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Un nouvel album des «Tuniques Bleues» bouscule l'ordre de parution

Les éditions Dupuis ont publié le tome 65 des Tuniques Bleues un an avant le volume 64. [© Munuera/BeKa/Dupuis]

Le tome 65 des «Tuniques bleues», dessiné par José Luis Munuera et scénarisé par les BeKa, est paru le 30 octobre 2020, un an avant la parution du…tome 64, annoncé comme le dernier pensé par Raoul Cauvin qui vient de disparaître. Explications.

«Raoul Cauvin ayant annoncé son souhait de se retirer de la série, Lambil (qui lui reste en selle) avait besoin de temps pour se faire à la nouvelle...Dupuis a donc inversé l'ordre des sorties, afin de vous offrir votre «Tuniques Bleues» annuel !», a simplement expliqué, à l'époque, l'éditeur en préface de ce volume 65.

Dupuis a donc décidé de tenter l'aventure avec une nouvelle équipe au moins pour cet épisode : les BeKa au scénario, alias Caroline Roque et Bertrand Escaich («Les rugbymen», «Studio danse» chez Bamboo ou «Champignac» chez Dupuis) et José Luis Munuera au dessin (bien connu pour une autre reprise : celle des albums de «Spirou et Fantasio»). Le résultat est plus que prometteur, d'autant plus qu'un nouveau personnage, bien réel celui-ci, fait son apparition.

Un journaliste au grand cŒur

Londres, 1861. William Russell, journaliste au Times ayant véritablement existé, est puni par sa direction après s'être un peu trop rangé du côté des ouvriers alors qu'il couvrait une grève. La sentence : envoyé illico presto sur le front de la Guerre de Sécession de l'autre côté de l'Atlantique.

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© Munuera / BeKa / Dupuis

L'équipe qui devra l'encadrer : le sergent Chesterfield, toujours aussi zélé, et le caporal Blutch, indécrotable pacifiste. Considéré comme le premier correspondant de guerre de l'Histoire, William Russell, au flegme tout britannique installé sur sa mule, apporte un grand vent de fraîcheur à ces nouvelles aventures qui n'oublient pas les bases de l'humour burlesque de la série. L'album apporte, en outre, quelques touches de réflexion très actuelles sur le journalisme d'investigation et les rapports entre médias et pouvoir.

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© Munuera / BeKa / Dupuis

Programmée juste avant l'élection présidentielle aux Etats-Unis, cet album grand public a opéré un détour intelligent vers les laissés-pour-compte d'une Amérique, coincée entre racisme et écarts de richesse.

En plus d'une interview des nouveaux auteurs placée en début de volume, l'éditeur a offert un cadeau aux fans de la première heure : un extrait du tome 64 dessiné par Lambil donc, à paraître le 15 octobre prochain. Pari de Dupuis réussi, car si on retrouve avec plaisir le coup de crayon du mythique Lambil à l'issue de cette aventure, on ne peut s'empêcher de penser que l'équipe inédite composée de Munuera et des BeKa n'a absolument pas à rougir de son premier bébé, que l'on espère ne pas être le dernier né.

Enfin, dans le livre d'entretiens «Lambil : une vie avec les tuniques bleues», l'auteur se livre comme jamais. Il explique sa relation particulière avec une série qu'il a reprise en 1972, après le décès brutal de Salvérius, et son incroyable succès auprès de plusieurs générations de lecteurs. Un récit plein de moments heureux, mais pas que.   

Les Tuniques Bleues, tome 65, L'envoyé spécial, Dupuis, 56 p., 10,95€. 

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