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Vincent Dedienne : «Catherine Deneuve est une grande déconneuse»

[© Apollo Films]

Avant de le retrouver sur scène en février 2021, Vincent Dedienne sera à l'affiche de «Terrible jungle», en salles le 29 juillet. Dans cette comédie déjantée, l'acteur et humoriste donne la réplique à Jonathan Cohen, Alice Belaïdi et Catherine Deneuve. Rencontre avec un casanier un peu casse-cou et passionné.

Récompensé d'un Molière de l'humour en 2017 pour son premier seul-en-scène intitulé «S'il se passe quelque chose», l'artiste de 33 ans est un véritable touche-à-tout, jonglant entre théâtre, one-man show et cinéma. Alors qu'il figurera au casting du nouveau film de Gustave Kervern et Benoît Delépine, «Effacer l'historique» (26 août), et de «A good man» de Marie-Castille Mention-Schaar (3 mars 2021), Vincent Dedienne, à la fois drôle, pétillant et attachant, séduit dans ce premier long-métrage réalisé par Hugo Benamozig et David Caviglioli.

Qui est Eliott, le personnage que vous incarnez à l’écran ?

Eliott est un jeune anthropologue plein d’illusions et d’espoir qui souhaite s’affranchir de sa mère, grande anthropologue reconnue elle aussi, qui a des manières bien particulières de travailler. Il rencontre enfin les Otopies, une tribu d’Amazonie qu’il a toujours rêvé d’étudier. Mais rien ne se passe comme il l’espérait. Il va vivre une révolution intérieure qui va le changer à jamais.

Avez-vous des points communs avec lui ?

Je peux être casse-cou. Enfin un peu… Je suis souvent le dernier à me rendre compte qu’il faut se barrer d’un endroit hostile. Le genre de personne qui reste sous un arbre en cas d’orage, et ne se rend compte du danger qu’au dernier moment.

Et l’anthropologie, cela vous intéressait-il quand vous étiez enfant ?

Pas du tout ! J’ai découvert Claude Lévi-Strauss assez tardivement quand j’étais à la fac. Quand j’étais petit, je ne voulais pas être cosmonaute, ni pompier, agent secret, ou anthropologue. Je souhaitais devenir prof de français ou acteur. Je suis quelqu’un de casanier qui n’a rien d’un explorateur.

Quels souvenirs gardez-vous du tournage sur l’île de la Réunion ?

Il y a eu une épidémie de dengue. Les conditions climatiques étaient aussi extrêmement difficiles. Il a beaucoup plu, les plateaux se sont transformés en rivière de boue, et les caméras ont arrêté de fonctionner. J’ai eu un accident de voiture. Alice Belaïdi qui joue Albertine, la cheffe des Otopies, s’est cassée le pied. On frôlait souvent la catastrophe, mais j’ai adoré ça. Ce bordel était excitant.

Petit, je voulais devenir prof de français ou acteur.

 Et c’est excitant d’avoir Catherine Deneuve pour mère à l’écran ?

Avant de commencer, j’avais peur et je me suis demandé ce que j’allais faire. Après, je me suis dit : « Mais qu’as-tu fait ?». En revanche, pendant le tournage, ce fut très facile. Catherine Deneuve sait que sa mythologie peut être encombrante surtout pour de jeunes acteurs ou réalisateurs. Mais elle n’a pas envie d’être «encombrée» par elle-même. Elle est joyeuse, drôle. C'est une grande déconneuse. Tout le contraire de la star distante ou en retrait. Dans la cour de récré, ce serait certainement l’une des premières à faire des bêtises.

Sur Instagram, vous avez annoncé votre retour seul en scène en février 2021…

J’ai tourné pendant près de deux ans avec mon premier spectacle. J’avais envie de retrouver les gens chez eux. C’est un rapport très particulier et unique d’être seul en scène face aux spectateurs. Cela se rapproche du lien entre un chanteur et son public. C’est une relation plus charnelle, plus intime qu’au cinéma ou au théâtre. Un rapport plus frontal, plus amoureux. Pendant le confinement, j’ai essayé d’écrire mais je n’ai pas réussi à aligner deux mots. J’ai trouvé cette période peu inspirante. Quand nous avons été déconfinés, j'en ai eu assez d'entendre parler de ce virus. Je voulais passer à autre chose. J’ai de nouveau eu l’énergie nécessaire pour écrire. Si ce one-man est bien avancé, il n’est pas encore terminé.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 

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Votre été sera-t-il studieux ou festif ?

Je vais essayer d’être un funambule. Même si je suis plutôt du genre à me coucher à 22h avec mon chat, j’ai envie de faire la fête, de voir mes copains. Mais je veux aussi travailler. Alors il faut peut-être que je songe à faire la fête en journée, dormir le soir, et écrire la nuit. On va étudier la question, sachant que je peux aussi passer mon été dans une bibliothèque. En tout cas, ce sera prêt en février, et ce spectacle sera bien. Promis.

Le secteur de la culture a été profondément touché par l’épidémie de coronavirus. Comment voyez-vous l’avenir en tant qu’artiste ?

Je suis inquiet pour les salles de théâtre, les cinémas, les intermittents. Je me demande si cela va modifier notre façon de nous comporter face aux œuvres. Est-ce que l’on se dirige vers une consommation individuelle des films ? Mais comme nous ne savons rien sur l’évolution de ce virus, et que cela se résume à des pronostics, je préfère rester optimiste.

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