin calme)

L'histoire : petite incursion en terre asiatique avec ce thriller passionnant et très noir qui nous emmène à la découverte des mafias Sud-Coréennes. Huisu est le disciple de l’un des vieux « parrains » de la pègre locale œuvrant dans le port de Busan. Mais l’arrivée de la quarantaine le pousse à s’interroger sur l’avenir : faut-il continuer à jouer les hommes de mains pour un autre ou serait-il temps de voler de ses propres ailes ? Alors que s’engage une véritable lutte de pouvoir entre des gangs rivaux, Huisu se lance en pleine guérilla, avec son lot de manigances, traitrises, code d’honneur des anciens et appétit démésuré de la jeune génération.

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Ce qu'on a aimé : une tension à son comble, des dialogues qui claquent, des personnages qui ne manquent pas de profondeur et une atmosphère non dénuée de poésie. De quoi devenir adepte du polar coréen, aussi noir et léché que le cinéma de la même nation.

Sang chaud de Kim Un-Su, éd. Matin calme, 476 p., 22 €.

«Champ de tir» de Linwood Barclay (Belfond)

L'histoire : Promise Falls. Barry Duckworth a besoin de repos après son enquête autour d'un serial killer obsédé par le chiffre 23 («Vraie folie», Belfond, 2019). Pourtant, il va falloir reprendre du service avec la déposition étrange d'un homme affirmant avoir été kidnappé et torturé, un tatouage dans le dos l'accusant d'être lui-même un meurtrier. De son côté, le privé Cal Weaver doit protéger celui que les journalistes et réseaux sociaux ont renommé «Big baby», un gosse de riche surgâté par son père mais aujourd'hui accusé d'homicide involontaire. Les deux hommes vont devoir à nouveau collaborer pour lutter contre une chasse aux sorcières gênante.

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Ce qu'on a aimé : le retour des délicieux personnages que sont l'inspecteur Barry Duckworth et du privé Cal Weaver, moins d'un an après «Vraie folie», est un véritable plaisir en soi. L'auteur canadien prolifique sert à nouveau une histoire pleine de rebondissements et de personnages troubles. Des vies que l'on devine, les unes après les autres, vont surgir angoisses, solitudes et coups bas des temps modernes.

Champ de tir de Linwood Barclay, 480 p., 21,90€.

«Les cicatrices» de Claire Favan (Harper Collins Noir)

L'histoire : Des femmes sont enlevées, attachées et torturées par un mystérieux serial killer. De son côté, Owen est un homme piégé par son ex-femme et sa belle-famille. Divorcé, il ne peut se résoudre à quitter la maison face à cette ex qui enchaîne les tentatives de suicide et son ex beau-père et patron qui lui fait du chantage affectif. Tout cela n'est rien en comparaison du calvaire qui l'attend. Son ADN est retrouvée sur une scène de crime du tueur en série qui sévit depuis longtemps dans la région.

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Ce qu'on a aimé : âmes sensibles s'abstenir. Claire Favan, auteure de «Tueur intime» et «Tueur de l'ombre», diptyque très remarqué par la presse et le public, signe encore une fois un thriller noir et sanglant. Des «Cicatrices» en rouge et noir donc pour un rythme qui, dès les premières pages, savent embarquer le lecteur jusque vers l'insondable, car l'auteure nous balade bel et bien et nous plonge dans les psychologies très fouillées de personnages où la question de la résilience n'est jamais loin. Une romancière à suivre de près.

Les cicatrices de Claire Favan, Harper Collins Noir, 368 p., 20€.

«Fermer les yeux» d'Antoine Renand (Robert Laffont)

L'histoire : tout commence lorsque l'inspecteur Dominique Tassi s'endort au volant, tombe dans un ravin avec sa petite fille à l'arrière de sa voiture. Il s'en sort indemne, elle décède sur le coup. Sa vie détruite, son mariage fichu, Tassi est désormais un véritable déchet alcoolisé. En 2005, dans un petit village du sud de la France, une petite fille est retrouvée morte et victime de sévices multiples. Si le coupable est tout trouvé en la personne d'un marginal du coin, des années plus tard, un fait divers est rapporté à la télévision. D'autres jeunes filles auraient été victimes des mêmes sévices. Persuadé qu'il a envoyé un innocent en prison quinze ans auparavant, l'inspecteur désormais à la retraite fait appel à Nathan, un écrivain spécialisé dans les tueurs en série, pour tenter de faire surgir la vérité.

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Ce qu'on a aimé : certes l'inspecteur cabossé par la vie et usé par la boisson n'est pas une première dans le monde du polar mais Antoine Renand, auteur de «L'empathie», signe un roman sensible à hauteur d'homme. Le passé de Nathan, comme celui de Tassi, hante ce livre construit de manière très cinématographique (Antoine Renand a d'ailleurs fait des études de cinéma). Les âmes sensibles doivent là aussi passer leur chemin car les détails très crus de ces meurtres sont légion. Mais le propos n'est pas là et ce sont plutôt les tribunaux populaires et médiatiques qui forment le coeur du livre. De quoi ne pas laisser le lecteur indemne.

Fermer les yeux d'Antoine Renand, 464 p., Robert Laffont, 19 €.

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