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Couvre-feu : les théâtres en ordre de marche pour maintenir les spectacles

En avançant les horaires des représentations, les théâtres comptent bien maintenir leur activité durement impactée par la crise sanitaire. [PHILIPPE MERLE / AFP]

L’annonce d’instaurer un couvre-feu entre 21 h et 6 h du matin passe mal auprès des acteurs du spectacle vivant. Passé le coup de massue et l’incompréhension, les théâtres s’organisent pour maintenir l’activité.

« Ma situation hier soir était plutôt de la révolte.  Après une courte nuit de sommeil, c’est un sentiment profond d’injustice » explique ainsi Bertrand Thamin, président du Syndicat national du théâtre privé à CNews. Alors que les salles ont tout mis en œuvre - jauge limitée, port du masque obligatoire -  pour pouvoir rouvrir à la rentrée dans des conditions sanitaires strictes, l’incompréhension règne. « Les salles de spectacle au sens large, théâtres, cinémas, opéras, salles de concert étaient sans doute les endroits les plus "secure" au point de vue prévention du Covid en France et on ne comprend pas très bien pourquoi on nous empêche de travailler ».

Même incompréhension du côté de Frédéric Biessy, directeur de la Scala Paris :  « Ma première réaction c'est : on résiste. Je suis très fâché. Je trouve que c'est une punition. On aurait pu commencer plus en douceur, en instaurant un couvre-feu à 22 h. En même temps, la situation est compliquée. Ce que je constate, c'est qu'au théâtre les gens sont disciplinés. Ils portent le masque. Ça fonctionne. » Nombreux sont d'ailleurs les professionnels à souligner qu’aucun cluster n’est né dans les salles de spectacle.  Pas question donc pour les théâtres de baisser les bras et d’arrêter, à nouveau, un secteur déjà durement frappé par six mois de fermeture forcée et économiquement extrêmement fragilisé.

Des représentations avancées afin d’être maintenues 

Directeurs de théâtre et artistes se mobilisent et comptent bien maintenir les représentations comme l’explique Michel Boujenah, actuellement à l’affiche du « Misanthrope», au théâtre des Variétés. « Nous, on va jouer. Je ne sais pas quand. Je ne sais pas comment, mais au théâtre des Variétés, nous allons jouer. Peut-être pas cinq ou six fois par semaine, mais on va jouer. A quelle heure ? Je ne sais pas encore, mais on va jouer.  On va rire. On va pleurer. On va continuer à faire notre métier. On va continuer, parce que si jamais on s’arrête, c’est une catastrophe », martèle le comédien à CNews. 

Tous y travaillent activement.  Nombreuses sont les salles à avancer les heures des représentations, afin de libérer les spectateurs plus tôt à l'instar de la Scala Paris, qui doit inaugurer ce soir sa nouvelle petite salle – la Piccola Scala – mais aussi le théâtre de l’Atelier ou encore le producteur Jean-Marc Dumontet, propriétaire de six salles parisiennes dont le théâtre Antoine et le Point Virgule. Ainsi dans la petite salle de la Scala Paris, les spectacles devraient se tenir à 18 h 30 et ils tourneront afin que tous les artistes puissent jouer. Dans la grande salle, le spectacle d'Alexis Michalik « Une histoire d'amour » est lui maintenu à 19 h. Au théâtre Antoine, Richard Berry montera sur scène avec « Plaidoiries » à 19 h aussi, une heure plus tôt qu'initialement prévue. 

De son côté, le théâtre des Bouffes du Nord a déjà annoncé dans un communiqué que « toutes les représentations de la performance de Jean-Christophe Meurisse et des Chiens de Navarre, « La Peste, c’est Camus, mais la grippe, est-ce Pagnol ? » ( …) auront lieu à 19h (au lieu de 20h30), et ce dès le vendredi 16 octobre ».

La Comédie Française a également fait savoir dans un tweet qu'elle mettait tout en oeuvre pour maintenir son activité. 

Evidemment les représentations en matinée seront maintenues dans les théâtres, comme le confirme les Bouffes du Nord : « L’horaire des matinées, fixé à 16h samedi 17, dimanche 18 et samedi 24 octobre, reste inchangé.»

Une indulgence pour les porteurs de billets de spectale ? 

Tous semblent donc unanimes pour se réunir sous le mot d'ordre :« on reste ouvert ». Mais pour aller plus loin, demander une tolérance pour les spectateurs rentrant chez eux avec quelques minutes de retard est une piste envisagée comme l'explique Frédéric Biessy : « Je vais monter au créneau, avec le SNES (Syndicat national des entrepreneurs de spectacles) pour que pour les gens munis d'une place de théâtre bénéficient d'une tolérance. Laissez leur un quart d'heure, que les gens ne se disent pas je ne vais plus au théâtre». Un public qui avait d'ailleurs largement repris le chemin des salles de spectacle poursuit ce dernier : « Le public est là. Il vient. Il veut voir du théâtre. Je trouve ça exceptionnel».

Malgré ces initiatives et cette réorganisation de dernière minute, reste dorénavant à savoir si le public répondra toujours présent ? 

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