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Rentrée littéraire 2020 : voici les 20 romans qu'il faut avoir lus

Avec 511 nouveaux romans, la rentrée littéraire est à peine plus resserrée que les années précédentes. [PIERRE-PHILIPPE MARCOU / AFP]
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Avec 511 romans à paraître entre août et octobre 2020 selon le magazine Livres Hebdo, la rentrée littéraire sait contenter tous les appétits de lecture - entre récits autobiographiques, romans trempés dans l'actualité, histoires d'amour ou fables tragi-comiques. Sélection des vingt romans les plus attendus.

Alors que la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19 a affecté profondément le monde du livre, les éditeurs ont fait le choix de resserrer (très) légèrement leur production par rapport à 2019, qui affichait 524 nouveautés. Les premières victimes sont évidemment les premiers romans (ils étaient 82 en 2019, ils ne sont plus que 65) et les romans étrangers (366 romans français contre 336 l'an passé). Parmi le déluge de valeurs sûres sur lesquelles misent les éditeurs, nous avons sélectionné vingt romans incontournables de cette rentrée littéraire d'automne.

«Les aérostats» d'Amélie Nothomb

Une rentrée littéraire sans Amélie Nothomb, c'est un peu comme un repas sans plat principal. Après être passée à deux doigts de recevoir le Goncourt l'an passé, l'auteure publie «Les aérostats» chez Albin Michel, un 29e roman teintée d'autobiographie, puisque la romancière se raconte à travers le personnage d'une jeune étudiante bruxelloise de 19 ans.

«Le sel de tous les oublis» de Yasmina Khadra

L'auteur de «Ce que le jour doit à la nuit» publie «Le sel de tous les oublis» chez Julliard, l'histoire d'un instituteur qui, ne supportant pas le départ de sa femme, plaque tout le reste et part sur les chemins. L'occasion de rencontres qui pourraient le sauver...

«Yoga» d'Emmanuel Carrère

Emmanuel Carrère continue sa quête spirituelle entamée avec «Le Royaume» et publie le 10 septembre «Yoga» aux éditions P.O.L.., une discipline dont il est un fervent adepte et qui, pour l'auteur, a la capacité d'unifier l'être, notamment durant ces cinq dernières années jalonnées par le terrorisme, la crise migratoire et la dépression.

«Une rose seule» de Muriel Barbery

Quatorze ans après «L'élégance du hérisson» et cinq ans après «La vie des elfes», la discrète Muriel Barbery revient avec «Une rose seule» chez Actes Sud, l'histoire d'une femme qui se rend au Japon sur les traces d'un père qu'elle n'a jamais connu et qui, à sa mort, lui a laissé une lettre. Elle entreprend alors un étrange voyage selon le souhait du défunt. Un livre inspiré par le propre voyage de l'auteure qui a résidé deux ans au Japon.

«Chavirer» de Lola Lafon

Trois ans après «Mercy, Mary, Patty», Lola Lafon revient en août chez Actes Sud avec «Chavirer», l'histoire de Cléo, 13 ans en 1984, qui voit sa vie chamboulée lorsqu'une mystérieuse fondation lui propose une bourse pour devenir danseuse de Modern-Jazz. Un piège sexuel se referme sur elle dans lequel elle va entraîner d'autres jeunes filles. En 2019, la police enquête sur cette fondation et Cléo, victime et coupable, va devoir affronter le regard des autres.

«Nature humaine» de Serge Joncour

Prix Interallié 2016 pour «Repose-toi sur moi» et romancier à succès, Serge Joncour remonte cette fois à la fin de l'année 1999 quand la France est balayée par une tempête diluvienne. Dans «Nature humaine» (Flammarion), le protagoniste, reclus dans sa ferme isolée du Lot, semble attendre la fin du monde et... redouter l'arrivée des gendarmes. En pointillés, Serge Joncour y dessine une humanité en péril, le divorce de l'homme et de la nature, la desaffection politique et les scandales sanitaires et environnementaux.

«les démons» de Simon Liberati

L'auteur de «L'hyper Justine» publie «Les démons» aux éditions Stock. l'histoire d'une fratrie née dans les années 1960. La jeune femme (la seule fille), défigurée dans un accident de voiture qui coûte la vie à l'un de ses frères, va partir à New York et y croiser, au sein d'une vie nocturne excentrique, Truman Capote et Andy Warhol. Un roman initiatique et un hommage à une époque et à sa littérature.

«Fantaisie allemande» de Philippe Claudel

Après «Compromis» en 2019, l'auteur prolifique signe «Fantaisie allemande», un roman chorale, à paraître le 23 septembre chez Stock, où les personnages oscillent entre salauds et victimes. On y croise un homme âgé qui ressasse son passé, un mystérieux Viktor, une femme cruelle qui maltraite un vieil homme aimant chantonner des airs nazis, ou encore un peintre allemand mort dans des circonstances douteuses.

«Les évasions particulières» de Véronique Olmi

1970. Hélène, onze ans, partage son temps entre Aix-en-Provence et sa famille modeste, et Neuilly-sur-Seine chez des parents bourgeois où elle passe ses vacances scolaires. Auprès de ses soeurs et surtout sa mère, elle découvre l'esprit contestataire. Avec ces «Evasions particulières» chez Stock, Véronique Olmi signe son quatorzième roman.

«Fille» de Camille Laurens

Prix Fémina et Prix Renaudot des lycéens en 2000 pour «Dans ses bras là» (P.O.L.), Camille Laurens pourrait-elle revenir dans la course aux prix vingt ans après, avec «Fille» (Gallimard) ? L'auteure plonge dans la construction sociale d'une femme à travers la vie d'une narratrice qui grandit avec ses soeurs dans les années 1960, et qui devient à son tour mère dans les années 1990... d'une fille.

«Comédies françaises» d'Eric Reinhardt

L'auteur de «Cendrillon» ou de «La chambre des époux» change radicalement de registre. Avec «Comédies françaises» (Gallimard), Eric Reinhardt se penche sur le pouvoir des lobbys à travers la figure d'un ingénieur français à la base de l'invention de transmission de données par ordinateur, ancêtre d'Internet dont les recherches furent brutalement interrompues en 1974.

«Un jour viendra couleur d'orange» de Grégoire Delacourt

Tiré d'une citation de Louis Aragon, ce «Jour viendra couleur d'orange» de Grégoire Delacourt (passé chez Grasset pour l'occasion) parle de douceur et d'amour, et ce, dans une France révoltée. On y suit une sorte de Petit Prince moderne, un enfant aux troubles autistiques qui classe tout ce qu'il peut par couleurs. Son père est au désespoir de ne pas parvenir à communiquer avec lui quand sa mère le surprotège et que Djamila, «en butte à la convoitise des hommes» est fascinée par sa candeur.

«La discretion» de Faïza Guène

Retour remarqué pour Faïza Guène avec «La discrétion» (éditions Plon). L'auteur de «Kiffe kiffe demain» (2004) mondialement traduit, se glisse cette fois dans la peau de Yamina, née dans une Algérie colonisée au sein de laquelle, elle lutta pour la liberté. Quarante ans plus tard, habitante d'Aubervilliers, elle est devenue une mère discrète, mais aussi une femme qui a pu aussi transmettre son don pour la résistance.

«Un enlèvement» de François Bégaudeau

Dans cette époque où l'ennui est prohibé, François Bégaudeau plonge, avec «Un enlèvement» (éditions Verticales) dans le fonctionnement d'une famille faite pour la performance. Au cours de vacances à Royan, chacun excelle dans ce qu'il sait faire de mieux : la mère est experte en communication de crise, le père en running et en gadgets de runner, et la fille en piano. Seul le petit dernier semble faire de la résistance passive. Quand un grain de sable vient enrayer le mécanisme, la famille bat de l'aile.

«Saturne» de Sarah Chiche

Après avoir reçu le Prix de la Closerie des Lilas en 2019 pour «Les enténébrés», Sarah Chiche revient avec «Saturne» (Le Seuil), une histoire de deuil et d'amour : l'histoire d'une femme qui découvre celle de son père près de quarante-cinq ans après sa mort dans des circonstances tragiques, alors qu'elle n'avait que quinze mois. Exilé d'Algérie et à la tête d'un empire médical, ce dernier tomba fou amoureux d'une femme à la beauté incendiaire...

«Histoires de la nuit» de Laurent Mauvignier

Bardé de prix, Laurent Mauvignier crée toujours l'évènement lorsqu'il publie un livre. Cette année, l'auteur de «Des hommes» sort le 3 septembre «Histoires de la nuit» aux éditions de Minuit. Ici, un habitant d'un hameau perdu, s'affaire pour organiser l'anniversaire de sa femme Marion qui a 40 ans. Alors que les festivités vont débuter, des inconnus rôdent...

«Quichotte» de Salman Rushdie

Le style qualifié de «réalisme magique» de Sir Salman Rushdie porte encore une fois bien son nom avec ce «Quichotte» (éd. Actes Sud). L'histoire est celle d'un représentant de commerce nommé Quichotte obsédé par la télévision, qui tombe fou amoureux d'une présentatrice. Pour lui prouver qu'il est digne d'elle, il s'embarque dans un long voyage sur les routes d'Amérique. A bord de sa voiture, se trouve Sancho, son fils imaginaire. Au programme : les relations père-fils et frère-soeur, les cyber-espions, la fin du monde ou même l'histoire de Miguel de Cervantes, l'auteur de Don Quichotte.

«Le crépuscule et l'aube» de Ken Follett

Avis aux fans des «Pilliers de la terre», Ken Follett retrouve l'épopée romanesque qui a forgé son succès et plonge ses lecteurs au sein du haut Moyen-Âge dans une Angleterre en proie aux tentatives d'invasions vikings. Avec «Le crépuscule et l'aube», à paraître le 17 septembre, il déploie les destins de plusieurs protagonistes : Edgar, constructeur de bateau dont la maison est détruite par un raid mené par des vikings, Ragna, jeune noble normande qui fait un mariage d'amour, et Aldred, un moine idéaliste qui rêve de transformer son abbaye en grand centre d'érudition.

«Impossible» d'Erri de Luca

Prix Femina étranger pour «Montedidio» en 2002, Erri de Luca, alpiniste chevronné, livre «Impossible» le 20 août prochain chez Gallimard, un roman juché sur les hauteurs des dolomites. Un homme chute dans le vide et un autre donne l'alerte. Etrange coïncidence : les deux hommes faisaient partie du même groupe révolutionnaire. L'homme tombé est celui qui quarante ans plus tôt avait livré à la justice le second. De là, se crée une conversation entre un jeune juge qui ne croit pas dans la théorie de l'accident et un vieil homme qui raconte ses années d'engagement.

«Nickel Boys» de Colson Whitehead

Déjà couronné du Prix Pulitzer en 2017 pour «Underground Railroad», Colson Whitehead a  été couronné une deuxième fois en 2020 avec «Nickel boys» (éditions Albin Michel). Avec ce doublé gagnant, il s'inscrit tout simplement dans le club très restreint de William Faulkner ou de John Updike.

L'histoire : dans l'Amérique ségrégationniste des années 1960, un jeune homme s'apprête à intégrer  l'université pour y suivre de brillantes études quand, à la suite d'une erreur judiciaire, il est placé en maison de correction. Dans cet endroit cauchemardesque, il va se lier d'amitié avec Turner. Une amitié aux grandes conséquences...

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