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Trois raisons de lire «Femmes sans merci», le nouveau roman de Camilla Läckberg

Camilla Läckberg a vendu 25 millions de livres à travers le monde Camilla Läckberg a vendu 25 millions de livres à travers le monde. [Capture d'écran / Actes Sud]

Ce 3 juin, Camilla Läckberg publie «femmes sans merci», un polar glaçant qui secoue. Voici trois bonnes raisons de se le procurer immédiatement.

L'histoire est celle d'Ingrid, Brigitta et Victoria. Trois femmes qui ne se connaissent pas mais vivent l'horreur au sein de leurs cellules familiales. Brigitta est battue par son mari et n'ose se faire soigner de son cancer du sein, de peur que le médecin remarque ses ecchymoses, Ingrid - qui a mis sa carrière entre parenthèse pour élever sa fille - est trompée par son époux avec une jeune femme plus belle et plus carrieriste, quand Victoria, d'origine russe - choisie «sur catalogue» par un homme aussi macho qu'alcoolique - se retrouve prisonnière de ce mariage. Lorsqu'elles se retrouvent sur un forum sur le web, elles décident de monter un plan pour en finir.

Un format court (et oui, parfois ça compte)

Pour tout ceux qui n'ont pas le temps de se lancer dans de gros pavés - ce qui est souvent le cas dans la catégorie polars -, ce «Femmes sans merci» est ce qu'on appelle une «novella», soit un court roman ou une longue nouvelle (au choix). Ces 144 pages se tournent comme on monte dans un grand huit : sensations assurées. A l'intérieur même de ce petit volume, les chapitres sont très découpés et se concentrent à chaque fois sur l'histoire de l'une de ces trois femmes. De quoi tenir en haleine jusqu'au point final.

#Metoo, la vengeance des femmes

Ce n'est pas un secret pour ses (très nombreux) fans : Camilla Läckberg soutient la cause des femmes dans la plupart de ses romans et a, en outre, fondé une société qui milite pour l'égalité salariale entre hommes et femmes. Dans son roman sorti l'an dernier («La cage dorée», Actes Sud), la star du polar scandinave décrivait déjà une femme piégée dans une union par un mari volage puis sa revanche.

Ici, la romancière réitère mais avec plus de force que l'an dernier et montre à quelle vitesse ces femmes sont entrées dans un engrenage. D'abord celui de l'enfermement et de la soumission puis celui de la vengeance et de la haine. Au-delà du thriller, il est aussi question du pouvoir des hommes dans l'entreprise avec la figure de Tommy, le mari infidèle d'Ingrid, qui défend ici deux collaborateurs pourtant coupables de harcèlement sexuel. Un relent d'affaire Weinstein.

Loin d'être une incitation à la violence, cette novella est l'occasion de soulever le sujet de la condition des femmes même dans un pays comme la Suède, réputé pour réfléchir activement à son amélioration.

L'art du suspense

Avec plus de 25 millions de livres vendus à travers le monde, la romancière n'a plus rien à prouver en terme d'écriture et de scénarios glaçants. C'est néanmoins toujours un bonheur de retrouver à chaque fois cette plume trempée dans un shot de concision et de sang-froid. Camilla Läckberg ne tourne pas autour du pot et décrit en peu de mots ces femmes blessées par la vie, ces maris violents et égoïstes, mais aussi ces cheminements personnels bourrés d'erreurs et donc d'humanité. En très peu de mots aussi, elle fait basculer la réalité dans un engrenage de choix irrémédiables, dont on en sort K.O. Un sans faute.

Femmes sans merci, Camilla Läckberg, Actes Sud, 144 p., 14,90€.

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