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Disney : une histoire d'amour avec la France en 10 anecdotes

Rémy, héros du film d'animation «Ratatouille» pose devant la tour Eiffel et les quais de Seine. [© Disney]

«La Belle et la Bête», qui est désormais disponible en live-action sur la plate-forme de streaming Disney+, reste un hommage appuyé de la firme aux grandes oreilles à la France. Et si l'on remonte l'histoire, les liens entre le fondateur Walt Disney et l'Hexagone sont nombreux. Voici 10 anecdotes qui le prouvent.

Le spécialiste de la pop culture Sébastien Durand nous a apporté son expertise pour passer à la loupe ces grands classiques. Quand on cherche de grands contes de fées, de grands romans, de grandes œuvres picturales ou architecturales qui ont marqué l’histoire, on croise inévitablement le chemin d'artistes français. Toute sa vie, Walt Disney (1901-1966) a logiquement puisé dans notre patrimoine pour donner vie à ses rêves les plus fous.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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«Grand conteur, il était aussi considéré comme un artiste avant-gardiste à son époque. C'est lui qui a inventé Mickey en 1928, qui a ajouté le son et la couleur aux dessins animés de l'époque, qui s'est intéressé à la musique contemporaine savante», explique Sébastien Durand. Ami des peintres Salvador Dali et Pablo Picasso, Walt Disney montrait une soif importante de culture. Une richesse que lui apportait la France, terre d'origine de ses aïeuls.

Des descendants originaires d’Isigny-sur-Mer

Quand il a construit son premier parc d’attraction en Californie, près de Los Angeles, Walt Disney souhaitait mettre un blason sur le château de «La Belle au Bois Dormant», construction que l’on retrouve aussi à Paris. Dans les années 1950, il a demandé à des généalogistes d’enquêter sur l’histoire de sa famille afin de trouver un emblême. Il savait que sa famille venait d’Irlande, et qu’elle s'était rendue au Canada, avant de s’installer aux Etats-Unis. En remontant les siècles, les spécialistes ont découvert que la famille Disney avait des racines en France.

En effet, Hugues et Robert Suhard ont été nommés par Guillaume le Conquérant, en 1066, «seigneurs» du petit village d’Isigny-sur-Mer dans le Calvados, pour avoir participé à la conquête de l’Angleterre. Ces «seigneurs» ont fait souche outre-Manche, fondé des villes, et le nom «D’Isigny» est devenu, en s’anglicisant, «Disney». Le blason du château emblématique du parc représente donc les lions qui figurent sur le blason de Normandie. A un détail près, alors qu’il n’y en a que deux officiellement, Walt Disney a souhaité en mettre trois. «La folie des grandeurs», selon Sébastien Durand. A noter également que le beurre que l'on sert sur les tables des restaurants des parcs Disney provient de la commune d'Isigny-sur-Mer.

«La Belle et la Bête», un hommage à Cocteau

Ce classique d’animation des studios Disney datant de 1991, qui a été adapté en prises de vues réelles en 2017, est un hommage au film éponyme réalisé par Jean Cocteau sorti en 1946, et dont Walt Disney était fan. Le village où réside Belle a été baptisé Villeneuve, qui célèbre la romancière française et auteur du conte de fées d’origine, Gabrielle-Suzanne Barbot de Villeneuve.

Pour les décors, l’équipe s’est inspirée de Conques, ainsi que de Carennac, Sarlat et Monpazier dans le Sud-Ouest, et de Noyers-sur-Serein en Bourgogne. Les lustres en verre qui apparaissent dans le château de la Bête rappellent ceux de Versailles. Le personnage de Lumière rend également hommage au chanteur et acteur de Ménilmontant, Maurice Chevalier, grand ami de Walt Disney.

Blanche-Neige n’aurait jamais existé sans un détour par les Champs-Elysées

En 1935, Walt Disney, qui planchait sur «Blanche-Neige et les Sept Nains», premier film d’animation, avait décidé de revenir dans la capitale française après y avoir séjourné pendant son adolescence. Alors qu’il était en train de se promener sur l’avenue des Champs-Elysées, il a découvert que le cinéma «Lord Byron», à deux pas de l’actuel UGC George-V, diffusait ses cartoons qui duraient pour la plupart une heure et demie. «Aux Etats-Unis, les banquiers et les producteurs de cinéma ne voulaient pas financer le projet «Blanche-Neige» car ils étaient persuadés que les enfants ne pourraient pas rester concentrés et attentifs devant un film aussi longtemps», explique Sébastien Durand.

Bien décidé à leur prouver le contraire, Walt Disney s'est présenté - dans un très mauvais français - au projectionniste, et lui a demandé l’affiche du film pour la rapporter chez lui et convaincre les plus réfractaires. «Les petits Parisiens étaient capables de rester dans une salle pendant une heure et demie. Pourquoi les Américains ne pouvaient-ils pas faire de même ?», plaisante Sébastien Durand. Le long-métrage, adapté du conte des frères Grimm, sort le 21 décembre 1937, à Hollywood.

Un lien étroit avec la Croix-Rouge

Au lendemain de l’armistice de la Première Guerre mondiale, alors qu’il n’a que 17 ans, Walt Disney, qui a falsifié ses papiers d’identité pour intégrer l’armée américaine, quitta pour la première fois les Etats-Unis pour la France, plus précisément Le Havre. Lui dont le voyage a été reporté pour cause de grippe espagnole, allait travailler de longs mois pour la Croix-Rouge. Il sera affecté près de Saint-Cyr-l’Ecole, à Paris ou encore dans un camp à Neufchâteau.

«Walt a été engagé pour conduire des ambulances ou servir de chauffeur pour des généraux américains. Comme les jeunes gens de bonne famille qui faisaient le tour de l’Europe pour s’ouvrir aux antiquités grecques et romaines, il va vivre un voyage intellectuel et artistique qui restera gravé dans sa mémoire. Une expérience d’autant plus importante qu’il est issu d’un famille très pauvre, qu'il distribuait les journaux avec son père à 3h du matin à seulement 7 ans, et qu'il a quitté l’école à 11 ans», précise Sébastien Durand. Artiste dans l’âme, Walt Disney utilisait ses dessins pour redécorer les ambulances.

La ville de Marne-la-Vallée choisie comme site du premier parc européen

Le 12 avril 1992, Euro Disneyland, rebaptisé depuis Disneyland Paris, a ouvert ses portes à Marne-la-Vallée. Une ville de Seine-et-Marne, non loin de Paris, que les héritiers de Disney ont choisi au détriment d’autres villes en Europe comme Alicante ou Barcelone, en Espagne. En lieu et place de ce parc d’attraction, se trouvaient autrefois des champs de betterave. Et ce sont sur ces mêmes terres que le jeune Walt Disney, alors ambulancier à l'aube des années 1920, s’était embourbé, et fut recueilli par un garde-barrière de la région.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 

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Le Mont-Saint-Michel a inspiré le château de la Belle et de Raiponce

Au cours de son voyage, Walt Disney a sillonné les routes de France, et notamment celles de la Normandie. Il tombe sous le charme du Mont-Saint-Michel et de son abbaye juchée sur cet îlot rocheux. Classée monument historique, elle va inspirer l'architecture du château de «La Belle au dormant», mais aussi celui des parents de Raiponce dans le dessin animé du même nom, apparu sur les écrans en 2010.

Les murailles de la cité de Carcassonne serviront aussi de modèles pour «La Belle au bois dormant», Walt Disney s’appuyant sur des photos prises en 1957. Les châteaux de la Loire ont, eux aussi, été une source d’inspiration pour l'Américain. Tout comme les automates de l’horloge de la cathédrale de Strasbourg que l’on retrouve dans le film d’animation «Pinocchio», sorti en 1950.

«Le Journal de Mickey» est une initiative française

La France a développé plein de choses qui ont inspiré Disney, comme l’indique le spécialiste de la pop culture. «"Le journal de Mickey" est une initiative française qui a été déclinée ensuite dans le monde entier. Ce fut le premier magazine à s’intéresser aux enfants avec des BD et qui mettaient en avant, dès 1934, la célèbre souris et tous les personnages de l’empire, explique-t-il. «"Le Petit Ménestrel", collection de disques illustrés dédiés aux enfants (et créée en 1953 par Lucien Adès, ndlr), est aussi une invention française reprise par les filiales de Disney».

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 

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La gastronomie française à l’honneur dans «Ratatouille»

Alors que le film «Les Aristochats» fête la découverte du jazz dans les clubs de Paris - Walt Disney a lui été charmé par cette musique pourtant américaine quand il est arrivé en France -, «Ratatouille», chef d’œuvre d’animation des studios Pixar-Disney, célèbre la gastronomie française. Il relate les aventures d’un petit rat, prénommé Rémy, qui rêve de devenir un grand chef, et s’installe dans les cuisines du restaurant Gusteau. Pour préparer ce film, les équipes ont erré dans les égouts de la ville, ont pris des photos de la Samaritaine ou de la tour Eiffel, et ont visité un nombre considérable de cuisines en France pour reproduire des maquettes à l’identique.

Les héritiers de Walt Disney ont toujours souhaité mettre à l’honneur les spécialités culinaires de l’Hexagone. En 1982, les chefs Paul Bocuse et Gaston Lenôtre ont, par exemple, été invités à superviser les restaurants au sein du pavillon français à Walt Disney World, à Orlando, en Floride.

Une amitié sans faille avec les frères Lumière

«Contrairement à de nombreux Américains qui restent convaincus que le cinéma a été inventé par Thomas Edison, Walt Disney savait que cette prouesse était l’œuvre des frères Louis et Auguste Lumière», rappelle Sébastien Durand. Les Français qui ont inventé le cinématographe en 1895, ont invité le fondateur de la firme aux grandes oreilles en 1935 à assister à la projection du premier film en 3D, filmé avec deux caméras pour donner l’impression du relief. Un processus qui fascina l’Américain.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 

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Walt Disney est revenu en France dans les années 1950 pour remettre un prix à l’un de ces génies de l’image encore en vie. Une photo exposée à l’Institut Lumière, à Lyon, immortalise ce moment. Les frères Lumière ont par ailleurs donné leur nom à une place qui se trouve à l’entrée du parc Walt Disney Studios.

Perrault, Verne et Hugo à la sauce américaine

Un grand nombre de classiques Disney ont puisé leur inspiration dans les œuvres de Charles Perrault, à l’instar de «Cendrillon» (1950) et de «La Belle au bois dormant» (1959). D’autres célèbres hommes de lettres d’origine française ont inspiré Walt Disney, comme Jules Verne pour «20 000 lieues sous les mers» (1954) ou Victor Hugo qui participera, grâce à son roman «Notre-Dame de Paris» paru en 1831, au succès du «Bossu de Notre-Dame» (1996).

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